Attentats de Bruxelles : le ministre de l'Intérieur sous le feu des accusations de l'opposition
Ce mercredi 14 décembre, le ministre de l'Intérieur belge, Jan Jambon, était entendu par une commission d'enquête parlementaire concernant les attentats terroristes perpétrés en Belgique le 22 mars 2016. L'audition s'est déroulée dans un climat passablement tendu, notamment lors des questions posées par le groupe parlementaire de l'Alliance néo-flamande.
L'un des points d’achoppement principaux concerne d'éventuels dysfonctionnements des services de renseignement : le ministre avait pointé du doigt une défaillance dans la coopération entre la Turquie et la Belgique quelques jours après les attentats, accusant nommément l'agent de liaison Sebastien Joris. Or, la commission d'enquête entendait ce même jour Patrick Stevens, responsable de la lutte contre le terrorisme à Interpol et ancien officier de liaison aux Etats-Unis. Les conclusions de son audition permettent de disculper le policier, selon les parlementaires du parti nationaliste flamand - qui a alors concentré ses critiques sur le ministre de l'Intérieur.
Peu de temps après les attentats, Jan Jambon avait dit «assumer la responsabilité politique de l’échec des services de renseignements belges dans ce terrible drame», proposant alors sa démission qui avait été refusée. Il avait également pointé du doigt la responsabilité de Sebastien Joris, qui aurait «été négligent et pas suffisamment prévoyant» à l’égard de la menace représentée par Ibrahim El-Bakraoui, terroriste qui s’est fait exploser le 22 mars à l’aéroport de Zaventem.
Les attaques terroristes à l'aéroport de Bruxelles ont coûté la vie à 32 personnes et ont fait 340 blessés. Peu de temps après, ces événements ont déclenché une crise politique autour de la question des responsabilités et d'une éventuelle négligence des services de renseignements : le président turc Erdogan avait affirmé que des informations concernant Ibrahim El-Bakraoui avait été communiquées aux autorités belges.