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Август
2016

Jeux olympiques de Rio: de Bassons à Lacourt, quand les Français dénoncent le dopage (à juste titre ou non)

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RIO 2016 - "Il pisse violet!" L'attaque de Camille Lacourt contre le nageur chinois Sun Yang n'est pas passée inaperçue. À peine sorti du bassin, sans doute terriblement déçu après son échec lors de la finale du 100 mètre dos, le Français s'est lâché et a dénoncé le "massacre" de son sport à cause du dopage.

C'est une certaine tradition tricolore. De Roselyne Bachelot à Mahiedine Mekhissi en passant par Christophe Bassons, les Français mêlés de près ou de loin au sport sont souvent en pointe pour dénoncer les phénomènes de dopage. À tort ou à raison d'ailleurs.



Christophe Bassons et Lance Armstrong




On ne présente plus Lance Armstrong. Pendant ses années au sommet, l'Américain - septuple vainqueur du Tour du France - institue un système de dopage mafieux au cœur du peloton. Selon le coureur français de l'époque Christophe Bassons, considéré alors comme le monsieur propre du vélo, à cette époque tous les coureurs se dopent sous le giron du Texan.

Dégoûté du cyclisme ils se retire en 2001 et n'aura de cesse de dénoncer le système Armstrong. Dans une interview au Monde en 2012, il explique comment il s'est fait marginaliser en raison de son refus des pratiques dopantes.

"Très vite, je me rends compte que cela va de plus en plus vite. Les mecs ne débranchent pas pendant deux cents kilomètres, ils sont plus en forme après huit ou neuf jours de course qu'au départ. Je déclare donc que, selon moi, impossible de gagner le Tour sans se doper, ni même de s'imposer en costaud lors d'une étape. Mon directeur sportif, Marc Madiot, mes équipiers, très vite, je suis mis à l'écart. (...) l'Américain me rattrape par l'épaule en me disant que je n'ai pas ma place dans le vélo et en concluant par le fameux 'fuck you'."

Roselyne Bachelot et Rafael Nadal




Ministre de la Santé et des Sports de 2007 à 2010 sous le mandat de Nicolas Sarkozy (et à ce titre chargée d'organiser la lutte contre le dopage), Roselyne Bachelot est aujourd'hui chroniqueuse dans les médias et se permet, parfois, quelques sorties assassines sur le dopage.

En mars dernier, interrogée sur le contrôle positif de l’ancienne numéro 1 mondiale Maria Sharapova, Roselyne Bachelot s’agace du manque de transparence autour du dopage dans le tennis et attaque frontalement Rafael Nadal.

"On ne révèle pas les contrôles positifs (…). Simplement, on apprend curieusement qu’un joueur a une blessure qui le maintient des mois en dehors des courts. On sait à peu près que la fameuse blessure de Rafael Nadal qui a entraîné sept mois d’arrêt de compétition [en 2012-2013] est très certainement due à un contrôle positif."

Depuis, le joueur a porté plainte pour diffamation. Roselyne Bachelot sera jugée le 7 juillet 2017 devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. À ce jour, il n'existe aucune preuve d'une quelconque trace de dopage dans la carrière de Rafael Nadal.

Laurent Bénézech et le rugby




Laurent Bénézech est un ancien pilier gauche tricolore. En 2013, quelques jours après le rapport de Françoise Lasne, directrice du laboratoire antidopage de Chatenay-Malabry qui déclarant que le rugby était le sport donnant "le plus haut pourcentage de cas positifs" en termes de molécules interdites présentes sur la liste de l’AMA, l'ancien international français dénonce "la politique de l'Autruche du monde du rugby."

"Quand je croise des joueurs de rugby, voire des équipes entières, et que je vois, par exemple, une évolution de leur mâchoire, ce qui est la marque d’une prise d’hormone de croissance, je ne peux être qu’inquiet de l’évolution de mon sport et de la santé à long terme de ses joueurs. (...) Le rugby est exactement dans la situation du cyclisme avant l’affaire Festina", déclare t-il au journal Le Monde en avril 2013.

Amaury Leveaux et la natation




En 2015, l'ancien bad boy de la natation française sort un livre dans lequel il explique les coulisses de son sport. Le titre? Sexe, drogue et natation. Pendant la promotion de son bouquin, il balance deux-trois scuds envers ses anciens collègues.

"La moitié des sportifs de la planète est au courant que quand il y a un contrôle inopiné, il y a plein de substances qui passent carrément au travers. Les tests anti-dopage, les contrôles, sont trop chers. (...) Un contrôle complet, qu'on voit sur les Jeux Olympiques, ça coûte entre 18.000 et 25.000 euros. Alors que le contrôle en saison, ils ont 8000 euros de budget maximum", explique-t-il notamment sur RMC avant d'enfoncer le clou: "Je pense que voilà, t'es dopé, c'est sanction définitive. Je pense que j'ai été battu deux, trois fois par des personnes dopées. Maintenant, on verra bien, l'avenir nous le dira. Ça ne sert à rien de le dire, c'est pas vu pas pris."


Mahiedine Mekhissi et l'athlétisme kenyan




En décembre 2015, la Fédération internationale d'athlétisme a deux nations dans le viseur, la Russie et le Kenya. Alors qu'elle exclue la première pour les Jeux de Rio, elle reste complaisante avec la deuxième qui vient de faire le ménage dans ses rangs. Une situation que l'athlète français Mahiedine Mekhissi, détenteur du record d'Europe du 3 000 m steeple, dénonce depuis plusieurs années.

"Au Kenya, il faut dire ce qui est, il n’y a pas de contrôle antidopage. Nous, les Français, on est contrôlé, on est tout le temps contrôlé, on a des contrôles inopinés, je dois dire où est-ce que je dors à chaque fois. Là-bas, ce n’est pas pareil : quand ils le sont au Kenya, on prévient dix jours avant, donc ce n’est pas juste", déplore-t-il, alors, à beIN Sports.

Pierre-Ambroise Bosse et l'athlétisme




À Pékin, pour les Championnats du monde d’athlétisme, Pierre-Ambroise Bosse termine cinquième du 800 mètres. Invité à s'exprimer sur le plateau de France 2, il déclare: "Il est possible qu'un jour je sois crédité d'une 3ème place". Dans cette petite pique le Français vise le Bosnien Amel Tuka, arrivé deux place devant lui, ou les athlètes kényans, arrivés en première et quatrième position.

Quelques semaines avant la compétition, The Guardian dénonçait "la performance magique d'un Bosnien inconnu, Amel Tuka, qui améliore subitement son record personnel de 3 secondes 61 centièmes sur 800 mètres."

Camille Lacourt et la natation




C'est donc le dernier coup de gueule en date. Le Français s'est exprimé, lundi 9 août, sur le dopage qui selon lui "massacre" son sport, dans des termes assez violents.

"Quand je vois le podium du 200 m nage libre, ça me donne envie de vomir. Je préfère retenir cette foule qui a crié quand on est rentré, ce bassin olympique qui est génial", dénonçait Lacourt, avant de viser précieusement un nageur chinois: "Sun Yang, il pisse violet!".

Dans le même esprit, quelques heures avant le début des Jeux, le nageur français Yannick Agnel s'était également mis en colère contre la présence de certains athlètes à Rio, se déclarant même favorable à une suspension à vie pour les athlètes contrôlés.

"Que ce soit Park Tae-hwan, les Russes ou d'autres nations. On tape beaucoup sur les Russes parce qu'on a découvert le secret de polichinelle mais je suis certain qu'il y a d'autres nations qui utilisent les mêmes moyens et ça c'est gravissime."

Lire aussi :

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• Qui est Sun Yang, le nageur qui "pisse violet" selon Camille Lacourt

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