Primaire à droite : pourquoi sont-ils si méchants?
PRIMAIRE DE LA DROITE - Une semaine après l'entrée en lice de Nicolas Sarkozy, la compétition de la primaire à droite prend des allures de pugilat. Généralement réservées aux fins de campagne quand la fatigue se fait sentir et que les candidats lâchent leurs derniers coups, les attaques personnelles sont tombées en rafale dès le week-end d'ouverture. Une cacophonie de petites phrases, de crocs-en-jambe et de coups en dessous de la ceinture qui annoncent un combat particulièrement sanglant alors que trois mois doivent encore s'écouler avant le premier tour.
Signe de la fébrilité ambiante, même les leaders annoncés du scrutin, qui délèguent d'habitude leurs méchancetés à leurs snipers attitrés, se sont jetés dans cette arène médiatique façon Koh-Lanta. Il faut dire qu'ils jouent gros. Tant François Fillon que Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ont annoncé ou sous-entendu qu'ils mettraient un terme à leur carrière politique s'ils échouaient à la primaire. Faute de collier d'immunité, les trois candidats les plus expérimentés du scrutin vont jouer crânement leur chance dès le début de la compétition, quitte à taper fort.
Trop fort? Pour ne pas retomber dans les affres de la guerre Fillon-Copé, le parti Les Républicains a jugé utile d'appeler ce lundi les candidats à ne s'étriller que sur le terrain des idées. Un code de bonne conduite pourrait même voir le jour une fois officialisée la liste des candidats qualifiés pour le premier tour. En attendant, certains s'en donnent à cœur joie.
Fillon doit tout donner pour exister
C'est particulièrement vrai s'agissant de François Fillon. Parti très tôt en campagne avec un programme (ultra-libéral) très abouti, l'ancien premier ministre ne parvient toujours pas à refaire son retard dans les sondages. Pire, l'ancien troisième homme est tombé à la quatrième place derrière le candidat autoproclamé du "renouveau" Bruno Le Maire.
Pour François Fillon, l'objectif est clair: pas question de laisser s'installer un duel Juppé-Sarkozy qui l'éclipserait de l'élection à venir. Sa difficulté à imprimer dans l'opinion est probablement la raison qui l'a poussé à cogner fort ce week-end. Avec une cible privilégiée, Nicolas Sarkozy, dont il se veut le miroir inversé après avoir servi sous ses ordres cinq années durant. "Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen? Il ne sert à rien de parler d’autorité quand on n’est pas soi-même irréprochable", a lancé l'ex-premier ministre en référence aux déboires judiciaires de Nicolas Sarkozy depuis son ancien fief de Sablé-sur-Sarthe.
Idem sur la proposition de l'ancien président de légiférer sur le port du burkini ou d'enfermer préventivement et sans jugement les personnes soupçonnées d'accointance avec les réseaux terroristes. "Je ne participe pas au concours Lépine des solutions les plus stupides et les plus imbéciles, censées lutter contre le terrorisme", a étrillé François Fillon avant d'estimer que l'élection de "2017 ne peut pas être une revanche".
Juppé et Sarkozy se tiennent par la barbichette
Moins cruels que François Fillon par souci de "rassembler les Français", Alain Juppé et Nicolas Sarkozy ne se sont pas épargnés pour autant. Toujours favori des sondages, le maire de Bordeaux sait qu'il ne peut se contenter de gérer son avance au risque de laisser le monopole de l'initiative à son concurrent le plus sérieux. De son côté, Nicolas Sarkozy mise sur une campagne au bulldozer pour écraser la compétition.
S'il évite les uppercuts, l'ancien président de la République a donc visé les poumons ce week-end en raillant systématiquement "l'identité heureuse" chère à Alain Juppé. Ironisant sur les "oreilles sensibles" de son adversaire, Nicolas Sarkozy n'a de cesse de critiquer la "naïveté" des juppéistes en mettant en avant son "réalisme".
Au sang chaud de son concurrent, Alain Juppé entend opposer son sang froid. "L'autorité, ce n'est pas l'agitation", a taclé le maire de Bordeaux, dénonçant le réflexe "extrêmement facile de se précipiter aux extrêmes".
Les challengers contraints de hausser le ton
Dans ce concert d'amabilités, difficile pour les autres candidats de se faire entendre sans à leur tour augmenter le volume. Qu'il s'agisse de Jean-François Copé, de Bruno Le Maire ou de Nathalie Kosciusko-Morizet, chacun doit trouver son créneau pour accroître son audience médiatique.
Partisan d'une "droite décomplexée", le député-maire de Meaux a pris pour parti de suivre Nicolas Sarkozy à la trace en l'accusant de n'en faire jamais assez. Champion du "renouveau", Bruno Le Maire multiplie les attaques sur l'âge et les fonctions déjà occupées par les favoris. Nathalie Kosciusko-Morizet, qui n'est toujours pas sûre de pouvoir réunir les parrainages requis, ne cesse de mettre en avant l'originalité de ses idées ainsi que son statut d'unique femme dans la compétition (hormis Nadine Morano).
Pour se faire une place dans la grille médiatique, rien de mieux qu'une phrase qui claque au vent. "Ce week-end, on a un peu l'impression que les hommes sont entrés en guerre", a regretté NKM qui avait déjà refusé de participer au "concours de taille de zizi" des candidats en lice.
Le critère de l'âge est un autre angle d'attaque très prisé chez les impétrants. Sarkozy et Juppé, "j'ai l'impression qu'ils ont fait leur temps", tranche Jean-François Copé. "Le duel de la droite ne doit pas se résumer à un ancien président de la République, un ancien premier ministre, comme s'il fallait être un ancien quelque chose! Il n'y qu'à ajouter Edouard Balladur et Valéry Giscard d'Estaing et les candidats seront au complet...", renchérit Bruno Le Maire.
Mais gare aux excès de langage. Car à la fin, il n'en restera qu'un.
Signe de la fébrilité ambiante, même les leaders annoncés du scrutin, qui délèguent d'habitude leurs méchancetés à leurs snipers attitrés, se sont jetés dans cette arène médiatique façon Koh-Lanta. Il faut dire qu'ils jouent gros. Tant François Fillon que Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ont annoncé ou sous-entendu qu'ils mettraient un terme à leur carrière politique s'ils échouaient à la primaire. Faute de collier d'immunité, les trois candidats les plus expérimentés du scrutin vont jouer crânement leur chance dès le début de la compétition, quitte à taper fort.
Trop fort? Pour ne pas retomber dans les affres de la guerre Fillon-Copé, le parti Les Républicains a jugé utile d'appeler ce lundi les candidats à ne s'étriller que sur le terrain des idées. Un code de bonne conduite pourrait même voir le jour une fois officialisée la liste des candidats qualifiés pour le premier tour. En attendant, certains s'en donnent à cœur joie.
Fillon doit tout donner pour exister
C'est particulièrement vrai s'agissant de François Fillon. Parti très tôt en campagne avec un programme (ultra-libéral) très abouti, l'ancien premier ministre ne parvient toujours pas à refaire son retard dans les sondages. Pire, l'ancien troisième homme est tombé à la quatrième place derrière le candidat autoproclamé du "renouveau" Bruno Le Maire.
Pour François Fillon, l'objectif est clair: pas question de laisser s'installer un duel Juppé-Sarkozy qui l'éclipserait de l'élection à venir. Sa difficulté à imprimer dans l'opinion est probablement la raison qui l'a poussé à cogner fort ce week-end. Avec une cible privilégiée, Nicolas Sarkozy, dont il se veut le miroir inversé après avoir servi sous ses ordres cinq années durant. "Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen? Il ne sert à rien de parler d’autorité quand on n’est pas soi-même irréprochable", a lancé l'ex-premier ministre en référence aux déboires judiciaires de Nicolas Sarkozy depuis son ancien fief de Sablé-sur-Sarthe.
Idem sur la proposition de l'ancien président de légiférer sur le port du burkini ou d'enfermer préventivement et sans jugement les personnes soupçonnées d'accointance avec les réseaux terroristes. "Je ne participe pas au concours Lépine des solutions les plus stupides et les plus imbéciles, censées lutter contre le terrorisme", a étrillé François Fillon avant d'estimer que l'élection de "2017 ne peut pas être une revanche".
Juppé et Sarkozy se tiennent par la barbichette
Moins cruels que François Fillon par souci de "rassembler les Français", Alain Juppé et Nicolas Sarkozy ne se sont pas épargnés pour autant. Toujours favori des sondages, le maire de Bordeaux sait qu'il ne peut se contenter de gérer son avance au risque de laisser le monopole de l'initiative à son concurrent le plus sérieux. De son côté, Nicolas Sarkozy mise sur une campagne au bulldozer pour écraser la compétition.
S'il évite les uppercuts, l'ancien président de la République a donc visé les poumons ce week-end en raillant systématiquement "l'identité heureuse" chère à Alain Juppé. Ironisant sur les "oreilles sensibles" de son adversaire, Nicolas Sarkozy n'a de cesse de critiquer la "naïveté" des juppéistes en mettant en avant son "réalisme".
Au sang chaud de son concurrent, Alain Juppé entend opposer son sang froid. "L'autorité, ce n'est pas l'agitation", a taclé le maire de Bordeaux, dénonçant le réflexe "extrêmement facile de se précipiter aux extrêmes".
Les challengers contraints de hausser le ton
Dans ce concert d'amabilités, difficile pour les autres candidats de se faire entendre sans à leur tour augmenter le volume. Qu'il s'agisse de Jean-François Copé, de Bruno Le Maire ou de Nathalie Kosciusko-Morizet, chacun doit trouver son créneau pour accroître son audience médiatique.
Partisan d'une "droite décomplexée", le député-maire de Meaux a pris pour parti de suivre Nicolas Sarkozy à la trace en l'accusant de n'en faire jamais assez. Champion du "renouveau", Bruno Le Maire multiplie les attaques sur l'âge et les fonctions déjà occupées par les favoris. Nathalie Kosciusko-Morizet, qui n'est toujours pas sûre de pouvoir réunir les parrainages requis, ne cesse de mettre en avant l'originalité de ses idées ainsi que son statut d'unique femme dans la compétition (hormis Nadine Morano).
Pour se faire une place dans la grille médiatique, rien de mieux qu'une phrase qui claque au vent. "Ce week-end, on a un peu l'impression que les hommes sont entrés en guerre", a regretté NKM qui avait déjà refusé de participer au "concours de taille de zizi" des candidats en lice.
Le critère de l'âge est un autre angle d'attaque très prisé chez les impétrants. Sarkozy et Juppé, "j'ai l'impression qu'ils ont fait leur temps", tranche Jean-François Copé. "Le duel de la droite ne doit pas se résumer à un ancien président de la République, un ancien premier ministre, comme s'il fallait être un ancien quelque chose! Il n'y qu'à ajouter Edouard Balladur et Valéry Giscard d'Estaing et les candidats seront au complet...", renchérit Bruno Le Maire.
Mais gare aux excès de langage. Car à la fin, il n'en restera qu'un.
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