Castration à vif des porcelets: l'affiche que la Bretagne ne veut pas voir
ANIMAUX - Couic! La campagne d'affichage contre la castration à vif des porcelets n'aura pas duré longtemps. Elle a été suspendue à Brest vendredi 26 août après 3 jours de présence et déprogrammée à Rennes, Saint-Brieuc et Langueux. Ce sont pas moins de 200 affiches qui ne seront pas collées sur les panneaux bretons.
Qu'est-il dessiné sur ces affiches pour qu'elles soient retirées? Un porcelet apeuré et la légende:
Cette campagne d'affichage était l'occasion pour l'association militante Welfarm, qui travaille à l'amélioration des conditions de vie des animaux de ferme, de faire connaître cette pratique au grand public. Mais cet objectif aurait pu ne pas être du goût des producteurs de viande porcine, semble-t-il. Du moins, c'est ce que laisse entendre l'afficheur Clear Channel, qui explique dans un email à destination de Welfarm préférer retirer les affiches plutôt que de subir des dégradations.
L'un des directeurs de Clear Channel écrit dans cet email: "Sur Brest, la collectivité nous signale des risques de mouvements des producteurs autour de nos dispositifs. Après concertation avec notre Directeur et selon un principe de précaution nous avons choisi de retirer les affiches posées en début de semaine. Cette opération est en cours. Désolé pour le désagrément."
Le HuffPost a contacté Clear Channel ainsi que le Comité régional porcin de Bretagne mais n'a pas obtenu de réponse. A noter que l'autre afficheur en contrat avec Welfarm, JC Decaux, maintient pour l'instant les 100 affiches entre Lorient et Le Mans.
La castration à vif est évitable
Welfarm visait la Bretagne parce que la région concentre 60% de la production nationale de porcs (chiffre de 2013). Au mois de mai, elle avait entamé un tour de France et rencontré éleveurs, transformateurs, grande distribution, pour les alerter sur cette pratique. Mais, comme le regrette l'association auprès du HuffPost, "ce début de campagne n'a pas vraiment abouti, chacun se renvoie la balle, et personne ne bouge", déclare une porte-parole, "ces affiches, c'était une piqûre de rappel pour tous ceux que nous avions contacté et pour alerter l'opinion".
Plusieurs associations ont mis en avant le fait que la castration à vif des porcelets est évitable. "La plupart des porcelets mâles de l’UE sont castrés (environ 80%, ce qui équivaut à 100 millions de porcelets), majoritairement sans anesthésie ni analgésie (soulagement de la douleur)", écrit le CIWF, une autre association de lutte pour le mieux-être animal. Aucun système d'élevage n'est épargné, qu'il soit bio, Label rouge ou autre gage de qualité.
Pourquoi castrer? Parce que cela permet "d’éviter l’odeur 'de verrat' de la viande, odeur ou goût indésirable du porc qui provient des substances chimiques produites par les mâles sexuellement matures", explique encore le CWF.
Les solutions que propose les associations sont l'élevage de porcs non castrés, tout d'abord. Cela impliquerait de détecter les viandes odorantes à l'abattoir, pour ensuite les orienter vers le circuit de la salaison sèche ou des produits transformés. Une autre solution consiste à administrer un "vaccin anti-odeur" aux porcelets mâles afin d’inhiber la production des molécules responsables de l’odeur désagréable. Ces vaccins ont obtenu une autorisation de mise sur le marché depuis 2009.
Le Royaume-Uni, l'Irlande, la Grèce ou le Portugal ont opté pour l'abattage des porcs avant leur maturité sexuelle. "La castration est donc inutile puisque les substances chimiques responsables de l’odeur sexuelle n’apparaissent pas avant la puberté, continue le CIWF, et que tout comportement agressif ou sexuel mineur peut être en grande partie maîtrisé au moyen d’une bonne conduite d'élevage".
Si quelques initiatives voient le jour en France pour couper court à cette pratique, comme celle de la coopérative Cooperl dans laquelle 80% de ses éleveurs ne castrent plus leurs porcelets, la majorité des acteurs de la filière ne semblent pas enclins à modifier leurs pratiques.
Qu'est-il dessiné sur ces affiches pour qu'elles soient retirées? Un porcelet apeuré et la légende:
"En France, 10 millions de porcelets mâles ont peur... et ils ont raison! Couic! Coupons court à la castration à vif des porcelets."
Cette campagne d'affichage était l'occasion pour l'association militante Welfarm, qui travaille à l'amélioration des conditions de vie des animaux de ferme, de faire connaître cette pratique au grand public. Mais cet objectif aurait pu ne pas être du goût des producteurs de viande porcine, semble-t-il. Du moins, c'est ce que laisse entendre l'afficheur Clear Channel, qui explique dans un email à destination de Welfarm préférer retirer les affiches plutôt que de subir des dégradations.
L'un des directeurs de Clear Channel écrit dans cet email: "Sur Brest, la collectivité nous signale des risques de mouvements des producteurs autour de nos dispositifs. Après concertation avec notre Directeur et selon un principe de précaution nous avons choisi de retirer les affiches posées en début de semaine. Cette opération est en cours. Désolé pour le désagrément."
Le HuffPost a contacté Clear Channel ainsi que le Comité régional porcin de Bretagne mais n'a pas obtenu de réponse. A noter que l'autre afficheur en contrat avec Welfarm, JC Decaux, maintient pour l'instant les 100 affiches entre Lorient et Le Mans.
La castration à vif est évitable
Welfarm visait la Bretagne parce que la région concentre 60% de la production nationale de porcs (chiffre de 2013). Au mois de mai, elle avait entamé un tour de France et rencontré éleveurs, transformateurs, grande distribution, pour les alerter sur cette pratique. Mais, comme le regrette l'association auprès du HuffPost, "ce début de campagne n'a pas vraiment abouti, chacun se renvoie la balle, et personne ne bouge", déclare une porte-parole, "ces affiches, c'était une piqûre de rappel pour tous ceux que nous avions contacté et pour alerter l'opinion".
Plusieurs associations ont mis en avant le fait que la castration à vif des porcelets est évitable. "La plupart des porcelets mâles de l’UE sont castrés (environ 80%, ce qui équivaut à 100 millions de porcelets), majoritairement sans anesthésie ni analgésie (soulagement de la douleur)", écrit le CIWF, une autre association de lutte pour le mieux-être animal. Aucun système d'élevage n'est épargné, qu'il soit bio, Label rouge ou autre gage de qualité.
Pourquoi castrer? Parce que cela permet "d’éviter l’odeur 'de verrat' de la viande, odeur ou goût indésirable du porc qui provient des substances chimiques produites par les mâles sexuellement matures", explique encore le CWF.
Les solutions que propose les associations sont l'élevage de porcs non castrés, tout d'abord. Cela impliquerait de détecter les viandes odorantes à l'abattoir, pour ensuite les orienter vers le circuit de la salaison sèche ou des produits transformés. Une autre solution consiste à administrer un "vaccin anti-odeur" aux porcelets mâles afin d’inhiber la production des molécules responsables de l’odeur désagréable. Ces vaccins ont obtenu une autorisation de mise sur le marché depuis 2009.
Le Royaume-Uni, l'Irlande, la Grèce ou le Portugal ont opté pour l'abattage des porcs avant leur maturité sexuelle. "La castration est donc inutile puisque les substances chimiques responsables de l’odeur sexuelle n’apparaissent pas avant la puberté, continue le CIWF, et que tout comportement agressif ou sexuel mineur peut être en grande partie maîtrisé au moyen d’une bonne conduite d'élevage".
Si quelques initiatives voient le jour en France pour couper court à cette pratique, comme celle de la coopérative Cooperl dans laquelle 80% de ses éleveurs ne castrent plus leurs porcelets, la majorité des acteurs de la filière ne semblent pas enclins à modifier leurs pratiques.
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