Prix Joséphine 2024 : la victoire (plus que méritée) de Bonnie Banane
Trophée en mains, Bonnie Banane hésite, balbutie, avoue à demi-mot ne pas s’être préparée à une éventuelle victoire. Pourtant, c’est bien elle qui remporte ce Prix Joséphine 2024, récompensée pour son disque Nini et succédant au palmarès à November Ultra et Tuerie.
“Merci de m’avoir invitée… Je sais pas [rires] ! Merci à toute mon équipe vraiment […], merci à tous mes amis musiciens, musiciennes, et puis bravo à tous et à toutes d’avoir fait des albums. Et voilà, on va aller boire des verres !”, bredouille-t-elle entre deux éclats de rire, visiblement troublée. Le prix lui en échappera même des mains.
Un Prix Joséphine réjouissant
Applaudie par tous·tes les artistes du palmarès de cette édition, aligné·es autour d’elle, c’est une réjouissante image de diversité musicale que la lauréate et les autres participant·es nous ont montrée. Celle, aussi, d’une scène actuelle française loin d’être en reste.
Crystal Murray, Luidji, Lord$, Clara Ysé, Lossapardo, Irène Dresel, Sophye Soliveau, Eloi et Lala &ce… Autant de voix qui ont cadencé la soirée de leurs passages sur la scène du Studio 104, ce 26 septembre, au cœur de la Maison de la radio et de la musique.
De la soul au funk
C’est Crystal Murray qui a ouvert les hostilités, venue défendre son disque Sad Lovers and Giants, accompagnée de ses musiciens. Avec des arrangements aux couleurs plus rock que sur son album (lui, davantage soul) et une voix chaude et profonde à la fois, l’artiste basée à Londres a (largement) su relever le défi de lancer la soirée.
Elle a ensuite été suivie de Luidji qui, seul sur scène, a interprété ses tubes Miskine et Monde – deux titres issus de son disque Saison 00, pour lequel il a d’ailleurs été récompensé du prix du jury 18/20 ans. Puis c’est Lord$, quintet turbulent à la croisée du funk et de la pop qui a pris d’assaut la scène, faisant montre d’une parfaite osmose entre ses membres. Avant que Clara Ysé et Lossapardo ne prennent successivement la suite, offrant chacun·e deux morceaux tout en sensibilité, entouré·es de leurs musiciens respectifs.
La victoire de Bonnie Banane, celle d’une pop 2.0
Le temps d’une incartade techno (et assez extatique) avec Irène Drésel accompagnée de ses platines émaillées de fleurs, et on se laissait emporter par la musique de Sophye Soliveau, subtil alliage de harpe, chœurs, basse et batterie.
Avant qu’Eloi ne vienne électriser le Studio 104 d’un mash-up comportant les titres phares de Dernier orage, de Call Me à Comme un animal. La rock star de l’hyperpop a ensuite laissé sa place à Lala &ce, venue présenter quelques bribes de son disque Solstice, aux côtés de ses deux musiciens.
Une ribambelle de mini-concerts qui a été ponctuée du passage de Bonnie Banane, divine, nous jouant deux extraits de son dernier album : Sacha et Franchement. Lesquels lui ont pavé la voie de la victoire – celle d’une pop qui chambarde le genre, fantasque et truculente.