La Turquie censure la diffusion d'informations sur l'assassinat de l'ambassadeur russe
La censure de toute information concernant l'assassinat du diplomate russe Andreï Karlov a été décrétée par le tribunal d'Ankara et restera valable jusqu'à la fin de l'enquête policière a fait savoir l'agence Anadolu. Sont concernées tant les images de l'assassinat, largement relayées par la presse internationale, que les informations relatives aux suspects, aux témoins et aux victimes.
Le tribunal répond ainsi à une requête du procureur général, expliquant que la diffusion de ces informations pourrait porter préjudice tant à l'enquête qu'à la sécurité nationale, poursuit l'agence.
S'il n'a pas été précisé pourquoi cette interdiction survenait une semaine après la mort d'Andreï Karlov, elle fait toutefois suite à la publication le 26 décembre d'une longue interview de la sœur de l'assassin par le quotidien Hürriyet.
La jeune femme y expliquait que son frère, Mevlüt Mert Altintas, avait subi un «lavage de cerveau» lors de son passage à l'école de police.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait rapidement associé l'assassin au réseau du prédicateur musulman Fethullah Gülen, à qui il impute le coup d'Etat manqué du 15 juillet.
Une accusation tempérée par la Russie, qui considérait qu'il était encore trop tôt pour tirer ce type de conclusions.