Les langues se sont adaptées à leur environnement
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C’est un cliché: certains jugent la langue allemande «froide» et l’italien «chaud». Mais ce cliché pourrait recéler plus de vérité qu’il n’y paraît, des chercheurs venant de mettre en évidence un lien entre l’emploi des voyelles et des consonnes et des facteurs comme le climat, l’humidité et l’environnement. Des recherches qui devraient révolutionner notre vision des systèmes linguistiques.
Écoutons un peu la langue hawaïenne, et ces deux vers tirés du chant «Aloha Oli»:
«Onaona i ka hala me ka lehua
He hale lehua no ia na ka noe»
On y voit, on y entend, de nombreuses voyelles, conférant à l’hawaïen sa sonorité toute en ondulation, douce. C’est normal: la langue ne possède que huit consonnes, sur un alphabet de 13 lettres. Les voyelles sont donc très présentes. A l’inverse l’allemand est plus guttural. Coïncidence, comme on l’a longtemps pensé?
«Adaptation acoustique»
Non, estiment les chercheurs Christophe Coupe, du CNRS, et Ian Maddieson, linguiste à l’université du Nouveau Mexique, qui ont analysé plus de 600 langues, comme l’a repéré Nautil.us. Ils ont observé que celles avec plus de voyelles tendaient à se trouver dans les régions les plus chaudes et plus humides du globe, tandis que les régions les plus froides abritent les langues avec le plus de consonnes.
L’explication réside selon eux dans ce qu’on appelle «l'adaptation acoustique», un phénomène qui n’était ...