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Honda-Nissan: projet de fusion quasi abandonné, en attente d'une officialisation

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"Les dernières conditions imposées par Honda ne sont pas acceptables pour Nissan (...) C'était presque un affront. Il faut l'officialiser, mais dans l'ensemble, c'est fini", a indiqué cette source, confirmant des informations de la presse japonaise.

"Le conseil d'administration (de Nissan) a donné mardi la direction" et la décision finale "est entre les mains des directeurs exécutifs" des deux constructeurs, a-t-il précisé, précisant que le constructeur reste "ouvert" à d'autres éventuels partenaires.

Honda, géant japonais du secteur, et Nissan, son rival en sérieuses difficultés financières, ont ouvert en décembre des négociations en vue d'une fusion pouvant donner naissance au troisième constructeur mondial.

La perspective alors esquissée était de regrouper les deux groupes au sein d'une holding unique. Mais Honda a finalement réclamé de transformer Nissan en simple filiale.

Un scénario inacceptable pour Nissan, soucieux de préserver son autonomie. Le quotidien financier Nikkei a rapporté mercredi que Nissan préférait mettre un terme au projet, information qui a fait dégringoler de 5% l'action du constructeur à la Bourse de Tokyo.

Le français Renault, qui détient plus de 35% du capital de Nissan, s'est dit mercredi déterminé à "défendre les intérêts du groupe et de ses actionnaires".

L'objectif du projet était d'associer les forces de Honda et Nissan, respectivement deuxième et troisième constructeurs japonais derrière Toyota, pour négocier le virage stratégique de l'électrique, un créneau dominé par l'américain Tesla et les constructeurs chinois.

"L'idée flattait l'ego japonais, mais si on rentre dans les détails, les deux groupes partagent les mêmes difficultés et sont pratiquement face-à-face sur tous les marchés où ils se trouvent (Etats-Unis, Chine, Japon)", rendant peu évidentes les synergies et complémentarités", analyse la source proche du dossier.

Ce rapprochement était certes perçu comme providentiel pour Nissan, qui a vu sa marge opérationnelle s'évanouir tandis que ses ventes plongeaient sur ses deux marchés-clés: aux Etats-Unis, faute de commercialiser des hybrides rechargeables face à une forte demande, et en Chine, en raison de la domination des marques locales sur le tout-électrique.

Sous pression, il a annoncé en novembre supprimer 9.000 postes dans ses effectifs mondiaux et tailler dans ses capacités.

Honda avait posé comme préalable la concrétisation de ce plan de restructuration de Nissan visant à réduire ses coûts et à relancer ses ventes.

Désormais, Nissan va devoir "muscler ce plan, le détailler et le mettre en oeuvre", alors même que l'éventuelle imposition de barrières douanières par Donald Trump, susceptibles de perturber ses chaînes de production, renforce l'incertitude, souligne la source proche.

Selon elle, "Nissan a un vrai savoir-faire en matière de collaboration et est prêt" à rechercher d'autres alliés potentiels, mais "il devra d'abord résoudre (par lui-même) son problème d'efficacité opérationnelle" et ses difficultés structurelles.

Le géant taïwanais de l'assemblage électronique Foxconn (Hon Hai) l'avait déjà approché à l'automne pour acquérir une participation majoritaire, selon la presse japonaise.