Trevanian, c'est James Bond à la Sorbonne
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L’été, on a la lecture paresseuse plus qu’ambitieuse. La découverte des romans de Trevanian a réconcilié en moi ces deux attentes. J’ai dévoré Shibumi, son chef d’œuvre, et La Sanction, premier coup d’éclat, puis me suis régalé avec les autres, bien que de moindre facture. Polars, espionnage, western…: l’auteur écrit des romans de genre, qu’il pastiche habilement, sans nuire au suspense. C’est du James Bond, mais un James Bond qui est passé par l’École du Louvre.
En 1972, Trevanian publie La Sanction, pastiche ironique et intello de James Bond. Le livre devient rapidement un best-seller; il sera porté à l’écran par Clint Eastwood trois ans après. C’est le début du mythe Trevanian. D’autres romans suivent, de styles différents, brillants. Vendus à plus de 5 millions d’exemplaires, traduits en quinze langues. Trevanian reste un mystère. Il refuse les mondanités que lui autoriserait son succès: «Je préfère la dignité à la richesse», écrira-t-il. Pirouette ultime: il recourt à un imposteur (coucou Romain Gary) qui se fait passer pour lui lors de cocktails littéraires!
Qui se cache derrière ce pseudonyme? Les hypothèses pleuvent: Robert Ludlum, Henry Kissinger, Tom Clancy, Ian Fleming… Et même plusieurs écrivains à la fois!
C’est en 1979 que son identité est dévoilée: Rodney William Whitaker est un universitaire, spécialisé dans le cinéma. Mais la légende n’est pas tarie. On l'a cru né au ... Lire la suite