ru24.pro
Новости по-русски
Март
2016

Débuts difficiles pour la concertation sur la loi Travail

0
POLITIQUE - La concertation de Manuel Valls sur le très contesté projet de loi El Khomri a pris lundi l'allure d'un bras de fer: FO et CGT ont insisté sur l'abandon du texte et la CFDT a fait du retrait du plafonnement des indemnités prud'homales une "condition sine qua non".

A l'issue d'un premier round de consultations avec les syndicats de salariés, le premier ministre a redit à ses interlocuteurs que "des choses pouvaient bouger" mais les syndicalistes sont restés largement dans l'expectative, les réponses précises étant renvoyées à une "restitution" le 14 mars. D'ici là, une série de manifestations est prévue mercredi 9, à laquelle EELV a appelé à manifester.

La CFDT repart sans réponse

Le numéro un de la CFDT Laurent Berger, dont le soutien à la réforme est crucial pour l'exécutif, est reparti sans réponse claire à ses demandes, notamment le retrait de la barémisation des indemnités prud'homales, la réécriture de l'article sur le licenciement économique ou l'encadrement du forfait-jour.

"Nous avons été écoutés, il nous a été dit que la porte était ouverte au dialogue, que des choses pouvaient évoluer, qu'il y avait des espaces. Mais il ne nous a pas été donné de réponses parce que les auditions ne sont pas terminées", a-t-il dit à l'issue de la rencontre dans l'après-midi avec Manuel Valls, qui avait reçu la CFTC, FO puis la CGT en début de journée.

Les règles du licenciement économique et le plafonnement des indemnités prud'homales sont les deux chiffons rouges agités par les syndicats. L'abandon de ce deuxième point est une "condition sine qua non" pour la CFDT, avait averti Laurent Berger en arrivant à Matignon. Manuel Valls a promis dimanche des "améliorations" sur ces deux points.

Toutefois, le retrait que réclament tous les syndicats ne semble pas à l'ordre du jour, a assuré Philippe Louis (CFTC) après sa rencontre avec le premier ministre, même s'il a noté des "ouvertures".

Par exemple, le projet initial de la loi El Khomri accorde la primauté à l'accord d'entreprise sur la branche pour le temps du travail, ce que les syndicats rejettent. Or, "j'ai senti qu'on pouvait réguler au niveau de la branche certaines négociations qui n'auraient pas abouti au niveau de l'entreprise", a salué Philippe Louis.

"Je ne négocie pas un plat de lentilles"

FO et la CGT, reçues ensuite, n'ont pas changé de ligne. Philippe Martinez, numéro un de la CGT, a réclamé "le retrait" du projet. Même attitude chez FO: "Je ne négocie pas un plat de lentilles, on veut le repas complet", a taclé Jean-Claude Mailly, secrétaire général du syndicat, menaçant d'actions autres que celles déjà programmées les 9 et 31 mars.




La CFDT a pour sa part maintenu son appel à des "rassemblements" le 12, avec la CFE-CGC, l'Unsa et la CFTC.

Côté patronat, la CGPME a ouvert le bal à 16H30. Ces concertations se poursuivront mardi avec la CFE-CGC (cadres) et le Medef, et mercredi avec l'UPA et l'Unsa, avant la réunion plénière du 14 mars.

La marge de manœuvre est étroite pour le gouvernement, désireux de ne pas braquer le patronat, qui a déjà mis en garde contre un "affadissement" de la réforme.

"Même sans les 'résidus de la loi Macron' (sur les indemnités de licenciement, ndr), le gouvernement pourrait déjà se flatter d'une loi réformatrice si elle est votée", plaide un ministre.

Ce projet de loi, dont la présentation en conseil des ministres a été repoussée du 9 au 24 mars pour laisser au gouvernement le temps de le "retravailler", est censé répondre au chômage de masse et à la précarité, comme l'a redit lundi Emmanuel Macron. Il est jugé trop favorable aux entreprises par les syndicats et une partie de la gauche.

Face à la nouvelle journée de grèves et manifestations prévue mercredi, 58% des Français, à l'image de l'ancien ministre du Travail Xavier Bertrand (Les Républicains) voient déjà le mouvement prendre autant d'ampleur que la fronde anti-CPE (contrat première embauche) il y a dix ans, selon un sondage.

La contestation est forte aussi dans les rangs du Parti socialiste, et le Premier ministre devra convaincre les députés de son propre parti, réunis mardi soir pour un séminaire spécial.

Lire aussi :

• Les (maigres) concessions que Valls est prêt à faire sur la Loi El Khomri

• Un million de signatures pour la pétition contre la Loi El Khomri, et après ?

• Myriam El Khomri est-elle en phase avec la loi qu'elle défend?

• Pour suivre les dernières actualités en direct sur Le HuffPost, cliquez ici

• Tous les matins, recevez gratuitement la newsletter du HuffPost

• Retrouvez-­nous sur notre page Facebook



» À voir également sur le Huffpost :