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Июнь
2016

Attatba : voyage au cœur du marché de gros des fruits et légumes

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Sixième jour du mois de Ramadhan. Les marées humaines et les véhicules grouillent à l’intérieur du marché de gros des fruits et légumes d’Attatba (Tipasa), qui s’étend sur une superficie de 04 hectares. 
Les  cris  des commerçants et les klaxons des camions et des camionnettes fusent, en ces moments de chaleur. Le marché a été conçu pour accueillir 1000 (mille) véhicules. Aujourd’hui, la barre de 4300 véhicules est dépassée, selon les statistiques du bureau des entrées. A l’extérieur, une double chaîne de véhicules chargés des légumes surtout et des fruits ne cesse de s’allonger devant l’entrée.

A l’opposé, le nombre des véhicules stationnés est impressionnant. Quelques commerçants et notamment des citoyens préfèrent pénétrer au marché de gros en abandonnant leurs véhicules dans ces parkings de fortune. La circulation des véhicules et des personnes  est dense à l’intérieur du marché. La perte de temps est inévitable.

Le marché de gros de Attatba compte un effectif de 100 employés, dont 50  s’occupent de la sécurité et  25  sont affectés au nettoyage. Les  clients se dispersent vers  les  175 carreaux  pour  s’approvisionner en  légumes et en fruits. Chaque carreau  emploie en  moyenne  03  ouvriers. La mobilité des  600 charrettes louées par l’EMAGFEL, l’entreprise chargée  de la gestion de ce marché de gros, crée une ambiance particulière. Au total, 1800 personnes  se relayent  pour diriger ces  petits véhicules numérotés à  02  roues  d’une manière  continue.

Les commerçants et les familles les utilisent pour transporter leurs achats jusqu’à leurs véhicules.  En ce mois de Ramadhan, un  volume de 1350 tonnes de légumes et de  fruits  arrive  dans  les  carreaux du marché de gros de Attatba.  Au début  du mois  de Ramadhan 2015, le volume réceptionné s’élevait à 2800 tonnes. La sècheresse  est à l’origine de la chute de la production agricole de certaines cultures. Une difficulté qui  s’est  ajoutée au déficit en main- d’œuvre et à la réticence de certains agriculteurs qui avaient enregistré des  pertes  considérables lors de  la saison écoulée.

La mercuriale

La pomme de terre n’a pas changé de prix  depuis le début du mois de Ramadhan (20,00 dA/Kg). La carotte a vu son prix  diminué, de 60,00 DA  le 1er  jour à  60,00 DA le 6ème jour. Le prix du navet est passé de 65 DA le 1er jour à 25,00 DA  le  6ème jour.  Le prix de la courgette affiché à 100, 00 DA le 1er jour a  chuté  jusqu’ ‘à 30,00 DA le 6ème jour. Le prix de la  tomate en revanche est passé de  50,00 DA  le 1er jour à 60,00 DA. Les prix des haricots blancs (200 DA)  et rouges (200 DA) à écosser n’ont pas varié depuis le début du mois de jeûne.

Le prix de l’abricot est fixé à 30,00 DA., celui de la pêche est affiché à 100,00 DA. L’artichaut n’a pas changé de prix depuis le début de Ramadhan (80,00 DA), comme la salade verte d’ailleurs (35,00  DA).Les  autres fruits, pastèque, melon, cantaloup sont écoulés à 90,00 DA. L’orange importée se vend à 160,00 DA et la pomme importée se commercialise en ce 6ème jour de Ramadhan à 320,00 DA. La mercuriale au marché de gros d’Attatba fonctionne toujours.  La production de certaines  cultures fluviales  est inférieure à  celle de l’année passée.

« Dans une semaine, les prix vont  encore  enregistrer une baisse », nous affirme le DG de l’EMAGFEL d’Attatba. Les nouveaux gestionnaires ont trouvé des solutions pour les  10 chambres  froides qui n’avaient pas fonctionné depuis plusieurs années pour une raison particulière en  dépit des visites officielles sur les  lieux.

En effet, 5 chambres froides avaient été transformées en carreaux et les 5 autres sont en cours de réparation. Les 10 locaux sont déjà loués selon le responsable de l’EMAGFEL. En cette année 2016, nombreux clients ont préféré  se rendre dans d’autres marchés de gros environnants, car  la perte de temps pour entrer au marché d’Attatba est devenue monstrueuse, à cause de l’encombrement. En « voyageant » à l’intérieur du marché de gros d’Attatba, nous avons pu relever la présence des véhicules immatriculés dans les wilayas de l’Est, de l’Ouest, du Sud, et du centre du pays.

Touami Farid, un commissionnaire qui exerce dans ce marché depuis sa création, estime que « la mercuriale est bonne, exceptionnellement pour la tomate dont le prix avait atteint celui de la hors saiso, autrement les prix sont abordables, néanmoins le problème de la distribution perdure malheureusement, selon mon expérience seule la création  des  marchés  de proximité règlera  cette  difficulté et fera disparaître ces hausses soudaines des prix. Il faut s’inspirer des marchés de proximité  des autres pays enchaine-t-il, et puis en ce moment de Ramadhan, la vente a diminué à cause de la fermeture des  centres  universitaires, des établissements scolaires et autres établissements publiques. Il y a l’impact des produits agricoles extensifs, c’est-à-dire ceux cultivés en plein champ et les produits agricoles intensifs produits sous les serres. La vocation du marché d’Attatba est la vente des légumes. Les clients partent au marché de Biskra pour s’approvisionner en légumes  durant la période allant de novembre jusqu’à février. Le marché de gros d’Attatba est très actif mais ne peut plus faire mieux, regardez  dans quelles conditions nous travaillons ».

Les  démarches des responsables de l’EMAGFEL  sont demeurées vaines. Un espace  commerciale  stratégique où on brasse des  dizaines de milliards de centimes d’une part et  d’autre part qui permet à  des milliers de personnes de travailler, ne figure pas à ce jour dans la liste des préoccupationsdes décideurs. Le marché de gros d’Attatba est gravé dans le secteur du  second collège. Aucune volonté de créer une agence bancaire à  Attatba en dépit des démarches entreprises par la Direction Générale de la BADR, aucune réponse aux sollicitations inhérentes à  l’extension du marché de gros  des fruits et légumes d’Attatba.

Une superficie de sept (07) hectares est mitoyenne à cette infrastructure qui étouffe. Il ne reste que l’accord des décideurs qui évitent d’affronter la réalité afin de trouver des perspectives qui  projettent le marché de gros vers  des  horizons  plus prometteurs compte  tenu  des nouveaux  défis de l’économie nationale.

La construction d’une unité de compostage pour permettre la mise en valeur des déchets, la construction d’une unité de transformation des  légumes et des fruits et enfin l’aménagement d’autres carreaux de vente, tel est l’objectif de cette unité publique qui espère  bénéficier de cette surface  agricole qui ne demande qu’à être exploiter utilement et intelligemment au profit de l’intérêt général.

Des mains invisibles

Un autre mandataire du marché de gros, malgré son air sympathique et son sourire, nous confie : «  je souffre des produits qui n’arrivent pas à trouver les acheteurs, regardez  tout ce stock  de courgettes (30,00 DA) et  des haricots  verts (80,00 DA) qui ne trouve pas d’acheteurs. Hier, j’avais vendu  100 caisses de choux fleurs à 1000 DA, oui, je l’ai vendu à 100 DA la caisse de 16 kgs à un éleveur de bovins, il n’y a pas d’acheteurs, alors que sur les étals, le prix de ce légume flambe. C’est vrai que la désorganisation dans la commercialisation des fruits et légumes, le manque de transparence dans les transactions commerciales qui fonctionnent au gré des mains invisibles qui décident des cours des produits agricoles ».

 A l’intérieur de son carreau,  03 femmes « cueillent » des légumes à partir des caisses. « Tous les jours nous recevons des  hommes et  des  femmes qui déposent leurs ordres de mission à la direction du marché. Ils viennent s’approvisionner ici au marché pour distribuer les quantités de légumes dans le cadre des actions de solidarité au profit des familles nécessiteuses. Ces petits groupes de personnes viennent  de partout, nous participons à notre manière à la solidarité. D’ailleurs, il y a des sections du croissant rouge des localités des différentes wilayas qui nous rendent visite en ce mois de Ramadhan », explique notre interlocuteur.

Le mouvement des véhicules et des charretiers n’a pas cessé.  En quittant le marché de gros d’Attatba, 02 gamins portaient difficilement une caisse pleine de poivrons verts. Ils viennent de faire le tour et avaient réussi à obtenir gracieusement ces kilos de légumes. « Nous allons le vendre en ville pour aider nos parents », disent-ils. Le rôle social du marché de gros des fruits et légumes d’Attatba est reconnu par tout le monde, car  ce rôle social  rayonne  jusqu’aux villes environnantes.