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Renaissance cherche toujours sa carte d'identité

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Jeudi, l'Assemblée a adopté en première lecture une proposition de loi - la future "loi Attal", dixit son auteur - durcissant la justice des mineurs. Dans l'hémicycle, le RN et la droite approuvent, la gauche s'insurge, renforcée par un ancien macroniste, Sacha Houlié, qui siège désormais parmi les non-inscrits. "Le reniement de vos convictions est total", assène le député de la Vienne à l'ancien Premier ministre, qu'il connaît depuis des années.

"Sur les 350 députés Renaissance élus en 2017, il ne doit pas en rester plus de 40. Progressivement, il y a eu un remplacement idéologique, d'autant plus qu'il n'y avait pas de colonne vertébrale", expliquait récemment M. Houlié.

"Ils sont paumés idéologiquement. Ils en veulent énormément au président, ce que je peux comprendre. Ils n'ont pas d'identité politique et ne savent pas quel est leur avenir", ajoute un député qui les côtoie.

"Le parti est né avec l'élection d'Emmanuel Macron. Il s'est confondu avec l'action du gouvernement et du président depuis huit ans. Donc son existence s'est confondue avec l'exercice du pouvoir. (Aujourd'hui), on n'est plus le parti majoritaire, puisque c'est une coalition qui est au gouvernement. Donc ça nous donne plus d'espace pour avoir notre identité propre", explique Gabriel Attal.

Une identité propre, oui, mais laquelle ? C'est une des questions débattues au cours des "États généraux" lancés par son nouveau secrétaire général, qui s'achèvent dimanche. Environ 500 évènements dans les différentes fédérations du parti, qui ne souhaite toujours pas donner le nombre de ses adhérents.

La restitution de cette démarche est prévue lors d'un meeting le 6 avril à la Cité du Cinéma, en Seine-Saint-Denis.

Jeudi, lors d'une réunion à Talence (Gironde), l'assistance laisse entrevoir l'hétérogénéité de la base militante. Les plus jeunes interpellent M. Attal sur la disparition de "l'aile gauche". Une adhérente lui reproche plutôt d'avoir appelé à voter pour La France insoumise contre le RN dans l'entre-deux tours des législatives.
"Injonction permanente"
"En cherchant notre identité, ne tombons pas dans ce dans quoi certains voudraient nous faire tomber, c'est-à-dire le retour du clivage gauche-droite, cette espèce d'injonction permanente à devoir se positionner. Moi, j'ai toujours refusé de le faire", leur explique Gabriel Attal. Qui ne se définit pas non plus comme "centriste", parce que dans centriste, "il y a +triste+".

"Quand certains assument de dire +on est de droite, on veut être candidat de droite à la tête de parti de droite+, ça n'a jamais été mon discours. Ca n'est pas mon objectif et ça ne le sera pas dans les années qui viennent", insiste-t-il, visant Édouard Philippe et Gérald Darmanin.

Le nouveau garde des Sceaux, toujours membre de Renaissance, a récemment fait un sort au "en même temps" présidentiel, expliquant n'être "pas tout à fait sûr que cela corresponde à la société d'aujourd'hui".

Un constat partagé à regret par une macroniste pur jus: "Entre ceux qui pensent que le +en même temps+ n'a été qu'une parenthèse et qu'on arrive à un retour du clivage gauche-droite et ceux, dont je fais partie, qui sont devenus macronistes parce que progressistes... Ca devient compliqué".

Comment s'extirper de ce piège ? Devant ses adhérents, Gabriel Attal décline les "valeurs" récemment édictées sur France 2: "travailliste", "humaniste", "féministe", "écologiste" et "républicaniste". "Pour moi, à travers ces cinq grandes valeurs, je ne pense pas qu'on puisse se dire qu'on peut les classer à droite ou à gauche".

Renaissance, un parti libéral ? "Je considère que la liberté est le fondement de nos démocraties. Qu'on n'a peut-être pas suffisamment porté et incarné cette vision-là et cette valeur-là ces dernières années". "Si les révolutionnaires ont donné comme devise +liberté-égalité-fraternité+ dans cet ordre, c'est que la liberté est quand même un objectif prioritaire pour notre société. C'est ce que j'ai envie de défendre", explique Gabriel Attal.