Une première photo de la cité antique de Palmyre détruite alors que l'armée syrienne est entrée dans la ville contrôlée par Daech
INTERNATIONAL - Hormis des images directement diffusées par Daech, aucun cliché de la cité antique de Palmyre n'est parvenu aux médias occidentaux depuis plusieurs mois. Dans les catalogues des agences de presse, il faut ainsi remonter à mai 2015 pour trouver des vues -bien lointaines- du site aux mains des jihadistes depuis la même date.
Dix mois après, alors que l'armée syrienne, appuyée par l'aviation russe est entrée jeudi dans la ville, un journaliste russe a publié sur Twitter une image de la "Perle du désert", vieille de plus de 2000 ans et classée au patrimoine mondial de l'Humanité. "Voici la première photo de la partie historique de Palmyre", écrit Evgeny Poddubnyy, reporter de Russia 24, la télévision d’État russe.
Embarqué avec les forces syriennes progouvernementales, le reporter a publié plus tôt dans la journée d'autres clichés sur la route de Palmyre.
La reprise de cette ville permettrait au régime de progresser plus à l'est dans le désert syrien vers la frontière avec l'Irak, contrôlée par les jihadistes. Ces derniers, qui attendaient des renforts, avaient ordonné aux quelque 15.000 civils encore présents d'évacuer "car des combats se déroulent désormais dans les faubourgs de la ville", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Les forces du régime sont entrées dans Palmyre du côté sud-ouest, dans le quartier al-Gharf à l'issue de combats contre l'EI", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire, précisant que l'armée avançait "lentement en raison des mines" plantées par les jihadistes.
Des médias proches du régime de Bachar el-Assad ont diffusé jeudi des images de l'avancée des troupes loyalistes vers Palmyre, comme le montrent ces images partagées par le Daily Mail :
Le directeur des Antiquités de Syrie Maamoun Abdelkarim a indiqué jeudi à l'AFP que deux des plus beaux trésors archéologiques que l'EI a détruit à l'explosif, les temples de Bêl et Baalshamin, seront reconstruits sous la supervision de l'Unesco après la "libération prochaine" de Palmyre.
Sur son site Internet, l'Unesco explique pourquoi Palmyre possède une "valeur universelle exceptionnelle" :
Dix mois après, alors que l'armée syrienne, appuyée par l'aviation russe est entrée jeudi dans la ville, un journaliste russe a publié sur Twitter une image de la "Perle du désert", vieille de plus de 2000 ans et classée au patrimoine mondial de l'Humanité. "Voici la première photo de la partie historique de Palmyre", écrit Evgeny Poddubnyy, reporter de Russia 24, la télévision d’État russe.
Вот вам первое фото исторической части Пальмиры от группы Поддубного. Продолжаем следить за наступлением. #Palmyra pic.twitter.com/OiFWx1QQvg
— Evgeny Poddubnyy (@epoddubny) 24 mars 2016
Embarqué avec les forces syriennes progouvernementales, le reporter a publié plus tôt dans la journée d'autres clichés sur la route de Palmyre.
La reprise de cette ville permettrait au régime de progresser plus à l'est dans le désert syrien vers la frontière avec l'Irak, contrôlée par les jihadistes. Ces derniers, qui attendaient des renforts, avaient ordonné aux quelque 15.000 civils encore présents d'évacuer "car des combats se déroulent désormais dans les faubourgs de la ville", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Les forces du régime sont entrées dans Palmyre du côté sud-ouest, dans le quartier al-Gharf à l'issue de combats contre l'EI", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire, précisant que l'armée avançait "lentement en raison des mines" plantées par les jihadistes.
Бои в Пальмире продолжаются Две роты пытаются закрепиться на отбитых у боевиков игил позициях Вот вам Пальмира pic.twitter.com/P0ybmaQmBf
— Evgeny Poddubnyy (@epoddubny) 24 mars 2016
Продолжаем следить за штурмом на месте. Смотрите #Россия24 #palmyra #badcompany pic.twitter.com/G5N3uIr20y
— Evgeny Poddubnyy (@epoddubny) 24 mars 2016
Соколы пустыни продолжают теснить ИГ в Пальмире. Темп продвижения снизился, но подходят резервы pic.twitter.com/sCdpAbSAmd
— Evgeny Poddubnyy (@epoddubny) 24 mars 2016
Des médias proches du régime de Bachar el-Assad ont diffusé jeudi des images de l'avancée des troupes loyalistes vers Palmyre, comme le montrent ces images partagées par le Daily Mail :
Le directeur des Antiquités de Syrie Maamoun Abdelkarim a indiqué jeudi à l'AFP que deux des plus beaux trésors archéologiques que l'EI a détruit à l'explosif, les temples de Bêl et Baalshamin, seront reconstruits sous la supervision de l'Unesco après la "libération prochaine" de Palmyre.
Sur son site Internet, l'Unesco explique pourquoi Palmyre possède une "valeur universelle exceptionnelle" :
Oasis du désert de Syrie au nord-est de Damas, Palmyre abrite les ruines monumentales d'une grande ville qui fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique. Au carrefour de plusieurs civilisations, l'art et l'architecture de Palmyre allièrent aux Ier et IIe siècles les techniques gréco-romaines aux traditions locales et aux influences de la Perse.
Mentionnée pour la première fois dans les archives de Mari au IIe millénaire av. J.-C., Palmyre était une oasis caravanière établie lorsqu'elle entra sous contrôle romain dans la première moitié du Ier siècle et fut rattachée à la province romaine de Syrie.
Elle devint peu à peu une cité prospère sur la route commerçante reliant la Perse, l'Inde et la Chine à l'Empire romain, au carrefour de plusieurs civilisations du monde antique. Longue de 1100 m, la grande colonnade constitue l'axe monumental de la ville qui, avec d'autres rues secondaires perpendiculaires également bordées de colonnes, relie les principaux monuments publics dont le temple de Bel, le Camp de Dioclétien, l'Agora, le Théâtre, d'autres temples et des quartiers d'habitations.
L'ornementation architecturale, qui présente notamment des exemples uniques de sculpture funéraire, associe les formes de l'art gréco-romain à des éléments autochtones et à des influences perses dans un style profondément original. En dehors de l'enceinte fortifiée, se dressent les vestiges d'un aqueduc romain et d'immenses nécropoles.
La découverte des ruines de la cité par des voyageurs aux XVIIe et XVIIIe siècles a influencé par la suite les styles d'architecture.
- La splendeur des ruines de Palmyre qui se dressent dans le désert syrien au nord-est de Damas témoigne de la réalisation esthétique unique d'une oasis caravanière prospère, tour à tour indépendante et soumise à Rome du Ier au IIIe siècle. La grande colonnade constitue un exemple caractéristique d'un type de structure qui représente une évolution artistique majeure.
- La reconnaissance de la splendeur des ruines de Palmyre par des voyageurs aux XVIIe et XVIIIe siècles a eu une influence décisive sur le renouveau ultérieur des styles d'architecture classiques et de l'urbanisme en Occident.
- La grande colonnade monumentale, ouverte au centre et flanquée de bas-côtés couverts, les rues secondaires perpendiculaires de conception identique et les principaux monuments publics illustrent de manière exceptionnelle l'architecture et la configuration des villes à l'apogée de l'expansion de Rome et de son engagement en Orient. Le grand temple de Bel est considéré comme l'un des plus importants monuments religieux du Ier siècle en Orient par sa conception unique. Le traitement de la sculpture et de la gravure de l'arc monumental par lequel on pénètre dans la cité depuis le grand temple est un exemple exceptionnel d'art palmyrénien. Les monuments funéraires de grande envergure situés en dehors de l'enceinte fortifiée, dans la "Vallée des Tombeaux" témoignent de remarquables méthodes de décoration et de construction.
Tous les éléments essentiels, dont la grande colonnade, les principaux bâtiments publics et les monuments funéraires, sont situés à l'intérieur des limites. Les tombeaux-tours et la citadelle sont vulnérables aux plus légers séismes et à l'absence de conservation. Depuis l'inscription, la population de la ville adjacente s'est développée et empiète sur la zone archéologique. Malgré l'accroissement de la circulation, la route principale qui traverse le site a été déviée. Le développement du tourisme exerce des pressions sur les installations situées dans le périmètre du bien.
Le site a été classé monument national et il est maintenant protégé par la Loi nationale sur les Antiquités n° 222, telle qu'amendée en 1999. Une zone tampon a été établie et proclamée en 2007 mais n'a pas encore été soumise au Comité du patrimoine mondial.
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