Sommes-nous devenus monogames à cause des MST?
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La monogamie humaine passionne les chercheurs parce qu'elle a tout d'une énigme. En effet, que deux individus du sexe opposé se jurent fidélité (et tentent de s'y tenir) est un phénomène aussi socialement valorisé que naturellement absurde. L'une des dernières tentatives de décryptage de ce mystère a été publiée le 12 avril dans la sur-prestigieuse revue Nature Communications.
Menée par Chris T. Bauch et Richard McElreath, chercheur pour l'un en mathématiques appliquées à l'Université de Waterloo (Canada), pour l'autre en anthropologie évolutionnaire à l'Institut-Max Planck de Leipzig (Allemagne), l'étude se fonde sur une fascinante simulation mathématique de notre évolution. Un modèle montrant comment la monogamie, qui partait avec un sérieux handicap adaptatif, a très bien pu devenir avantageuse à mesure que les populations humaines grossissaient, se complexifiaient et s'organisaient.
Selon ce modèle, dans les groupes les plus démographiquement denses, la polygynie –un homme, plusieurs femmes– augmenterait exponentiellement les risques liés aux maladies sexuellement transmissibles. Une plaie aujourd'hui, un fléau pour nos ancêtres n'ayant pas découvert la médecine et la prophylaxie modernes et souvent acculés à l'obligation de mourir ou de devenir stériles par le fait d'un vilain pathogène mal placé. Dans un tel contexte, les apôtres de la monogamie auraient eu toutes les chances de faire valoir leur mode de vie, voire de l' ... Lire la suite