Pourquoi Cécile Duflot s'est finalement lancée dans sa première course présidentielle
POLITIQUE - Ce qui était un secret de polichinelle est désormais officiel: Cécile Duflot est candidate à la primaire écologiste et, par extension, à la présidence de la République. Et celle qui fait office de "candidate naturelle" dans le camp écolo, sait que la tâche s'annonce difficile: "L'espace est mince. Mais il existe", écrit-elle ce samedi 20 août dans une lettre publiée par le journal Libération.
Et pour cause, la députée de Paris se lance cette fois dans une course qu'elle ne maîtrise pas. Elle ne s'est en effet jamais présentée à une primaire, encore moins à une présidentielle. Ce faisant, si cette dernière l'emporte au mois d'octobre, elle sera la seule et unique personnalité politique à pouvoir a priori se prévaloir de la qualité de "primo-candidate". Comme un certain François Hollande en 2012. Pour autant, la tête d'affiche écologiste a longtemps tergiversé avant de prétendre à des ambitions présidentielles.
Quand Cécile Duflot exprimait sa "réticence personnelle"
Il n'a pas fallu attendre l'échéance 2017 pour que la question de sa participation à l'élection présidentielle soit posée. En 2012 déjà, les regards se posaient sur le visage le plus connu de l'écologie politique. Mais à cette époque, celle qui était
présidente des Verts au conseil régional d'Ile-de-France ne se sentait pas prête. "J'ai toujours dit ma réticence personnelle. Personne ne le croit, puisque tous les politiques, paraît-il, ne rêvent que de ça. Mais ça n'a jamais fait partie de mes plans de carrière d'être candidate en 2012", expliquait-elle alors, reconnaissant avoir "peur" de la "tuerie" que peut représenter une campagne présidentielle.
Quelques années -et un passage au gouvernement de Jean-Marc Ayrault- ont semble-t-il dissipé les craintes exprimées en 2012. Pour autant, l'ex-ministre du Logement n'a pas directement misé sur sa personne. À la fin du mois de mai, elle expliquait qu'elle soutiendrait, en "première supportrice", Nicolas Hulot, en cas de candidature de ce dernier. Or, après le refus de l'ancien "envoyé spécial pour la protection de la planète" à endosser les habits de "l'homme providentiel", Cécile Duflot a eu le champ libre pour se lancer dans la course. Un mois plus tard à peine, elle lançait un site pour récolter des parrainages. Au début du mois de juillet, la députée de Paris assumait ouvertement ses ambitions présidentielles mais refusait de se plier à l'exercice de la primaire.
La primaire ? Un "exercice qui abîme tout le monde"
La nouvelle candidate à la primaire écologiste s'est finalement résignée à jouer le jeu de son parti. Car si elle considérait au début de l'été que cette élection interne est un "exercice qui abîme tout le monde", Cécile Duflot aurait préféré que la formation écologiste soutienne "une candidature qui dépasse notre cadre de parti", à l'image de ce que fait le Front de gauche avec Jean-Luc Mélenchon. Hélas, l'ancienne ministre du Logement se voit contrainte de prendre le risque du jeu de massacre, même si, selon une lettre qu'elle a adressée en juillet aux militants, "une primaire pousse les candidats à dire du mal des autres et encore davantage les candidats les moins connus à taper sur les plus connus pour -notamment- que leur nom figure dans le journal".
Cécile Duflot garde là en mémoire ces guerres intestines dont EELV conserve le secret. "Je suis obligée de constater que les trois dernières primaires ont été des expériences funestes pour ma famille politique", expliquait-elle au début du mois sur les ondes de France Info. "Et justement, comme je souhaite que nous franchissions un palier, que nous n’en restions plus à cette petite famille qui se regarde en chiens de faïence, qui se coupe les cheveux en quatre et qui n’est pas à la hauteur des enjeux, je ne veux pas que nous reproduisions cette expérience", martelait-elle encore. C'est à se demander pourquoi elle se porte candidate...
Qu'espère-t-elle de cette candidature ?
Malgré les errements, ou la "peur" évoquée plus haut, Cécile Duflot est une candidate qui s'est longuement préparée. "La présidentielle est un marathon. Pas un sprint. On ne s’improvise pas candidat", fait-elle d'ailleurs remarquer dans sa lettre diffusée ce samedi. Ce faisant, si elle joue le jeu d'une primaire qu'elle aurait préféré éviter, c'est parce qu'elle a toutes les raisons de penser qu'elle sera l'élue de son parti. En effet, pour l'heure, seuls les députés européens Michèle Rivasi et Yannick Jadot (dont les notoriétés sont incomparables avec celle dont jouit Cécile Duflot) se sont déclarés candidats à la primaire. Et selon les règles du parti, tout porte à croire que c'est l'ancienne ministre du Logement qui sera choisie par les militants et sympathisants.
En effet, il ne reste plus que quelques jours pour que les candidats qui seraient tentés de déposer leurs candidatures à la primaire sortent du bois. Et si Noël Mamère se refuse pour le moment à la soutenir , le député de Gironde (qui aurait fait office d'adversaire de poids) a exclu de s'y présenter. De surcroît, s'agissant de primaire ouverte à la"société civile" (logiquement plus hermétique aux tambouilles internes), la notoriété et l'expérience de Cécile Duflot devraient aussi jouer en sa faveur.
Reste à savoir à quelles sont ses chances une fois le premier pallier franchi. Dans un sondage Elabe pour Les Echos réalisé avant le retrait de Nicolas Hulot, Cécile Duflot ne récoltait que 3,5% des intentions de vote. Pas de quoi, loin s'en faut, peser lourd dans cette élection. En revanche, incarner à long terme l'écologie politique est un objectif autrement plus réaliste. En effet, l'ancienne ministre entend porter la voix d'une écologie très divisée pour se positionner dans l'après-Hollande, Emmanuelle Cosse traînant désormais l'étiquette de "traître" depuis sa démission du parti pour un siège au gouvernement.
"Ma campagne sera aussi une campagne de dialogue avec l’ensemble de celles et ceux que nous devons impérativement convaincre de la justesse de nos positions et de la nécessité de forger de nouvelles alliances civiques pour faire bouger notre pays", écrit Cécile Duflot dans Libération, insistant également sur les élections législatives qui s'en suivront. Comme si elle se projetait au-delà de 2017. Après tout, ce n'est que la première fois qu'elle se présente.
Et pour cause, la députée de Paris se lance cette fois dans une course qu'elle ne maîtrise pas. Elle ne s'est en effet jamais présentée à une primaire, encore moins à une présidentielle. Ce faisant, si cette dernière l'emporte au mois d'octobre, elle sera la seule et unique personnalité politique à pouvoir a priori se prévaloir de la qualité de "primo-candidate". Comme un certain François Hollande en 2012. Pour autant, la tête d'affiche écologiste a longtemps tergiversé avant de prétendre à des ambitions présidentielles.
Quand Cécile Duflot exprimait sa "réticence personnelle"
Il n'a pas fallu attendre l'échéance 2017 pour que la question de sa participation à l'élection présidentielle soit posée. En 2012 déjà, les regards se posaient sur le visage le plus connu de l'écologie politique. Mais à cette époque, celle qui était
présidente des Verts au conseil régional d'Ile-de-France ne se sentait pas prête. "J'ai toujours dit ma réticence personnelle. Personne ne le croit, puisque tous les politiques, paraît-il, ne rêvent que de ça. Mais ça n'a jamais fait partie de mes plans de carrière d'être candidate en 2012", expliquait-elle alors, reconnaissant avoir "peur" de la "tuerie" que peut représenter une campagne présidentielle.
Quelques années -et un passage au gouvernement de Jean-Marc Ayrault- ont semble-t-il dissipé les craintes exprimées en 2012. Pour autant, l'ex-ministre du Logement n'a pas directement misé sur sa personne. À la fin du mois de mai, elle expliquait qu'elle soutiendrait, en "première supportrice", Nicolas Hulot, en cas de candidature de ce dernier. Or, après le refus de l'ancien "envoyé spécial pour la protection de la planète" à endosser les habits de "l'homme providentiel", Cécile Duflot a eu le champ libre pour se lancer dans la course. Un mois plus tard à peine, elle lançait un site pour récolter des parrainages. Au début du mois de juillet, la députée de Paris assumait ouvertement ses ambitions présidentielles mais refusait de se plier à l'exercice de la primaire.
La primaire ? Un "exercice qui abîme tout le monde"
La nouvelle candidate à la primaire écologiste s'est finalement résignée à jouer le jeu de son parti. Car si elle considérait au début de l'été que cette élection interne est un "exercice qui abîme tout le monde", Cécile Duflot aurait préféré que la formation écologiste soutienne "une candidature qui dépasse notre cadre de parti", à l'image de ce que fait le Front de gauche avec Jean-Luc Mélenchon. Hélas, l'ancienne ministre du Logement se voit contrainte de prendre le risque du jeu de massacre, même si, selon une lettre qu'elle a adressée en juillet aux militants, "une primaire pousse les candidats à dire du mal des autres et encore davantage les candidats les moins connus à taper sur les plus connus pour -notamment- que leur nom figure dans le journal".
Cécile Duflot garde là en mémoire ces guerres intestines dont EELV conserve le secret. "Je suis obligée de constater que les trois dernières primaires ont été des expériences funestes pour ma famille politique", expliquait-elle au début du mois sur les ondes de France Info. "Et justement, comme je souhaite que nous franchissions un palier, que nous n’en restions plus à cette petite famille qui se regarde en chiens de faïence, qui se coupe les cheveux en quatre et qui n’est pas à la hauteur des enjeux, je ne veux pas que nous reproduisions cette expérience", martelait-elle encore. C'est à se demander pourquoi elle se porte candidate...
Qu'espère-t-elle de cette candidature ?
Malgré les errements, ou la "peur" évoquée plus haut, Cécile Duflot est une candidate qui s'est longuement préparée. "La présidentielle est un marathon. Pas un sprint. On ne s’improvise pas candidat", fait-elle d'ailleurs remarquer dans sa lettre diffusée ce samedi. Ce faisant, si elle joue le jeu d'une primaire qu'elle aurait préféré éviter, c'est parce qu'elle a toutes les raisons de penser qu'elle sera l'élue de son parti. En effet, pour l'heure, seuls les députés européens Michèle Rivasi et Yannick Jadot (dont les notoriétés sont incomparables avec celle dont jouit Cécile Duflot) se sont déclarés candidats à la primaire. Et selon les règles du parti, tout porte à croire que c'est l'ancienne ministre du Logement qui sera choisie par les militants et sympathisants.
En effet, il ne reste plus que quelques jours pour que les candidats qui seraient tentés de déposer leurs candidatures à la primaire sortent du bois. Et si Noël Mamère se refuse pour le moment à la soutenir , le député de Gironde (qui aurait fait office d'adversaire de poids) a exclu de s'y présenter. De surcroît, s'agissant de primaire ouverte à la"société civile" (logiquement plus hermétique aux tambouilles internes), la notoriété et l'expérience de Cécile Duflot devraient aussi jouer en sa faveur.
Reste à savoir à quelles sont ses chances une fois le premier pallier franchi. Dans un sondage Elabe pour Les Echos réalisé avant le retrait de Nicolas Hulot, Cécile Duflot ne récoltait que 3,5% des intentions de vote. Pas de quoi, loin s'en faut, peser lourd dans cette élection. En revanche, incarner à long terme l'écologie politique est un objectif autrement plus réaliste. En effet, l'ancienne ministre entend porter la voix d'une écologie très divisée pour se positionner dans l'après-Hollande, Emmanuelle Cosse traînant désormais l'étiquette de "traître" depuis sa démission du parti pour un siège au gouvernement.
"Ma campagne sera aussi une campagne de dialogue avec l’ensemble de celles et ceux que nous devons impérativement convaincre de la justesse de nos positions et de la nécessité de forger de nouvelles alliances civiques pour faire bouger notre pays", écrit Cécile Duflot dans Libération, insistant également sur les élections législatives qui s'en suivront. Comme si elle se projetait au-delà de 2017. Après tout, ce n'est que la première fois qu'elle se présente.
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