Parcours et engagement : Rencontre exclusive avec Laetitia Guapo et Lena Grandveau
Deux sportives de haut niveau, Laetitia Guapo, basketteuse, et Lena Grandveau, handballeuse, nous partagent leur parcours, leurs défis et leurs engagements pour le sport féminin et amateur. À travers cette interview croisée, elles reviennent sur leur passion, leur persévérance et leur rôle d’ambassadrices pour encourager la pratique sportive chez les jeunes filles. Entretiens exclusifs.
WOMEN SPORTS : Quels ont été vos débuts dans le sport et qu’est-ce qui vous a poussé à persévérer ?
Laetitia Guapo : Je viens d’une famille très sportive. Mon père m’a amenée courir dès l’âge de quatre ans. Le sport est un mode de vie pour moi, un besoin constant de me dépasser et de relever de nouveaux défis. J’ai toujours aimé me surpasser, et le basket 3x3 correspond parfaitement à cet état d’esprit.
Lena Grandveau : J’ai persévéré parce que tout réussissait plutôt bien et que je me sentais épanouie dans ce sport. Partager les émotions et le terrain avec une équipe était essentiel pour moi. J’ai débuté ma carrière à Beaune, où vivent mes parents, puis passé trois ans à Chez Vigny avant d’intégrer le centre de formation de Bourg-de-Péage. Après une première année, j’ai signé mon premier contrat pro, mais le club a fait faillite. Nantes a racheté mon contrat pour deux saisons, avant de déposer le bilan pendant les Jeux Olympiques. Cette année, j’ai rejoint Metz Handball.
Quels souvenirs gardez-vous du sport amateur ? Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femmes ?
Laetitia Guapo : J’ai eu la chance d’être soutenue par ma famille qui m’a toujours permis de pratiquer sans restriction. Mais je pense souvent aux jeunes qui n’ont pas cette opportunité. L’abandon du sport à l’adolescence est un vrai problème, influencé par l’environnement familial et les contraintes du quotidien.
Lena Grandveau : Le sport amateur est fondamental, et je n’oublie pas mes débuts. Il y a une solidarité particulière entre joueuses. Mais il reste des défis, notamment le manque de dialogue sur certains sujets comme les cycles menstruels. Il faut libérer la parole à ce sujet, surtout quand on est encadrées majoritairement par des entraîneurs masculins.
Comment encourager les jeunes filles à poursuivre le sport à l’adolescence ?
Laetitia Guapo : Il existe plusieurs leviers pour encourager la pratique du sport. Comme le fait d’ailleurs le MGEN, il est essentiel de sensibiliser, par la publicité ou l'éducation, pour inciter à bouger. Même sans entourage sportif, une jeune fille peut être influencée par ces messages, à l’image des recommandations sur la nutrition. Si chacun joue un rôle d’ambassadeur, la sédentarité et l’obésité reculeront. L’école est aussi un acteur clé, notamment avec l’élan des Jeux olympiques. Enfin, nous, sportifs de haut niveau, avons une responsabilité. Inspirer, répondre aux questions, créer des vocations : promouvoir le sport est essentiel pour la santé physique et mentale.
Lena Grandveau : En tant que sportifs de haut niveau, nous avons le pouvoir de libérer la parole. Nous pouvons témoigner de nos expériences et affirmer que certaines situations ne sont pas normales. Il est essentiel de pouvoir exprimer ses émotions, car la santé mentale et physique sont primordiales. Passer du temps avec les mêmes personnes, que ce soit dans un club ou au travail, peut parfois peser sur le moral. Il faut assumer ces moments de faiblesse et oser dire quand ça ne va pas. En parler permet de briser ce tabou et d’entrevoir des solutions grâce aux échanges.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes filles qui hésitent à se lancer dans une carrière sportive ?
Laetitia Guapo : Si elle a la volonté de croire en ses rêves et l’ambition de devenir sportive de haut niveau, elle peut y parvenir avec du travail et de la détermination. Personnellement, je n’aurais jamais imaginé atteindre ce niveau, car je ne savais même pas ce que signifiait être sportive de haut niveau. Je faisais simplement du sport pour me dépasser et progresser constamment, sans jamais penser arriver là où je suis aujourd’hui. L’essentiel est donc de croire en ses rêves, mais surtout de prendre du plaisir. Quand j’ai commencé le basket, c’était avant tout pour m’amuser avec mes amis. Je me suis toujours dit que j’arrêterais le jour où je ne prendrais plus de plaisir à jouer. C’est pourquoi il est important de se faire plaisir, de croire en soi et de travailler dur pour atteindre ses objectifs.
Lena Grandveau : Je leur conseillerais de croire en ce qu'elles veulent vraiment. Si elles souhaitent poursuivre dans cette voie, qu'elles n'hésitent pas à le faire savoir et à en parler à leur club. Il est essentiel qu'elles croient en elles et en leur parcours. Aujourd'hui, seul le travail paie, et on peut toujours atteindre un haut niveau si on s'investit et qu'on prend du plaisir sur le terrain. Mais surtout, il faut être heureuse. Si on n’est pas épanouie dans ce qu’on fait, ça ne marchera pas. Quand l’esprit est libre, que ce soit côté personnel, familial, ou professionnel, tout devient possible, et là, elles peuvent foncer.
Vous êtes toutes deux ambassadrices de MGEN. Pourquoi ce rôle était-il important pour vous ?
Laetitia Guapo : Je suis ravie de m’associer à MGMN. Je suis basketteuse professionnelle, certes, mais aussi et professeure d’EPS et même si je n’exerce pas en ce moment pour me consacrer à ma carrière, je garde un lien fort avec l’éducation. En tant qu'ambassadrice, je partage les valeurs de MGMN, notamment la promotion du sport féminin. Le sport et la féminité ne sont pas opposés : transpirer, avoir des muscles n’empêche pas de se sentir féminine. J’espère incarner cette vision et montrer qu'on peut être sportive, épanouie et bien dans sa peau. Les adolescentes ont besoin de modèles pour s’identifier et construire leur propre identité. Nous avons un rôle à jouer et je suis heureuse d’unir mes valeurs à celles de MGMN. Si nous pouvons encourager plus de jeunes à faire du sport, ce serait une belle réussite !
Lena Grandveau : Les initiatives de MGEN sur le sport amateur et féminin, comme offrir des tenues aux clubs féminins pour qu’elles pratiquent le handball dans de bonnes conditions, sont essentielles à mes yeux. Il est crucial que des marques comme MGEN s’engagent pour soutenir le sport amateur féminin, aider ces sports à se développer et encourager les jeunes filles à continuer leur pratique. Quand MGEN m’a présenté leur projet de campagne, cela a tout de suite résonné en moi. Ayant moi-même commencé dans un club amateur, où le bénévolat domine et la rémunération est faible, je pense qu'il est important de discuter des budgets et du soutien nécessaire pour aider les clubs féminins à grandir.