Le burkini a créé une panique morale
0
L’impact du terrorisme est immédiat. Mais le phénomène, dès qu’il est quelque peu durable et soutenu, exerce aussi ses effets en profondeur. C’est ainsi que dans la foulée du carnage de Nice, le 14 juillet, et de l’égorgement du prêtre Jacques Hamel à Saint-Etienne-du Rouvray, le 26 juillet, la question du burkini a embrasé la France, façonnant une panique morale qui s’est développée en trois temps. Rappelons rapidement les faits.
Les ingrédients de la panique
Tout d’abord, on apprend qu’un parc aquatique privé, le Speedwater, se prépare à accueillir lors d’une journée en septembre, à l’initiative de l’association musulmane Smile (pour «Sœurs marseillaises initiatrices de loisirs et d’entraide»), un public de femmes qui devront porter un burkini ou un «jilbeb», bref, un maillot de bain islamique. Les enfants des deux sexes seront autorisés à participer à cette journée, jusqu’à 10 ans pour les garçons.
La droite et l’extrême droite relaient la polémique qui naît, et qui s’étend à toute la France via les réseaux sociaux et les médias classiques. Le maire (de gauche) des Pennes-Mirabeau, la commune concernée, fait connaître son projet d’interdire cette journée et la direction du parc aquatique annonce qu’elle y renonce.
Étape suivante: le maire de Cannes puis ceux de plusieurs autres communes prennent un arrêté interdisant le burkini pour risque de «trouble à l’ordre ... Lire la suite