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Malmené dans les sondages, Trump vante sa politique d'expulsions massives

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Il a fait planter lundi, tout au long de l'allée menant à la Maison Blanche, des photos de personnes présentées comme des immigrés en situation irrégulière et coupables de divers crimes ou délits, arrêtés depuis le retour au pouvoir le 20 janvier du républicain.

"Nous avons la frontière la plus sûre de l'histoire de cette nation", a assuré devant la presse le principal conseiller du président américain en matière d'immigration, Tom Homan, avant de menacer à la fois les immigrés en situation irrégulière pour leur demander de partir sans délai, et les étrangers en situation régulière pour leur rappeler diverses obligations administratives.

Il n'a pas hésité à accuser, en termes à peine voilés, le précédent président démocrate Joe Biden d'avoir sciemment laissé des migrants en situation irrégulière rester sur le territoire américain dans l'espoir d'en tirer plus tard un profit électoral.

"Vendre notre pays pour un bénéfice politique. Voilà ce que c'était", a-t-il dit à propos du précédent gouvernement, qui procédait en fait à de nombreuses expulsions, en reprenant une accusation complotiste très prisée de la droite dure américaine.

La porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a indiqué que Donald Trump signerait lundi après-midi deux nouveaux décrets sécuritaires.

Cela portera selon elle à plus de 140 le nombre de décisions exécutives prises par le président, qui a déclenché depuis le 20 janvier un tremblement de terre institutionnel accompagné d'incessantes répliques judiciaires, économiques, politiques et diplomatiques.
"Obstruction"
Le premier décret doit, selon elle, renforcer les prérogatives des forces de l'ordre. Le second doit déboucher sur une "liste" de villes et Etats qui font "obstruction", selon la Maison Blanche, à l'application de la politique d'expulsions massives de migrants.

Le président républicain a entamé une passe d'armes avec les villes qui revendiquent le statut de "sanctuaire".

Ce statut, non officiel, correspond à des politiques mises en place par certaines autorités locales et qui dans les faits vise à limiter les informations sur les immigrants qu'elles partagent avec les autorités fédérales.

Dans certains cas, les polices locales ont l'interdiction d'interpeller un migrant en situation irrégulière sur la seule base de son statut migratoire.

Plusieurs décisions antimigrants prises par Donald Trump ont été bloquées par des juges, ce qui suscite régulièrement sa fureur.

Lorsqu'un influenceur ouvertement pro-Trump invité au point-presse de Karoline Leavitt lundi a demandé ce que le président républicain pouvait faire pour "contourner" les décisions de justice, la porte-parole a assuré que le chef d'Etat et son gouvernement allaient explorer "toutes les voies légales et constitutionnelles" afin de poursuivre les expulsions.
"Faux sondages"
L'un des cas les plus médiatiques de cette bataille judiciaire, qui au-delà de l'immigration porte sur l'équilibre même des pouvoirs aux Etats-Unis, est celui d'un migrant expulsé à tort vers une mégaprison du Salvador, et dont l'exécutif américain martèle, sans preuve étayée, qu'il est membre d'un gang.

Jusqu'ici, l'immigration était politiquement l'un des points forts de Donald Trump, qui pendant sa campagne a usé d'un vocabulaire parfois extrêmement violent et n'a pas hésité à propager de fausses informations.

Mais à l'approche de ses 100 premiers jours, qu'il marquera mardi par un discours dans le Michigan (nord), sa politique très agressive en la matière est loin de faire l'unanimité, selon les enquêtes d'opinion.

Dans un sondage ABC News/Washington Post/Ipsos paru dimanche, une légère majorité de personnes interrogées (53%) critiquent la politique d'immigration de la Maison Blanche, en hausse de 5 points depuis février. Tous domaines d'action confondus, le président républicain ne récolte que 39% d'opinions favorables.

Le principal intéressé a répliqué lundi sur sa plateforme Truth Social, assurant que les médias étaient "malades" et publiaient de "faux sondages".

Parallèlement, des élus républicains au Congrès proposent d'imposer des frais d'"au moins 1.000 dollars" à tout demandeur d'asile aux Etats-Unis, selon un texte budgétaire rendu public lundi.

Ils souhaiteraient également imposer des frais de 8.500 dollars pour toute personne qui voudrait obtenir la libération par les autorités américaines d'un migrant mineur non accompagné.