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Август
2016

Nuit des étoiles 2016: L'étrange théorie qui expliquerait pourquoi nous sommes seuls dans l'univers

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ESPACE - Du 5 au 8 août, le ciel va livrer un magnifique ballet de météorites avec la Nuit des étoiles. L'occasion de lever la tête et d'apprécier, une fois encore, la taille si insignifiante de la Terre dans l'immensité des centaines de milliards d'étoiles qui évoluent dans des centaines de milliards de galaxies.

L'occasion aussi de se reposer cette fameuse question: "sommes-nous seuls?" Car au vu du nombre de planètes similaires à la Terre, on pourrait se dire que la vie existe ailleurs. Mais dans ce cas, pourquoi n'avons toujours pas repéré de traces d'extraterrestres?

A cette question, que l'on nomme le paradoxe de Fermi, trois chercheurs d'Harvard et d'Oxford ont imaginé une réponse qui peut surprendre: la vie sur Terre serait une bizarrerie statistique. Bref, nous serions des prématurés à l'échelle de l'univers, selon cette étude à paraître dans le Journal of Cosmology and Astorparticle Physics.

Une chance sur mille

Pour arriver à cette conclusion, les auteurs ont cherché à calculer la chance que la vie se développe sur une planète autour d'une étoile. Or, le soleil, qui est une étoile jaune, ne brille pas éternellement: environ 10 milliards d'années. C'est long, certes, mais quand on compare à des étoiles plus petites, c'est ridicule. Les auteurs rappellent qu'une étoile 10 fois plus petite que le soleil va vivre 10.000 milliards d'années.

Cela laisserait donc beaucoup plus de temps à la vie pour se développer. De plus, ces naines rouges représenteraient les trois quarts des étoiles de la Voie lactée, rappelle le Washington Post.

Selon les calculs des chercheurs, la probabilité que la vie existe à cet instant est de 0,1%. Ce qui reviendrait à dire qu'il y a 1000 fois plus de chances que la vie apparaisse dans un futur lointain et que notre existence est un fait rare. "Une des possibilités est que nous sommes prématurés. L'autre serait que l'environnement autour de ces étoiles de faible masse soit dangereux pour la vie", affirment les auteurs.


La naine rouge DG Canum Venaticorum comparée au soleil

Une étude critiquée

Si les travaux des trois chercheurs vont être publiés dans une revue scientifiques et ont été vérifiés par d'autres experts, cette étude est loin de faire l'unanimité dans la communauté scientifique. Pour Charley Lineweaver, astrobiologiste à l'Université nationale d'Australie, considérer que les chances d'apparition de la vie autour d'une étoile jaune comme le soleil ou d'une naine rouge est "une hypothèse folle", a-t-il déclaré au Washington Post. Le géologue James Kasting affirme à Popular Science que "de nombreuses études estiment que la vie serait étouffée autour de ces étoiles".

Le HuffPost a interrogé deux chercheuses du CNRS à ce sujet. Si pour elles, imaginer de la vie autour de naines rouges n'est pas techniquement un problème, les travaux des chercheurs d'Harvard et d'Oxford soulèvent d'autres questions.

D'abord, le calcul est très bancal. Les hypothèses de départ et les simplifications effectuées font que "les conclusions sont sujettes à de larges marges d'erreur", explique Athena Coustenis, directrice de recherche au CNRS. Les auteurs n'ont également pas pris en compte la vie extraterrestre sous la surface, qui est "actuellement le but de l'exploration des satellites de glace autour des planètes géantes de notre système solaire".

Pour Athena Coustenis, la conclusion que la vie sur Terre soit prématurée est "l'assertion la plus fragile", car les incertitudes du calcul des chercheurs "sont plus élevées sur les étoiles plus massives", telles le soleil, car elles sont très minoritaires par rapport aux naines rouges.

Quand l'improbable devient courant

Si le modèle qui sert de base aux chercheurs pose question, cet article apporte surtout "plus de confusion qu'il ne donne d'informations", estime Frances Westall, directrice de recherche au CNRS. Pour la géologue, il est évident que plus la durée de vie d'une étoile augmente, plus la vie a de chance d'apparaître. Mais cela ne veut pas dire que nous sommes une exception ou un événement rare.

"La vie, c'est de la chimie, je pense que c'est quelque chose d'inévitable. Il y a beaucoup de planètes telluriques dans l'univers. Il y a probablement eu de la vie sur Mars, sur Europe, le satellite de Jupiter", poursuit la géologue.

En effet, même si l'on considère que la vie a mille fois plus de chances de se développer d'ici des milliards d'années, cela ne veut pas dire qu'elle n'est pas déjà très répandue dans l'univers.

Une autre étude, publiée en mai, affirmait d'ailleurs qu'au vu du nombre d'étoiles et de planètes habitables orbitant autour de celles-ci, la probabilité qu'une espèce intelligente soit apparue avant nous était énorme. A vrai dire, eux estimaient que les chances que l'humanité soit la première et seule espèce intelligente de l'univers sont d'une sur 10 milliards de billions. Soit un 1 suivi de 22 zéros. C'est incroyablement faible.

Malgré toutes les extrapolations des chercheurs, il faudra attendre une preuve concrète d'une vie extraterrestre pour répondre à cette question existentielle.

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