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Август
2016

Laurent Wauquiez, le patron des Républicains par intérim qui fait peur

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LES REPUBLICAINS - Nicolas Sarkozy étant officiellement candidat à la primaire de la droite, celui-ci a confirmé qu'il quittait dès ce lundi 22 août la présidence du parti Les Républicains conquise à l'automne 2014. Sur le papier, les règles sont claires: le président du parti ne peut pas être candidat à la primaire. Pour concourir, Nicolas Sarkozy devait donc abandonner son bureau rue Vaugirard avant le 26 août.

En vertu de l'article 25 alinéa 5 des statuts des Républicains (voir ci-dessous), c'est au vice-président délégué du mouvement, Laurent Wauquiez, qu'il revient de le remplacer jusqu'à l'élection d'un nouveau président. Celle-ci n'interviendra pas avant la fin de l'année et peut-être pas avant la prochaine présidentielle. Dans l'intervalle, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, un soutien affiché de Nicolas Sarkozy, dirigera donc le parti, épaulé par Eric Woerth, l'actuel secrétaire général qui soutient lui aussi l'ancien président de la République.



Problème: Laurent Wauquiez n'inspire confiance ni aux autres candidats à la primaire ni même aux sarkozystes. Eric Woerth milite d'ailleurs pour une direction collégiale en invoquant un autre article des statuts, l'article 39 alinéa 2, selon lequel "la direction du Mouvement est assurée, jusqu’à la primaire, par les autres membres de la direction du Mouvement". C'est dire si Laurent Wauquiez, réputé pour ses positions très à droite et sa ligne ultra-sécuritaire, est attendu au tournant.

Un intérim qui inquiète les candidats à la primaire

"Cette période d'intérim est indispensable car il y a un besoin d'éclaircir la situation avec Nicolas Sarkozy. Sa double casquette président-candidat n'est plus tenable", explique un candidat à la primaire. Mais c'est peu dire que l'identité de son successeur ne fait pas l'unanimité. "L'idéal aurait été un sage au dessus des clans", affirme-t-on dans l'entourage d'un autre prétendant.

Le nom de Luc Chatel, désormais président du conseil national (le Parlement du parti) et qui a brillamment assuré l'intérim entre les ères Copé et Sarkozy revient régulièrement. Mais les statuts sont les statuts et c'est donc avec Laurent Wauquiez que les rivaux de Nicolas Sarkozy vont devoir composer. "On peut difficilement envisager cette période de manière apaisée puisqu'il ne tient compte d'aucune règle, n'a aucune méthode. Il est bien trop souvent dans l'invective et l'insulte pour être celui qui apaise", dénonce le lieutenant d'un adversaire.

"Laurent Wauquiez aura l'intelligence de devenir neutre", veut croire Hervé Mariton dans Le Parisien comme s'il voulait se persuader que ce sera le cas.

L'intéressé est prévenu. Il veut donc donner des gages. S'il soutiendra publiquement Nicolas Sarkozy ("La France est entrée dans une zone de tempête. Le contexte est dur, dangereux. Il faut un capitaine de gros temps", dit-il dans Paris Match) il entend assurer un minimum de cohésion dans le parti. "Je veux jouer collectif et veiller à que la température ne monte pas trop", confie-t-il au Figaro Magazine.
Pendant que les candidats à la primaire vont s'affronter sur l'après-2017, Laurent Wauquiez se donne pour mission de garder son parti audible pour s'opposer au gouvernement.

A droite de la droite

Éclipsé par les élus du sud-est très remontés contre le gouvernement après l'attentat de Nice, le futur numéro 1 de la droite n'a pas manqué cependant de taper fort contre l'exécutif. Il est l'un des rares à avoir réclamé la démission de Manuel Valls et Bernard Cazeneuve coupables à ses yeux de ne pas "avoir tout fait pour empêcher" le drame. A l'Assemblée, il n'a pas non plus ménagé sa peine pour attaquer le premier ministre avec lequel il a eu plusieurs passes d'arme quand il défendait la rétention administrative pour les fichés S, qu'il était le premier à réclamer.

Cette proposition illustre le positionnement désormais bien campé à droite du député de Haute-Loire, une circonscription héritée du centriste Jacques Barrot auprès duquel il a fait ses premières pas en politique. "Le pauvre doit se retourner dans sa tombe", s'étouffe un parlementaire. En juillet dernier, c'est Jean-Pierre Raffarin qui avait publiquement tancé Laurent Wauquiez. Alors que celui-ci avait fait un discours droitier largement applaudi, l'ancien premier ministre lui avait reproché une prise de parole "clivante".



"Si c'est pour faire la même politique que la gauche, ce n'est pas la peine. Je me suis libéré, je défends mes idées", explique-t-il au Figaro Magazine. Une manière de dire qu'après avoir été dans l'ombre, il veut prendre la lumière. Lieutenant de François Fillon lors de l'élection de 2012, il a fait le choix de se placer derrière Nicolas Sarkozy quand celui-ci est revenu en 2014 alors même qu'il fut l'un des premier à se lancer dans le devoir d'inventaire après la défaite.

La stratégie qui consiste à se mettre désormais dans les pas de l'ancien président est la même que celle choisie par François Baroin. Sauf que le maire de Troyes brigue Matignon quand Laurent Wauquiez jure qu'il ne cherche pas de nouveau poste ministériel. Il se verrait bien poursuivre à la tête des Républicains, histoire de partir avec un avantage sur les autres quadras Nathalie Kosciusko-Morizet ou Bruno Le Maire qui ont décidé pour leur part de tenter leur chance en novembre prochain.

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