L'Arabie saoudite aurait utilisé de roquettes à sous-munitions «made in Brazil» au Yémen
«Nous avons identifié les restes de roquettes sol-sol Astros II, dont chacune contenait jusqu'à 65 sous-munitions [...]. Bahreïn et l'Arabie saoudite se sont procurés des roquettes à sous-munitions Astros auprès du Brésil, où elles sont produites par [le groupe] Avibrás Indústria Aeroespacial SA», a fait savoir vendredi 23 décembre l'ONG humanitaire Human Rights Watch. Selon cet organisme, ces armes à sous-munitions ont été employées par les forces de la coalition arabe menée par Riyad dans la ville yéménite de Sadah, lors d'une attaque le 6 décembre ayant tué au moins deux civils et blessé six personnes (dont un enfant).
Selon un témoin cité par Human Rights Watch – un membre du conseil local du nom de Khaled Rashed – les frappes ont eu lieu à proximité de deux écoles, non loin de la vieille ville.
Sombre ironie : la veille de cette attaque meurtrière, le Brésil et l'Arabie saoudite s'étaient abstenus lors d'un vote aux Nations unies portant sur l'interdiction des armes à sous-munitions. A l'inverse de nombreux autres Etats, ces deux gouvernements se sont toujours refusés à bannir ce type d'armes de guerre ne permettant pas une grande précision (et pouvant donc aisément blesser ou tuer des civils).
Des attaques de la coalition menée par Riyad régulièrement dénoncés par les ONG
Le conflit au Yémen oppose depuis 2014 les rebelles chiites houthis, proches de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, aux partisans d'Abd Rabbo Mansour Hadi, officiellement en poste mais en exil en Arabie saoudite depuis 2015. Depuis mars 2015, une coalition dirigée par l'Arabie saoudite intervient militairement dans le pays, afin de rétablir Abd Rabbo Mansour Hadi au pouvoir. Les raids aériens et les frappes sol-sol réalisés par cette dernière, responsables de nombreuses morts civiles, sont régulièrement dénoncés par les ONG humanitaires.
Selon les estimations de l'ONU, la guerre au Yémen a déjà fait jusqu’à 10 000 morts, dont 3 800 civils.