Le délicat miracle de «Louise en hiver»
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Appelons cela un miracle. Parce que franchement, on ne voit pas très bien pourquoi on se passionnerait pour les tribulations d’une vieille dame qui se retrouve seule sur une plage après la départ des estivants. Avouons de surcroît avoir peu d’inclination pour le cinéma d’animation —plus exactement pour l’animation qui si souvent abusivement se prétend cinéma.
Mais voilà, Louise en hiver commence, et c’est là tout de suite. Cela ne faiblira pas. Une justesse, une finesse, un friselis de mystère autour de situations banales, une étrangeté qui irradie d’un dessin tout simple.
L'ambition de la modestie
Louise était en vacances à la mer, au moment du départ elle a raté le dernier train. La ville est vide, fermée. Elle s’installe sur la plage. Tout peut arriver, ou presque rien, c’est pareil.
Avec des moyens graphiques qui semblent d’une extrême simplicité, il semble que Jean-François Laguionie puisse tout faire
La mer, les crabes, les souvenirs d’enfance, un chien qui parle et ne parle pas, l’horizon, un grain de sable. Avec des moyens graphiques qui semblent d’une extrême simplicité, il semble que Jean-François Laguionie puisse tout faire.
Nulle révélation ici, depuis La Traversée de l’Atlantique à la rame (Palme d’or du court métrage en 1978) et Gwen, le livre de sable, son premier long métrage en 1984, on connaît le talent singulier du fondateur de La Fabrique, ... Lire la suite