Suite et fin du délire de l'été sur le burkini
Burkini, j'écris ton nom.
Jamais je ne t'ai vu sur les plages et pourtant tu étais partout, dans chaque discours, dans tous les journaux. Tu as déclenché une frénésie collective, comme l'apparition d'un Pokemon rare qu'on chercherait désespérément à attraper, mais en vain.
En un mot composé, simple et efficace, tu as permis à tous les médias en mal de sujets d'été de traiter des français à la plage et à tous les politiques en mal d'idées de traiter de l'identité nationale, ce truc si simple pour tous nos voisins, sauf visiblement pour les élus ou candidats de la République française.
Que n'a-t-on pas lu à ton sujet : fin du vivre ensemble, la plage tu l'aimes ou tu la quitte, racines chrétiennes de la fille aînée de l'Eglise, tsunami de salafistes et pour finir, un conseil pour les musulmans à la plage: restez discrets et n'oubliez pas la crème solaire.
La dérive ne s'est pas fait attendre, après les arrêtés municipaux contre le burkini, tenue ostentatoire attaquant les "bonnes moeurs" et le code de la plage, nous avons assisté à des scènes dignes d'un catalogue de la folie ordinaire avec des gendarmes en bermuda et gilets pare-balles ordonnant à une femme d'enlever son voile sous peine d'amende et escortant la contrevenante hors de la plage de Cannes.
Ce "burkini moment" relève du délire. Un délire commun à la foi religieuse et aux croyances politiques, qui embarque tout un pays dans la déraison. Et une nation qui délire, ce n'est jamais bon signe. Si l'on s'en réfère à la définition de Karl Jaspers, le délire est une déconnexion du monde réel, il peut être chronique et c'est une croyance tenue avec une conviction absolue. On peut alors se demander si l'état délirant chronique n'est pas celui de nos gouvernants : persuadés que la croissance peut revenir, loin des réalités matérielles des citoyens et dans une permanente course en avant à l'élection suivante. Et ils ne sont coupables en rien d'être ainsi délirants et de voir des burkinis partout, si nous validons en masse leurs délires dans les urnes.
Et si finalement, ce bout de voile synthétique, destiné à cacher le corps de la femme qui souhaite profiter pieusement du soleil et des vagues, nous permettait d'ouvrir grands les yeux sur les vrais problèmes ? Comme une preuve pathologique de l'état de fatigue mentale des candidats, dont les programmes seront des promesses sans lendemain et les stratégies, une guerre d'egos et d'usure faite de mensonges et d'approximations sur les bilans des uns ou des autres.
Dieu merci, Inch'Allah, le Conseil d'Etat a rappelé Maire et élus velléitaires à la raison. L'ordonnance du tribunal administratif de Nice est annulée et l'arrêté "anti-burkini" de Villeneuve Loubet est suspendu. La décision des juges confirme que l'arrêté litigieux portait "une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d'aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle.
Faut-il voir dans la décision du Conseil D'Etat un juste retour à la raison? Sans doute une des meilleure défense de notre Etat de droit et de la laïcité contre la tentation toujours plus grande des politiques avides de votes de rendre la France à une religion tutélaire en opprimant la liberté des cultes.
Mais ce combat pour la liberté ne fait que commencer. Pour être libre, ne faut-il pas nous affranchir davantage des carcans qui balisent notre ordre social disfonctionnel?
Si nous grandissions un peu, en faisant évoluer le jeu électoral vers un contrôle continu plutôt qu'un blanc-seing donné pour 5 ans à un nouveau sujet mégalomane contrarié?
Si nous grandissions un peu, en oubliant ces préceptes patriarcaux qui commandent le corps des femmes et si peu celui des hommes (faibles par nature, comme le faisait si piteusement remarquer Hani Ramadan il y a peu) au profit d'une société égalitaire où les femmes prendraient enfin leur place légitime après des siècles de maltraitance?
Et si enfin, nous arrêtions de nous poser des questions stupides pour affronter la complexité du monde, de notre société et de ses futurs?
Si nous nous libérions du délire d'une minorité fétichiste et accumulatrice pour enfin partager les biens communs?
Mais j'arrête là, sinon vous allez penser que je délire...
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Jamais je ne t'ai vu sur les plages et pourtant tu étais partout, dans chaque discours, dans tous les journaux. Tu as déclenché une frénésie collective, comme l'apparition d'un Pokemon rare qu'on chercherait désespérément à attraper, mais en vain.
En un mot composé, simple et efficace, tu as permis à tous les médias en mal de sujets d'été de traiter des français à la plage et à tous les politiques en mal d'idées de traiter de l'identité nationale, ce truc si simple pour tous nos voisins, sauf visiblement pour les élus ou candidats de la République française.
Que n'a-t-on pas lu à ton sujet : fin du vivre ensemble, la plage tu l'aimes ou tu la quitte, racines chrétiennes de la fille aînée de l'Eglise, tsunami de salafistes et pour finir, un conseil pour les musulmans à la plage: restez discrets et n'oubliez pas la crème solaire.
La dérive ne s'est pas fait attendre, après les arrêtés municipaux contre le burkini, tenue ostentatoire attaquant les "bonnes moeurs" et le code de la plage, nous avons assisté à des scènes dignes d'un catalogue de la folie ordinaire avec des gendarmes en bermuda et gilets pare-balles ordonnant à une femme d'enlever son voile sous peine d'amende et escortant la contrevenante hors de la plage de Cannes.
Ce "burkini moment" relève du délire. Un délire commun à la foi religieuse et aux croyances politiques, qui embarque tout un pays dans la déraison. Et une nation qui délire, ce n'est jamais bon signe. Si l'on s'en réfère à la définition de Karl Jaspers, le délire est une déconnexion du monde réel, il peut être chronique et c'est une croyance tenue avec une conviction absolue. On peut alors se demander si l'état délirant chronique n'est pas celui de nos gouvernants : persuadés que la croissance peut revenir, loin des réalités matérielles des citoyens et dans une permanente course en avant à l'élection suivante. Et ils ne sont coupables en rien d'être ainsi délirants et de voir des burkinis partout, si nous validons en masse leurs délires dans les urnes.
Et si finalement, ce bout de voile synthétique, destiné à cacher le corps de la femme qui souhaite profiter pieusement du soleil et des vagues, nous permettait d'ouvrir grands les yeux sur les vrais problèmes ? Comme une preuve pathologique de l'état de fatigue mentale des candidats, dont les programmes seront des promesses sans lendemain et les stratégies, une guerre d'egos et d'usure faite de mensonges et d'approximations sur les bilans des uns ou des autres.
Dieu merci, Inch'Allah, le Conseil d'Etat a rappelé Maire et élus velléitaires à la raison. L'ordonnance du tribunal administratif de Nice est annulée et l'arrêté "anti-burkini" de Villeneuve Loubet est suspendu. La décision des juges confirme que l'arrêté litigieux portait "une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d'aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle.
Faut-il voir dans la décision du Conseil D'Etat un juste retour à la raison? Sans doute une des meilleure défense de notre Etat de droit et de la laïcité contre la tentation toujours plus grande des politiques avides de votes de rendre la France à une religion tutélaire en opprimant la liberté des cultes.
Mais ce combat pour la liberté ne fait que commencer. Pour être libre, ne faut-il pas nous affranchir davantage des carcans qui balisent notre ordre social disfonctionnel?
Si nous grandissions un peu, en faisant évoluer le jeu électoral vers un contrôle continu plutôt qu'un blanc-seing donné pour 5 ans à un nouveau sujet mégalomane contrarié?
Si nous grandissions un peu, en oubliant ces préceptes patriarcaux qui commandent le corps des femmes et si peu celui des hommes (faibles par nature, comme le faisait si piteusement remarquer Hani Ramadan il y a peu) au profit d'une société égalitaire où les femmes prendraient enfin leur place légitime après des siècles de maltraitance?
Et si enfin, nous arrêtions de nous poser des questions stupides pour affronter la complexité du monde, de notre société et de ses futurs?
Si nous nous libérions du délire d'une minorité fétichiste et accumulatrice pour enfin partager les biens communs?
Mais j'arrête là, sinon vous allez penser que je délire...
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