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Август
2016

La FNSEA en ordre de marche pour reprendre les négociations avec Lactalis

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La FNSEA en ordre de marche pour reprendre les négociations avec Lactalis AGRICULTURE - Le coup d'envoi est donné à 20 heures. La FNSEA, premier syndicat agricole, entend mener à partir du début de soirée ce lundi 29 août des actions devant une quinzaine d'usines de Lactalis afin d'obtenir la reprise des négociations sur le prix du lait payé par le géant industriel et jugé très insuffisant par les éleveurs.

"Toutes les régions sont mobilisées", et le mouvement ne s'arrêtera que lorsque les discussions avec Lactalis reprendront, a déclaré à l'AFP le secrétaire général de la FNSEA Dominique Barrau.

Les actions devant les usines seront accompagnées d'opération de sensibilisation des consommateurs qui débuteront dans l'après-midi, a-t-il précisé. Les sections locales de la FDSEA doivent détailler dans l'après-midi les actions exactes qu'elles prévoient.

Des actions prévues dans des supermarchés

Des "circulations de tracteurs" sont déjà prévues près de sites Lactalis en Haute-Saône, ainsi que des "sit-in" dans l'Ouest, par exemple devant une usine de camemberts de la Manche.




Quelques agriculteurs étaient déjà présents sur le site logistique de Cesson-Sévigné près de Rennes en milieu de journée, où l'action semblait devoir démarrer très rapidement, selon des responsables syndicaux locaux.




"Les actions se feront avec peu de monde et dans le temps (...) c'est symbolique", a expliqué le président de la FDSEA d'Ile-et-Vilaine Loïc Guines, présent à Cesson-Sévigné.

"Ce que l'on demande c'est que Lactalis arrive au moins entre 290 et 300 euros" par litre de lait, car obtenir plus selon lui est inenvisageable en raison du marché, plombé par la surproduction européenne.

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Selon Dominique Barrau toutefois, la FNSEA n'a pas "de recommandation précise" sur le prix qui devrait être accordé par Lactalis, mais laisse juges sur ce point les organisations de producteurs qui participent directement aux négociations.

"Beaucoup de producteurs se demandent de quoi sera fait leur avenir, certains ont pris déjà la décision d'arrêter", a expliqué Didier Lucas, président de la FDSEA des Côtes-d'Armor.

Des agriculteurs se rendront dans des supermarchés en Bretagne, dans le Grand Est, les Hauts-de-France ou en Rhône-Alpes pour sensibiliser les consommateurs, avec par exemple des opérations de "stickage" (pose d'autocollants portant des slogans anti-Lactalis sur les produits du groupe), a expliqué Dominique Barrau.

Lactalis silencieux après un premier échec dans les négociations

La FNSEA avait annoncé dimanche cette mobilisation générale, pour tenter de forcer le n°1 mondial du lait à remonter ses prix d'achat, après l'échec de deux sessions de négociations, jeudi à Paris et vendredi à Laval.

En élargissant le combat à l'ensemble du pays, les producteurs de lait cherchent à augmenter la pression sur Lactalis (qui commercialise notamment les marques Lactel, Bridel, Président, Lanquetot et Roquefort Société), resté silencieux depuis vendredi.

Le groupe laitier avait alors proposé une augmentation de 15 euros la tonne de lait à compter du 1er septembre, soit environ 271 euros, une proposition perçue comme un camouflet par les agriculteurs.

Pour Loïc Guine, il y a eu des avancées malgré l'échec des négociations la semaine dernière: "on a réuni toutes les organisations de producteurs autour de la table, alors que jusque là c'était chacun dans son coin".

"On voit bien que Lactalis a une énorme pression", assure-t-il, évoquant un courrier envoyé aux producteurs la semaine dernière dans lequel l'entreprise menaçait de suspendre la collecte de lait en raison des actions menée contre le site de production de Laval. "Aujourd'hui les producteurs de lait ont vraiment la trouille", a-t-il assuré.

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a affirmé lundi ne pas avoir le numéro de téléphone portable d'Emmanuel Besnier, le PDG de Lactalis, ni avoir jamais rencontré ce patron très secret.

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"Je suis encore disponible pour faciliter et pousser au dialogue, mais je n'ai pas de moyen de pression direct", a-t-il répété, tout en jugeant "pas acceptable" que Lactalis soit l'entreprise "qui paye le litre de lait au producteur le moins cher de toutes les laiteries de France".

Un producteur sur cinq en France travaille pour Lactalis soit 20% de la collecte française, ou 5 milliards de litres de lait sur un total de 25 milliards produits annuellement en France.

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