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Апрель
2016

Angela Merkel autorise les poursuites contre une caricature anti-Erdogan

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INTERNATIONAL - La chancelière allemande a décidé vendredi 15 avril de donner suite à la demande de poursuites pénales réclamée par la Turquie contre un satiriste ayant dépeint le président turc en zoophile, tout en annonçant vouloir supprimer la disposition permettant une telle procédure.

"Le gouvernement fédéral va accorder son autorisation dans la présente affaire", a annoncé Angela Merkel, ajoutant qu'une réforme du code pénal aurait lieu, "indépendamment de cette procédure", pour supprimer l'article 103 punissant les insultes contre un représentant d'un État étranger, délit passible de 3 ans de prison.

La chancelière allemande a souligné que l'autorisation liée à l'article 103 ne signifiait en aucun cas qu'elle jugeait le satiriste coupable. "Dans un État de droit, la justice est indépendante. Les droits des personnes concernées par des procédures sont protégés. La présomption d'innocence y est en vigueur", a justifié Angela Merkel.

Erdogan traité de zoophile et de pédophile

Dans une vidéo diffusée sur une filiale de la chaîne allemande ZDF début avril, l'humoriste Jan Böhmermann était filmé en train de lire un poème devant un drapeau de la Turquie et sous une photo du président turc Recep Tayyip Erdogan. Il l'accusait, entre autres, de "réprimer les minorités, de botter les fesses des Kurdes et gifler les Chrétiens tout en regardant des pornos pédophiles".

Ankara avait réclamé officiellement à l'Allemagne de permettre des poursuites contre le satiriste.



Le comique avait expliqué à l'antenne savoir qu'il allait au-delà de ce que le droit allemand autorise, et qu'il entendait démontrer par l'absurde combien le pouvoir turc avait eu tort de s'attaquer à un autre texte, une chanson diffusée 15 jours plus tôt à la télévision allemande et critiquant la remise en cause des libertés publiques en Turquie.



Cette affaire est venue empoisonner les relations germano-turques à l'heure où Ankara s'est imposé comme le partenaire crucial des Européens pour juguler l'afflux des migrants en Europe.

Certains médias ont estimé que Angela Merkel dans ce contexte ne voulait pas brusquer la Turquie, où elle doit se rendre le 23 avril. Le satiriste a lui reçu le soutien de nombreuses personnalités du monde des médias et de la culture.

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