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Август
2016

L'enjeu de la politique internationale dans la présidentielle américaine

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L'enjeu de la campagne présidentielle américaine reste loin des clichés classiques entre une femme qui serait pour la première fois, présidente de la nation la plus puissante du monde, et un populiste sans foi ni loi, qui voudrait expulser tous les musulmans, et construire un mur pour se protéger de l'étranger mexicain.

Il s'agit d'une élection ou l'un des principaux enjeux est la mise en cause de la politique étrangère des Etats Unis.

Hillary Clinton représente la politique néo conservatrice américaine obsédée par le communisme et pour qui la Russie est l'ennemi principal.

C'est en voulant sauver l'Afghanistan de l'emprise soviétique, que les Américains ont apporté une aide massive aux djihadistes Afghans, soutenus par l'ISI Pakistanais et l'Arabie Saoudite et qui a conduit à la prise de Kaboul par les Taliban en 1996, puis à l'assassinat du commandant Massoud qui déjà dénonçait les sombres desseins d'Oussama Ben Laden et enfin au choc du 11 septembre 2001. Malgré l'intervention militaire américaine pour libérer le pays de l'emprise des Taliban et y établir une constitution démocratique, le poison djihadiste, importé du Pakistan et d'Arabie Saoudite y restera vivace et aucune négociation avec des taliban qu'ils soient modérés ou non n'a pu aboutir.

Quand en 2008, Hillary Clinton est devenue secrétaire d'Etat du premier mandat d'Obama, elle a poursuivi la politique des néo conservateurs. Elle pensait naïvement qu'il était urgent d'imposer la démocratie dans les pays musulmans dirigés par des autocrates même au profit de l'islamisme.

Cette stratégie a conduit les Etats Unis a soutenir, plus ou moins discrètement les islamistes, liés aux Frères Musulmans que ce soit en Tunisie avec Ennahda, en Egypte avec Mohamad Morsi, en Libye pour renverser et tuer Khadafi, livrant le pays à un chaos total et enfin en Syrie en apportant une aide financière et logistique aux groupes soit disant modérés, comme le Front Al Nusra, émule syrienne d'Al Qaïda pour déloger Bachar el Assad nommé "l'ennemi à abattre".

Et ceci pour coller à la doctrine du "grand échiquier" de Zbigniew Brzezinsky du redécoupage du Moyen Orient pour favoriser les sunnites dans leur guerre contre les chiites et contenter ainsi les alliés Saoudiens voire Israëlien.

Cette politique a mené à la création de Daesh, à la barbarie qui s'en est suivie et dont les principales victimes ont été les Yézidis, les Chrétiens d'Orient, les kurdes en Irak et en Syrie.

C'est aussi au nom de cette politique qu'une campagne massive a été organisée, financé par de nombreux lobby dont l'AIPAC (American Israël Public Affairs Committee) pour faire échouer l'accord sur le nucléaire iranien, finalement signé en juillet 2015, grâce a la ténacité de John Kerry et de Mohamad Zarif.

Elle a également renforcé la montée du salafisme partout en Europe, en y réveillant certains réseaux dormants des Frères Musulmans certes minoritaires mais fort motivés et prêts a passer à l'action, mis sur les routes des milliers de migrants et a conduit aux terribles attentats dont les occidentaux sont actuellement les victimes aux Etats Unis et en Europe.

C'est ainsi que beaucoup de républicains, adeptes de cette stratégie apportent indirectement, même s'ils ne l'annoncent pas officiellement leur soutien à Hillary Clinton,...C'est le cas entre autres des deux anciens présidents Georges H.W et Georges W Bush, du Sénateur et candidat malheureux à la maison Blanche, John Mc Cain...

Alors qu'en matière de politique internationale, la politique de Donald Trump reste floue sur beaucoup de points, il se pourrait qu'il profite du chaos et du fiasco de la politique actuelle, pour séduire le peuple américain, effaré devant la recrudescence des violences que le terrorisme islamiste a engendrées.

Il clame haut et fort que Daesh est le principal ennemi, et que la Russie devra être un allié dans le combat contre ce fléau... Donald Trump s'appuie sur Michael Flynn, ancien patron de la DIA de 2009 a 2012(Direction Intelligence Agency) comme conseiller militaire... Il avait été sommé de prendre sa retraite rapidement quand il a critiqué la façon dont l'administration Obama, sous Hillary Clinton avait décidé d'armer avec le financement Saoudien et Qataris les rebelles qui ne se sont pas avérés être modérés en Syrie et en Irak.

Par contre l'incohérence de Donald Trump est flagrante quand il explique que l'accord iranien devra être remis en cause, ravivant ainsi de manière contradictoire la lutte entre chiites et sunnites.

De même quand il n'hésite pas à faire l'amalgame entre les terroristes djihadistes et tous les musulmans.

Ou encore quand il veut remettre en cause la politique d'Obama sur le changement climatique et revenir sur les accords de Paris.

Aucun des deux camps démocrate ou conservateur ne semble satisfait de son candidat et les contradictions de chacun risquent de mener la politique étrangère des Etats Unis dans une voie incertaine...

Car seul un candidat ou une candidate incarnant le dépassement de ces deux visions pourrait faire espérer entre autres un règlement pacifique du conflit au Proche et au Moyen Orient.

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