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Апрель
2016

C’est une opportunité que le gouvernement accorde aux contractuels !

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C’est une opportunité que le gouvernement accorde aux contractuels !

- En 2011, il y a eu une intégration des contractuels. Pourquoi ne l’envisagez-vous pas cette année ?

Vu les dysfonctionnements enregistrés par le système de recrutement sur titre, nous avons opté cette année contrairement à ce qui se pratique depuis 2012 au recrutement par épreuve écrite. Depuis 2012, le mode de recrutement a révélé de sérieux dysfonctionnements dans la mesure où les paramètres ne correspondaient pas toujours aux attentes du ministère de l’Education. L’ancienneté du diplôme, l’expérience, le diplôme universitaire… ne permettaient pas forcément d’avoir les meilleurs enseignants.

De plus, les administrateurs se trompaient souvent sur ces paramètres, ce qui engendrait des scandales ou des listes annulées par la Fonction publique. Lorsque nous avons décidé de revenir à l’ancien système, les enseignants contractuels ont revendiqué une intégration pure et simple sans passer par le concours ; or, l’un des principes de la Fonction publique c’est l’équité et l’égalité des chances.

Pas de faveur au détriment d’une population qui a les mêmes droits. Jusqu’à hier, nous avons eu plus de 500 000 inscrits pour le concours. Si nous choisissons l’intégration, nous annulons le concours !  Je pense que nous sommes dans un jeu de manipulation syndicale et partisane. Même des députés versent dans la manipulation. Le moment est propice dans la mesure où le secteur de l’éducation traverse une période sensible.

- Vous avez décidé de bonifier les années d’expérience et cela ne satisfait toujours pas les contestataires…

Il a fallu argumenter avec le Premier ministre pour obtenir une dérogation afin de bonifier les années de travail. En 2011, l’intégration a concerné l’ensemble des cas. 17 000 postes vacants pour 35 000 intégrés à l’époque. Pour cette année, les besoins réels sont d’environ 28 000 postes, ajoutés aux 5000 sortants des ENS (Ecoles normales supérieures) dont les postes sont assurés. Nous avons donc décidé de bonifier une année par un point. Etant donné qu’il n’y a pas de contractuels antérieurs à 2011, la notation sera d’un point à six. Autre avantage : les épreuves écrites porteront sur la pratique quotidienne de l’enseignant en classe.

A l’épreuve orale, les questions traiteront des axes pédagogiques, c’est-à-dire l’ensemble des paramètres que maîtrise le contractuel.  Les directeurs d’éducation ont été instruits pour commencer à récupérer les attestations de travail que fourniront les contractuels pour les comptabiliser. Pour eux, nous avons piétiné la loi, mais c’est une opportunité que le gouvernement accorde aux contractuels !

- Pourquoi continuer à travailler encore avec le système de contractualisation ?

Il y aura toujours des contractuels quel que soit le mode adopté dans le recrutement ou dans la gestion du secteur. Car, en attendant les promotions des enseignants-chefs, enseignants-formateurs (recrutement par promotion et pas à titre externe), ces postes resteront vacants en attendant le concours. Et c’est un contractuel qu’il faut mettre en place. Les postes de ceux qui partent en retraite, qui décèdent ou qui démissionnent sont aussi attribués aux contractuels en attendant un concours de recrutement.

C’est-à-dire qu’il existe une gamme de postes dans le secteur qui, à un moment donné, n’est pas pourvu. Et nous sommes appelés à recruter des contractuels. Le système de contractualisation existe en France, au Maroc, en Tunisie, la plupart des pays l’adoptent. C’est une pratique très normale.

- Des mises en demeure ont été envoyées aux grévistes. Irez-vous jusqu’au bout de votre menace ?

D’abord, un contractuel n’est pas un fonctionnaire. Un contrat, quel que soit le secteur, est une condition précaire. L’employeur peut, à tout moment, sans explication, rompre le contrat. C’est noté et mentionné dans le contrat. Et même pour les fonctionnaires titulaires qui ne rejoignent pas leur poste dans les 48 heures et ne se manifestent pas par une demande d’absence ou un certificat médical… nous sommes tenus d’envoyer des mises en demeure. A la troisième il y a révocation. Pour cette situation, je peux vous dire que nous avons temporisé. Parce que nous considérions qu’il y avait une absence de connaissance de la loi. Ces enseignants pensaient qu’ils avaient le droit de faire grève et que le contrat n’était pas révocable.

Ceux qui ne se sont pas encore inscrits pour le concours devraient vite le faire avant la fermeture du site le 14 avril prochain. Moins de 200 grévistes sont en sit-in à Boudouaou. Je pense qu’ils sont de plus en plus convaincus par l’intention de la ministre quant aux garanties de la transparence du concours. Les copies ne seront pas corrigées dans leur wilaya ; l’inspection générale, les syndicats et même les médias seront présents pendant les épreuves. Mais nous allons vers les extensions des ENS. Elles seront élargies pour que le recrutement se fasse à l’avenir par les capacités des ENS. Et les textes sont déjà faits.