ru24.pro
Sport 24/7
Февраль
2024

OM : Benatia balance tout sur l’affaire Clauss

0

Mehdi Benatia, s’est confié à Samir Nasri en exclusivité pour le CANAL FOOTBALL CLUB. Au micro du consultant CANAL+,  le nouveau conseiller sportif de l’OM évoque tous les sujets. Une interview diffusée ce dimanche sur CANAL+. 

En voici la retranscription : 

« Samir Nasri – Alors dis-moi, en quoi consiste ton rôle ici à Marseille ?

Mehdi Benatia – C’est conseiller, proposer, assister. Je ne suis pas décideur ici, non, je suis là pour conseiller, je suis là pour proposer. Et le coach Stéphane (Tessier, en charge de la direction générale de l’OM) et Pablo (Longoria) sont là pour te dire ce qu’on fait ou ce qu’on ne fait pas. Après voilà, ça aurait été ailleurs honnêtement, je n’aurais pas du tout accepté. Et aujourd’hui je suis là vraiment, et je n’ai pas honte de le dire, lié aussi au président parce que c’est lui qui m’a fait venir.



SN – Quel est le projet de l’OM ? Parce qu’on a du mal à s’identifier lorsqu’on regarde ça d’un œil extérieur avec le nombre de mouvements qu’il y a chaque saison.

MB – Quand tu changes beaucoup d’entraîneurs et que tu n’arrives pas à trouver une certaine stabilité, Malheureusement, ça crée du changement et ça crée du mouvement. Et les gens te disent, oui, mais c’est instable. Oui, c’est vrai, c’est factuel, on ne peut pas dire que ce n’est pas vrai.
Moi, très honnêtement, j’aimerais faire un projet sur 3-4 ans avec un entraîneur comme Gennaro Gattuso, avec des idées, avec des joueurs qui rentrent parfaitement dans ce projet-là.



SN – Comment s’est passé ce mercato ? Est-ce que tous les mouvements étaient prévus ou est-ce que vous avez été pris de court ?

MB – Écoute, c’est une bonne question. Non, on s’attendait vraiment à vivre un mercato, pour le coup, très calme. Parce qu’on cherchait, je n’aime pas appeler ça comme ça, mais on cherchait un peu une doublure à gauche. On s’est vite rendu compte, avec la blessure aussi du capitaine (Valentin Rongier), qu’il allait falloir aussi intervenir au milieu de terrain. Malheureusement, on était sous contrôle DNCG, on ne pouvait pas faire grand-chose, on était un petit peu dans l’embarras. Voilà comment il est venu après, l’idée Jean Onana.

Ensuite, il est arrivé cette offre pour Lodi (Renan Lodi) d’Arabie Saoudite, qui n’était pas prévue du tout. On en a parlé avec le président, il nous a dit : « non non, on a dit au coach qu’on ne vendrait pas derrière, donc on ne touche pas ». Malheureusement, le joueur a su par son agent qu’il y avait cette offre. Le coach l’a reçu, il (Renan Lodi) lui a dit : « écoute, j’ai une offre qui est arrivée, apparemment vous ne voulez pas accepter, etc… Moi, je vais gagner quatre fois le salaire, il faut me laisser partir » Le lendemain, le coach nous attrape (le président et moi), il dit : « les gars, on vient me parler d’argent, je suis entraîneur de football, ça ne me plaît pas. Mais s’il a la tête ailleurs, il faut le laisser partir ». Donc là, on a commencé à s’activer, à essayer aussi, de tirer la plus belle offre possible pour les intérêts du club.



SN – OK, d’accord. Et avec Gattuso, ça se passe bien ? Parce que j’ai cru voir justement qu’il y a eu des tensions entre vous par rapport au transfert de Lodi.

MB – Samir, la seule chose que je peux te dire, c’est que le coach est un peu comme nous. On a nos qualités, nos défauts, mais on ne peut pas faire semblant. On est transparent et on dit les choses.
Je n’ai jamais eu le moindre souci avec le coach depuis que je suis arrivé et je pense que je n’en aurai pas du tout d’ailleurs. Arriver ici et parler deux heures avec Gattuso avant l’entraînement, ce n’est même pas du travail. C’est une chance, c’est un plaisir.



SN – Le sujet qui a fait beaucoup parler, c’est Jonathan Clauss. Qu’est-ce qui s’est vraiment passé avec lui ? Qu’on essaie un petit peu de savoir
.

MB – Très simple. Je suis arrivé au mois de novembre. On m’a mis en garde sur 2-3 joueurs dont le comportement était parfois un petit peu limite. Jonathan faisait partie de ces joueurs-là. Je sais qu’il avait été reçu plusieurs fois dans le bureau du coach pour lui expliquer ce qu’on attendait un petit peu de lui, dans l’attitude, en tant que leader international français. On pensait que le message était passé. Malheureusement, ça ne l’était pas.

On arrive contre Monaco. Jo (Jonathan Clauss) demande le changement. Et nous, sur un jour aussi important, t’es obligé de lui dire : « il faut serrer les dents, ce n’est pas un moment où tu peux me lâcher », parce qu’il nous manque 10 ou 12 mecs à ce moment-là. Quand tu sors et qu’on apprend par le staff médical que c’est un coup, qu’en fait il n’y avait rien de particulier, tout le staff n’est pas content. On n’est pas content, on se dit que le joueur il veut partir. Donc le club me demande d’appeler son agent après le match de Monaco, et je laisse une note vocale en demandant s’il peut me rappeler, que c’est important pour nous de pouvoir avancer rapidement.

Quand je fais le message, heureusement, il y a les gens du club autour de moi. Donc non, il n’y a pas eu de menace. Il n’y a personne qui va menacer personne, on est dans du football ici. Il y a eu simplement une envie de dire, peut-être que le joueur a des envies d’ailleurs, on les écoute. Mais il n’y a pas eu d’offre, ok, il joue. Il n’y a pas de souci, on verra à la fin de saison ce qui se passera.

SN – Le coach l’avait intégré. Son état d’esprit, il est mieux ?

MB – L’esprit, pour l’instant, depuis cette affaire-là, c’est un petit peu mieux.

SN – C’est quoi ton ambition personnelle ? Et est-ce qu’elle est en adéquation avec les ambitions du club ?

MB – On sait qu’on est dans une période très compliquée. Donc voilà, mon ambition c’est de finir le mieux possible. C’est de gagner un titre avec Marseille. Alors si c’est la Ligue 1, tant mieux. Si c’est une coupe, je prends aussi. Si c’est l’Europa League, je signe. Mais je pense que ce club, ses fans en tout cas, quand on voit la passion qu’il y a, mérite de connaître aussi ce genre de joie, de victoire. Je pense que ce club le mérite sincèrement.