Jérôme Monod, ancien collaborateur de Jacques Chirac, est mort à l'âge de 85 ans
DÉCÈS - Jérôme Monod, ancien patron de Suez-Lyonnaise des Eaux et très proche collaborateur et ami de Jacques Chirac, est décédé jeudi à l'âge de 85 ans dans sa propriété de Lourmarin (Vaucluse), a-t-on appris auprès de sa veuve Françoise Monod.
"Il s'est éteint paisiblement chez lui en présence des siens et sera inhumé dans la plus stricte intimité dimanche, dans le caveau familial à Lourmarin", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Jérôme Monod souffrait depuis quelques temps d'une insuffisance cardiaque et rénale, selon sa veuve.
Camarade de promotion de Chirac à l'ENA
Figure emblématique du groupe Suez Lyonnaise des Eaux, Jérôme Monod était un chiraquien de la première heure. Membre d'une famille comptant le prix Nobel Jacques Monod, le scientifique Théodore Monod, plusieurs pasteurs et le cinéaste Jean-Luc Godard, Jérôme Monod a été le camarade de promotion de Jacques Chirac à l'Ecole Nationale d'Administration (ENA).
Jeune auditeur à la cour des Comptes, il entre dans les cabinets ministériels du Premier ministre Michel Debré (qu'il admire) et du ministre Maurice Schumann, avant de devenir, de 1967 à 1975, délégué à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR). En arpentant la campagne pendant cette décennie, il rencontre tous les dignitaires politiques que compte le pays. Parmi eux, un chargé de mission au cabinet de Georges Pompidou : Jacques Chirac. Cette rencontre se transforme en amitié indéfectible.
En 1975, Monod devient le directeur de cabinet du Premier ministre Chirac. "Il dirigeait l'équipe d'une main de fer, en trois minutes tout devait être dit, sinon il nous fusillait de son regard bleu acier", se souvient un ancien du cabinet. En 1976, avec Chirac, il crée le RPR, le parti gaulliste chargé de remporter les législatives de 1978.
Il dit alors ne pas aimer la politique, mais agir juste par amitié pour un homme. Sa seule expérience directe des urnes est l'élection municipale de 2001 à Lourmarin, où il a été battu.
Patron de la Lyonnaise des Eaux
Mais, une fois la partie gagnée, il quitte le monde politique pour le privé où, dit-il, "on peut faire bouger une entreprise". En 1979, il rejoint la Lyonnaise des Eaux pour en devenir le patron un an plus tard. Il devient le VRP numéro un du groupe, et part à la conquête du monde, parcourant les chantiers de l'Amérique du Sud au Japon, en passant par le Moyen-Orient ou la Chine. Sans états d'âme. A ceux qui lui reprochent d'ignorer la répression sanglante de Tienanmen, il rétorque "travailler pour le bien-être des masses".
Il se lance aussi dans la construction d'un pôle communication autour de la télévision et du câble. En 1997, la fusion avec Suez marque l'apogée de deux décennies consacrées à la promotion de son groupe, notamment face au rival de toujours la Générale des Eaux, devenu Vivendi. Mis en cause dans les affaires liées au financement des partis politiques dès la fin des années 80, Jérôme Monod a été l'un des premiers grand patrons français à mettre en place une charte éthique dans le groupe.
En 1999, il signe avec un psychiatre, Ali Magoudi, un livre inattendu plaidant en faveur de la souveraineté politique de l'Europe face aux Etats-Unis et intitulé: "Manifeste pour une Europe souveraine". Sur le modèle de la Ve République, il propose un président de la République européenne élu au suffrage universel.
Retour en politique
A l'âge de 70 ans, il redevient en 2000 un des proches conseillers de Jacques Chirac, qui le charge de préparer l'élection présidentielle de 2002 et la création de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP). Proche d'Alain Juppé, il s'impose vite comme l'éminence grise du cabinet du président, quand celui-ci est réélu en 2002. C'est lui qui distribue les investitures, exerçant en outre une grande influence dans la sphère économique. Même dans son propre camp, il n'a pas que des amis. Ses relations avec Nicolas Sarkozy sont notoirement mauvaises mais, en 2007, il appelle à le soutenir à la présidentielle.
Père de trois enfants, marié à une avocate d'affaires, Françoise Gallot (petite-fille d'Henri Queuille, élu radical de Corrèze et président du Conseil sous la IVe République), Jérôme Monod était président d'honneur de la Fondation pour l'innovation politique.
Sur Twitter, les hommages venant de la droite et saluant la mémoire de cet ancien industriel très proche de Chirac sont nombreux.
"Il s'est éteint paisiblement chez lui en présence des siens et sera inhumé dans la plus stricte intimité dimanche, dans le caveau familial à Lourmarin", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Jérôme Monod souffrait depuis quelques temps d'une insuffisance cardiaque et rénale, selon sa veuve.
Camarade de promotion de Chirac à l'ENA
Figure emblématique du groupe Suez Lyonnaise des Eaux, Jérôme Monod était un chiraquien de la première heure. Membre d'une famille comptant le prix Nobel Jacques Monod, le scientifique Théodore Monod, plusieurs pasteurs et le cinéaste Jean-Luc Godard, Jérôme Monod a été le camarade de promotion de Jacques Chirac à l'Ecole Nationale d'Administration (ENA).
Jeune auditeur à la cour des Comptes, il entre dans les cabinets ministériels du Premier ministre Michel Debré (qu'il admire) et du ministre Maurice Schumann, avant de devenir, de 1967 à 1975, délégué à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR). En arpentant la campagne pendant cette décennie, il rencontre tous les dignitaires politiques que compte le pays. Parmi eux, un chargé de mission au cabinet de Georges Pompidou : Jacques Chirac. Cette rencontre se transforme en amitié indéfectible.
En 1975, Monod devient le directeur de cabinet du Premier ministre Chirac. "Il dirigeait l'équipe d'une main de fer, en trois minutes tout devait être dit, sinon il nous fusillait de son regard bleu acier", se souvient un ancien du cabinet. En 1976, avec Chirac, il crée le RPR, le parti gaulliste chargé de remporter les législatives de 1978.
Il dit alors ne pas aimer la politique, mais agir juste par amitié pour un homme. Sa seule expérience directe des urnes est l'élection municipale de 2001 à Lourmarin, où il a été battu.
Patron de la Lyonnaise des Eaux
Mais, une fois la partie gagnée, il quitte le monde politique pour le privé où, dit-il, "on peut faire bouger une entreprise". En 1979, il rejoint la Lyonnaise des Eaux pour en devenir le patron un an plus tard. Il devient le VRP numéro un du groupe, et part à la conquête du monde, parcourant les chantiers de l'Amérique du Sud au Japon, en passant par le Moyen-Orient ou la Chine. Sans états d'âme. A ceux qui lui reprochent d'ignorer la répression sanglante de Tienanmen, il rétorque "travailler pour le bien-être des masses".
Il se lance aussi dans la construction d'un pôle communication autour de la télévision et du câble. En 1997, la fusion avec Suez marque l'apogée de deux décennies consacrées à la promotion de son groupe, notamment face au rival de toujours la Générale des Eaux, devenu Vivendi. Mis en cause dans les affaires liées au financement des partis politiques dès la fin des années 80, Jérôme Monod a été l'un des premiers grand patrons français à mettre en place une charte éthique dans le groupe.
En 1999, il signe avec un psychiatre, Ali Magoudi, un livre inattendu plaidant en faveur de la souveraineté politique de l'Europe face aux Etats-Unis et intitulé: "Manifeste pour une Europe souveraine". Sur le modèle de la Ve République, il propose un président de la République européenne élu au suffrage universel.
Retour en politique
A l'âge de 70 ans, il redevient en 2000 un des proches conseillers de Jacques Chirac, qui le charge de préparer l'élection présidentielle de 2002 et la création de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP). Proche d'Alain Juppé, il s'impose vite comme l'éminence grise du cabinet du président, quand celui-ci est réélu en 2002. C'est lui qui distribue les investitures, exerçant en outre une grande influence dans la sphère économique. Même dans son propre camp, il n'a pas que des amis. Ses relations avec Nicolas Sarkozy sont notoirement mauvaises mais, en 2007, il appelle à le soutenir à la présidentielle.
Père de trois enfants, marié à une avocate d'affaires, Françoise Gallot (petite-fille d'Henri Queuille, élu radical de Corrèze et président du Conseil sous la IVe République), Jérôme Monod était président d'honneur de la Fondation pour l'innovation politique.
Sur Twitter, les hommages venant de la droite et saluant la mémoire de cet ancien industriel très proche de Chirac sont nombreux.
Triste et émue à l'annonce de la disparition de Jérôme Monod, grand serviteur de l'Etat, homme de convictions auprès duquel j'ai tant appris
— Valérie Pécresse (@vpecresse) 20 août 2016
Immense tristesse à l'annonce du décès de Jérôme #Monod et souvenir de l'intensité de son écoute. Fidèlement à Jacques #Chirac
— Marie-Anne Montchamp (@mamontchamp) 20 août 2016
Hommage amical,affectueux et respectueux à Jérôme Monod grand serviteur de la République et grand entrepreneur. Il va beaucoup nous manquer.
— Dominique Bussereau (@Dbussereau) 20 août 2016
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