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Trêve à Gaza : ce que l’on sait des deux otages franco-israéliens libérables grâce à l’accord

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L’annonce a été faite ce vendredi matin par Emmanuel Macron. "Nos concitoyens Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi figurent dans la liste des 33 otages qui doivent être libérés dans la première phase de l’accord de Gaza", a indiqué le président français ce 17 janvier sur le réseau social X. "Nous restons mobilisés sans relâche pour que leurs familles puissent les retrouver", a-t-il ajouté.

La veille, sur RTL, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot avait indiqué qu’il n’y avait "pas de certitude" sur le sort de ces deux otages franco-israéliens encore détenus dans la bande de Gaza. "Depuis de trop nombreux mois, nous n’avons pas de leurs nouvelles […] Nous espérons vivement qu’ils puissent nous revenir en vie et en bonne santé", a déclaré Jean-Noël Barrot, alors qu’une trêve prévoyant la libération d’otages doit entrer en vigueur dimanche 19 janvier entre Israël et le Hamas palestinien.

Lors de l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, "c’est 48 de nos compatriotes qui ont perdu la vie, c’est huit qui ont été pris en otages, deux d’entre eux sont décédés malheureusement, quatre nous sont revenus, dont les enfants d’Ofer et de Ohad, et c’est désormais ces deux otages dont nous attendons le retour", a rappelé Jean-Noël Barrot. "Nous n’avons pas de certitudes, pas de nouvelles" sur leur sort, "sauf les témoignages de ceux qui sont revenus de l’enfer de Gaza", a ajouté le ministre.

Au total, 251 personnes avaient été enlevées le 7 octobre 2023, et 94 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée israélienne. L’accord conclu entre Israël et le Hamas prévoit une entrée en vigueur dimanche pour une première phase de six semaines comprenant un cessez-le-feu, la libération de 33 otages, en commençant par les femmes et les enfants, en échange d’un millier de Palestiniens détenus par Israël et un retrait israélien des zones densément peuplées.

Ofer Kalderon, "un bon père"

Menuisier et père de quatre enfants, dont les deux plus jeunes, Erez et Sahar, 12 et 16 ans à l’époque, avaient été enlevés avant d’être libérés le 27 novembre 2023 lors de l’accord de trêve temporaire, Ofer Kalderon, qui a désormais 54 ans, est toujours détenu par le Hamas. Enlevé au kibboutz Nir Oz, il est décrit comme "un bon père, aimant et proche de ses enfants". "Ne me demandez pas si Ofer est vivant, je n’en sais rien", déclarait à TF1, à la veille des premières commémorations du 7 octobre, son ex-femme, Hadas Jaoui-Kalderon, qui a réussi à échapper au Hamas en se cachant dans un abri.

"On est cachés dans un buisson, on a sauté par la fenêtre", lui a-t-il écrit, le jour de l’attaque, dans un dernier message, comme elle le racontait en décembre 2023 auprès du journal Le Monde. Pour Ifat Kalderon, cousine de Ofer Kalderon interrogée par l’AFP mercredi après l’annonce d’une trêve, "il y a des sentiments mitigés, d’un côté de la joie, mêlée à un stress horrible avant de savoir que ça va vraiment se passer". "Je crois qu’Ofer est en vie et j’espère qu’il va revenir", a-t-elle ajouté.

Ohad Yahalomi, un amoureux de la nature

Comme Ofer Kalderon, Ohad Yahalomi se trouvait dans le kibboutz de Nir Oz lors de l’attaque du Hamas. Ce père de trois enfants désormais âgé de 50 ans a été enlevé avec son fils Eitan, 12 ans au moment de son enlèvement, libéré le 27 novembre 2023 après avoir passé 52 jours otage à Gaza. Avant son enlèvement, Ohad Yahalomi était employé de l’Autorité des parcs et de la nature. Il "aime la famille et la nature", selon son épouse Bat-Sheva.

Le 7 octobre 2023, racontait-elle sur France 2, "on était à la maison, dans la chambre de sécurité. Après deux heures de cris en arabe et des coups de feu, mon mari a décidé de sortir de la chambre pour fermer la porte. Les terroristes sont entrés dans la maison et ont tiré sur mon mari". "Mon mari était blessé. C’était le dernier moment où je l’ai vu", ajoutait-elle.

Ses proches n’ont reçu aucune preuve de vie en 15 mois. "Ce qui me brise, c’est le désespoir, l’idée que (les otages) perdent espoir et ne croient pas qu’ils seront un jour sauvés", déclarait Bat-Sheva Yahalomi en octobre 2024 à l’AFP. "Je pense aussi que la dernière chose qu’il a vue, c’est notre enlèvement, et il ne sait probablement pas ce qui nous est arrivé", disait-elle en évoquant ce moment où des hommes armés les ont pris, elle et ses trois enfants, alors que son époux gisait blessé mais conscient à l’entrée de leur maison. Bat-Sheva Yahalomi a réussi à s’enfuir avant d’être emmenée dans la bande de Gaza et est revenue vers Nir Oz avec ses deux filles, de 10 ans et un an et demi. Elle a vu au loin son fils Eitan partir vers l’inconnu sur la moto de ses ravisseurs. Quand elle imagine le retour de son mari, elle dit espérer qu’il "ne soit pas l’ombre de lui-même. Mais si parfois je crois à son retour, je ne suis pas certaine qu’il soit encore vivant."