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Présidence LR: deux candidats, deux campagnes entre ombre et lumière

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Si les deux hommes de droite ont en commun d'avoir choisi en 24 heures le Figaro pour annoncer leur candidature, ils ont divergé dès le début sur la forme. Le patron des députés Les Républicains a opté pour une interview, et le ministre de l'Intérieur pour un courrier aux militants dont des extraits ont été publiés.

Ils seront départagés les 17 et 18 mai par un vote des adhérents, avec un second tour éventuel prévu une semaine plus tard, selon le guide électoral élaboré par la haute autorité du parti.

Dans les heures qui ont suivi leurs annonces de candidature, tous deux ont retrouvé les militants dans des lieux qui ont accentué le contraste de ce début de campagne.

Paris pour Bruno Retailleau, qui s'est rendu mercredi soir dans un bar de la capitale à la rencontre d'une centaine de jeunes LR.

La région Auvergne-Rhône-Alpes pour Laurent Wauquiez, le fief qu'il a présidé pendant huit ans, avec un véritable meeting de début de campagne à Valence devant plus de 350 personnes.

Les chaises initialement prévues pour les adhérents se sont révélées insuffisantes, comme lors d'une réunion publique il y a une semaine dans l'Yonne.

Un regain d'affluence manifeste pour un parti qui a frôlé la disparition après avoir accumulé les revers électoraux depuis 2012. Un "effet Retailleau", comme le vantent les partisans du Vendéen?

"C'est bien la preuve qu'il y a une remobilisation de nos adhérents qui est due à notre participation au gouvernement", assure un proche du ministre de l'Intérieur, qui attribue au même phénomène les récents succès électoraux de LR.
Donner la parole aux adhérents


Pour sa campagne, le ministre a un atout dont ne dispose pas son adversaire qui a refusé d'entrer au gouvernement: les projecteurs sont braqués sur lui à Beauvau et ses fréquentes apparitions médiatiques lui permettent de renforcer son image d'homme à poigne qui veut "rétablir l'ordre".

"Je n'étais pas prédestiné à me présenter à l'élection de LR. Ma priorité, c'est le ministère de l'Intérieur, mais je me suis dit que j'avais sans doute une responsabilité", a-t-il déclaré vendredi soir lors d'un meeting à Sassenage (Isère), dans la périphérie de Grenoble.

Comme il ne dispose pas de la même tribune, Laurent Wauquiez, qui a taclé son adversaire en assurant que "la France a besoin d'un ministre de l'Intérieur à temps plein", a axé sa campagne sur les adhérents. Ce sont eux qui éliront le successeur d'Eric Ciotti - depuis qu'il a fait alliance avec le RN en juin, son poste à la tête de son ancien parti est resté vacant.

C'est donc sans surprise que le patron des députés LR s'est employé à cajoler les troupes dans son premier discours de campagne.

Les adhérents "donnent de leur temps sans attendre rien en retour, et c'est un honneur de s'engager pour eux à la tête de notre parti", a ainsi lancé M. Wauquiez à Valence, où il s'est engagé à leur donner la possibilité de s'exprimer dans des référendums internes pour "trancher la ligne politique" du parti.

Il a également promis de se rendre pendant les trois mois de campagne dans "chaque fédération" LR du pays pour prononcer des discours, mais aussi proposer des "moments de convivialité" autour d'un verre comme à Valence ou dans l'Yonne.

Alors que Laurent Wauquiez a pour lui davantage de temps pour sillonner le terrain, Bruno Retailleau doit cibler efficacement les adhérents. Il a d'abord choisi de leur écrire, et promis lui aussi de leur "redonner la parole".

Le ministre a sans doute en tête un précédent notable en 2012, rappelé par le directeur de l'Ifop, Frédéric Dabi, qui observe que M. Retailleau semble "avoir pris le pas" dans les sondages sur son rival: "n'oubliez pas que François Fillon avait l'opinion avec lui, mais c'est Jean-François Copé qui a gagné en obtenant le soutien des adhérents", a-t-il prévenu.