PHOTOS. La marche des intermittents du ministère du Travail au théatre de l'Odéon
PARIS – Des intermittents, dont certains occupent le théâtre de l'Odéon, se sont rassemblés, lundi 25 avril, devant le ministère du Travail à Paris alors que se poursuit la dernière journée de négociations considérée comme décisive pour l'avenir de leur régime spécifique d'assurance chômage.
Entre trois et quatre cents intermittents se sont rassemblés, à l'appel de la CGT-Spectacle et la Coordination des intermittents et précaires (CIP), à l'entrée de la rue de Grenelle où des barrages filtrants avaient été mis en place par les forces de l'ordre.
C'est là que se tient, sans doute jusque tard dans la soirée, la négociation interne à la profession, en vue d'un accord qui doit être transmis à l'Unedic avant jeudi.
Profitant d'une pause dans les négociations, Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT-Spectacle est venu à la rencontre des manifestants. "Il peut y avoir un accord avec nos employeurs ce soir mais si accord il y a, il ne reprendra pas la lettre de cadrage qui est inacceptable", a-t-il dit.
Le cadrage financier, proposé le 24 mars par la partie patronale et signé par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC (syndicats minoritaires dans le spectacle) impose un effort global de 185 millions d'euros d'économies en année pleine d'ici à 2018 aux intermittents, mais suggère que l’État en compense une partie, à hauteur de 80 millions.
Ces conditions sont jugées "inacceptables" par la CGT et la CIP qui craignent notamment que la participation de l’État ouvre la voie à une "caisse autonome", qui sortirait les intermittents de la solidarité interprofessionnelle. Le risque serait alors considérable d'un désengagement de l’État lors d'une alternance politique.
"S'il n'y a pas d'accord, nous avons déposé pour jeudi des préavis de grève illimitée", a ajouté Denis Gravouil. "Ils sont reconductibles et nous approchons dangereusement de la période des festivals".
"Le gouvernement ne soutient pas le mouvement"
Les participants à ce rassemblement ont ensuite rejoint le théâtre de l'Odéon pour une assemblée générale. Le théâtre devait également héberger l'assemblée générale quotidienne de "Nuit debout", exceptionnellement délocalisée de la place de la République.
Un cordon de CRS bloquant l'entrée du théâtre de l'Odéon, l'assemblée générale s'est tenue sur le parvis de l'Odéon:
"Le ministère de la Culture ne peut pas dire qu'il soutient les intermittents et envoyer les CRS, interdisant l'accès au théâtre de l'Odéon pour notre AG", a déclaré depuis la terrasse du théâtre devant une place bondée, un représentant des intermittents muni d'un mégaphone.
"Ouvrez l'Odéon! Il est à qui l'Odéon? Il est à nous!", crient en chœur les manifestants. Depuis le théâtre, des porte-parole du mouvement appellent au "pouvoir de la rue". "La solution est la grève générale!", enchaînent-t-ils. "Ça sent le Gattaz, ça va péter!", scandent les manifestants. "Même dans le froid et sous la pluie, on ne signe pas l'accord!" pouvait-on entendre.
En déplacement ce lundi dans la Drôme et en Ardèche, la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, a dit toutefois "comprendre cette mobilisation". "Il faut attendre le résultat des négociations", "ce soir ou dans les jours à venir", a-t-elle affirmé.
Depuis dimanche soir, plusieurs dizaines d'intermittents, rejoints par des étudiants et des militants du mouvement Nuit Debout, occupent le théâtre de l'Odéon. Le théâtre fait relâche lundi et la direction de l'établissement a informé l'AFP que "Phèdre(s)", avec Isabelle Huppert, actuellement à l'affiche, était "programmé normalement mardi".
Des banderoles suspendues à la façade de l'édifice proclament: "De l'argent il y en a, construisons de nouveaux droits", "Pas de droit du travail sans droit au chômage" et "Convergence des luttes/Nuit debout".
Les artistes et techniciens du spectacle bénéficient de règles spécifiques d’indemnisation du chômage. Le déficit de ce régime s'est considérablement accru depuis les années 1980, le nombre de bénéficiaires ayant fortement augmenté. Il atteint environ un milliard d’euros chaque année, soit environ un quart du déficit général.
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Entre trois et quatre cents intermittents se sont rassemblés, à l'appel de la CGT-Spectacle et la Coordination des intermittents et précaires (CIP), à l'entrée de la rue de Grenelle où des barrages filtrants avaient été mis en place par les forces de l'ordre.
Intermittents rue de Grenelle. Pas vraiment des millions mais le coeur y est. #NuitDebout #intermittents pic.twitter.com/d2O3RMxiNP
— Laurent Carpentier (@locarp) 25 avril 2016
C'est là que se tient, sans doute jusque tard dans la soirée, la négociation interne à la profession, en vue d'un accord qui doit être transmis à l'Unedic avant jeudi.
Profitant d'une pause dans les négociations, Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT-Spectacle est venu à la rencontre des manifestants. "Il peut y avoir un accord avec nos employeurs ce soir mais si accord il y a, il ne reprendra pas la lettre de cadrage qui est inacceptable", a-t-il dit.
Le cadrage financier, proposé le 24 mars par la partie patronale et signé par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC (syndicats minoritaires dans le spectacle) impose un effort global de 185 millions d'euros d'économies en année pleine d'ici à 2018 aux intermittents, mais suggère que l’État en compense une partie, à hauteur de 80 millions.
Ces conditions sont jugées "inacceptables" par la CGT et la CIP qui craignent notamment que la participation de l’État ouvre la voie à une "caisse autonome", qui sortirait les intermittents de la solidarité interprofessionnelle. Le risque serait alors considérable d'un désengagement de l’État lors d'une alternance politique.
"S'il n'y a pas d'accord, nous avons déposé pour jeudi des préavis de grève illimitée", a ajouté Denis Gravouil. "Ils sont reconductibles et nous approchons dangereusement de la période des festivals".
"Le gouvernement ne soutient pas le mouvement"
Les participants à ce rassemblement ont ensuite rejoint le théâtre de l'Odéon pour une assemblée générale. Le théâtre devait également héberger l'assemblée générale quotidienne de "Nuit debout", exceptionnellement délocalisée de la place de la République.
AG de soutien aux #intermittents vu du théâtre de l'Odéon occupé depuis dimanche. Solidarité #NuitDebout pic.twitter.com/4ExWVo6Yf9
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) 25 avril 2016
Rassemblement devant l'Odeon en soutien aux intermittents : séparation du MEDEF et de l'Etat ! pic.twitter.com/qtGytpf4u9
— Hugo Hanry (@hugohanr) 25 avril 2016
Un cordon de CRS bloquant l'entrée du théâtre de l'Odéon, l'assemblée générale s'est tenue sur le parvis de l'Odéon:
France 2016 - politique culturelle intensify #odeon #NuitDebout pic.twitter.com/bWmRTaSDAv
— Un Syndicaliste (@UnSyndicaliste) 25 avril 2016
"Le ministère de la Culture ne peut pas dire qu'il soutient les intermittents et envoyer les CRS, interdisant l'accès au théâtre de l'Odéon pour notre AG", a déclaré depuis la terrasse du théâtre devant une place bondée, un représentant des intermittents muni d'un mégaphone.
"Ouvrez l'Odéon! Il est à qui l'Odéon? Il est à nous!", crient en chœur les manifestants. Depuis le théâtre, des porte-parole du mouvement appellent au "pouvoir de la rue". "La solution est la grève générale!", enchaînent-t-ils. "Ça sent le Gattaz, ça va péter!", scandent les manifestants. "Même dans le froid et sous la pluie, on ne signe pas l'accord!" pouvait-on entendre.
En déplacement ce lundi dans la Drôme et en Ardèche, la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, a dit toutefois "comprendre cette mobilisation". "Il faut attendre le résultat des négociations", "ce soir ou dans les jours à venir", a-t-elle affirmé.
Depuis dimanche soir, plusieurs dizaines d'intermittents, rejoints par des étudiants et des militants du mouvement Nuit Debout, occupent le théâtre de l'Odéon. Le théâtre fait relâche lundi et la direction de l'établissement a informé l'AFP que "Phèdre(s)", avec Isabelle Huppert, actuellement à l'affiche, était "programmé normalement mardi".
Des banderoles suspendues à la façade de l'édifice proclament: "De l'argent il y en a, construisons de nouveaux droits", "Pas de droit du travail sans droit au chômage" et "Convergence des luttes/Nuit debout".
Les artistes et techniciens du spectacle bénéficient de règles spécifiques d’indemnisation du chômage. Le déficit de ce régime s'est considérablement accru depuis les années 1980, le nombre de bénéficiaires ayant fortement augmenté. Il atteint environ un milliard d’euros chaque année, soit environ un quart du déficit général.
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