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Апрель
2016

Ce professeur de Princeton a osé publier un CV de ses échecs

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VIE DE BUREAU - Il est des CV qui ne peuvent laisser indifférent. Dans le sien, Johannes Haushofer a décidé de n'y inscrire que ses échecs. Ce professeur assistant en psychologie de Princeton explicite ce choix dans la partie haute de son CV, celle qui sert normalement à résumer ses compétences et à valoriser ses traits de caractère:

"De toutes les choses que j'ai essayées, beaucoup ont échoué, mais ces échecs sont souvent invisibles, alors que les succès se voient. J'ai remarqué que cela donnait aux autres l'impression que tout fonctionnait très bien pour moi. En conséquence, ils ont plus de chances d'attribuer leurs échecs à eux-mêmes, plutôt qu'au fait que le monde est imprévisible, qu'une candidature est un acte totalement hasardeux, et que les comités de sélections et d'arbitrages peuvent être dans un mauvais jour. Ce CV de mes erreurs est une tentative pour équilibrer cette fausse impression et apporter de nouvelles perspectives.


Il ajoute également une précision:

"Cette idée n'est pas mienne, je la dois à un superbe article paru dans la revue Nature, écrit par Melanie I. Stefan, maître de conférences à l'Ecole de sciences biomédicales de l'université d'Edimbourg."

"(...) Ce CV est par nature incomplet, il a été écrit de mémoire et omet sans doute beaucoup de choses. Alors, s'il est plus court que le vôtre, c'est probablement parce que vous avez une meilleure mémoire, ou que vous êtes meilleur dans votre volonté d'essayer."


Sur la page de présentation du professeur, il propose d'accéder à son CV classique et juste en-dessous à son CV d'erreurs. De rares exemples de CV des échecs existent comme celui-ci.





Dans le corps du CV, il liste donc les programmes académiques qu'il n'a pas pu intégrer, les postes universitaires qu'il n'a pas obtenus, les bourses et récompenses qui lui ont échappées, les articles que les journaux n'ont pas voulu publier, et les dotations de recherche qui lui sont passées sous le nez.

Une pratique à manier avec précaution en France...

Alors, courageux ou téméraire M. Haushofer ? Pour la coach et psychologue du travail au sein du cabinet Actencia, Noémie Le Menn, "l'idée est bonne, elle lui permet de se différencier des autres. Il démontre qu'il a conscience de ses erreurs". Mais le bémol arrive vite: "Cette version d'un CV n'est possible que dans un contexte américain. En France, la culture d'entreprise est bien différente, même si elle évolue doucement vers plus d'auto-dérision et d'ironie, elle reste aujourd'hui un peu trop sérieuse et ne valorise pas l'échec."

"Aux Etats-Unis, continue la coach, on ne stigmatise pas l'erreur, on valorise la culture de la seconde chance. Quand les enfants se trompent, on leur dit que ce n'est pas grave, et on renforce leurs succès. Ainsi, ils sont meilleurs en prise de parole par exemple. Chez nous, nous n'en sommes pas là, même si lors d'un entretien d'embauche, il est souvent demandé aux gens de parler de leurs erreurs afin de connaître leur capacité d'analyse et de remise en question".

Et la coach prévient : "L'humour est à manier avec beaucoup, beaucoup de précautions."

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