Sétif : un CFPA transformé en mosquée à Bousselam !
Les habitants de Bousselam, localité située à environ 80 kilomètres au nord du chef-lieu de Sétif, sont en colère. Ils réclament la réouverture d’un centre de formation professionnelle et la fermeture d’une décharge sauvage.
L’APC de Bousselam a décidé, en juin dernier, de transformer l’annexe du centre de formation professionnelle et apprentissage (Cfpa) de Souk El Hed en… mosquée. Ce changement d’activité, opéré au début du mois de Ramadhan, a fini par faire réagir une partie de la population locale, restée muette durant le mois sacré. Des habitants ont donc lancé une pétition afin de rouvrir les portes de l’annexe devant les jeunes de cette région isolée.
« Nous enfants ont besoin de ce centre de formation professionnelle, notamment les filles qui ne peuvent pas se déplacer quotidiennement jusqu’à Bouandas ou Barbacha (une vignataine de kilomètres ndlr). Pour la prière, nous avons une mosquée qui se trouve à quelques centaines de mètres de Souk El Had », a expliqué un des initiateurs de la pétition. En l’espace de quelques jours, plus de 170 personnes ont déjà signé la pétition, dit-il.
Contacté, le président de l’APC, Daidech Tayeb, a répondu que les locaux du Cfpa en question sont une « propriété de la commune que l’on a transférés au secteur de la formation professionnelle. L’annexe était fermée parce que la direction de la formation professionnelle n’a pas recruté des formateurs. Nous avons donc fait une demande pour récupérer les locaux et de les transformer en mosquée et ce, sur demande de la population de Souk El Had ».
Et d’autres villageois étouffés par une décharge sauvage
Les autorités locales à Bousselam font face à un autre mouvement de contestation mené par les habitants du village Tala n’Tminta, durement touchés par les fumées qui se dégagent de la décharge communale. Des représentants de ce village ont d’ailleurs saisi la justice dans l’espoir d’amener la commune à fermer cette décharge implantée au coeur d’un paysage magnifique. L’affaire, qui traîne depuis avril 2014, est aujourd’hui au niveau de la Cour suprême.
Le président de l’APC avoue que la décharge cause de sérieux problèmes aux riverains et à l’écologie. Mais une solution définitive n’est pas pour demain. Selon lui, la commune est en train de réaliser un projet pour transformer cette décharge sauvage en centre d’enfouissement technique (CET). « Nous comptons faire ce que nous pouvons pour protéger la population et l’environnement. Mais pour l’instant nous ne pouvons pas déplacer cette décharge faute de terrain. Il faudrait au moins trois ans pour effectuer les démarches nécessaires et trouver un autre endroit pour l’accueillir », explique le maire.
Une manière pour ce responsable de dire que la décharge controversée continuera à empoisonner la vie de centaines de montagnards et de porter de sérieux préjudices à la faune et la flore du mont Takintoucht.