La Syrie se réveille dans le calme après l'entrée en vigueur de l'accord sur un cessez-le-feu
INTERNATIONAL - Un moment de quiétude exceptionnel. Pour la première fois depuis cinq ans, les régions de Syrie tenues par les rebelles et le régime se sont réveillées dans le calme, après l'entrée en vigueur, dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 février, d'un cessez-le-feu initié par Washington et Moscou et soutenu par l'ONU.
L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé que la task force internationale sur le cessez-le-feu se réunirait samedi à Genève pour évaluer le respect de la trêve au cours de cette première journée qu'il a qualifiée de "critique". Si le cessez-le-feu tient, il convoquera une nouvelle session de pourparlers de paix inter-syriens le 7 mars à Genève.
"'Nous sommes à un tournant et avons la possibilité de tourner la page du conflit syrien' - Staffan de Mistura"
L'armée de l'air russe a d'ores et déjà annoncé la suspension, pour la journée de samedi, de toutes les sorties de son aviation au-dessus de la Syrie afin de soutenir l'accord de cessez-le-feu et empêcher toute erreur de bombardement.
"Je me sens plus en sécurité, c'est très calme depuis une demi-heure. Je vais peut-être me coucher tard ce soir et je souhaite ne pas être réveillé demain par le son des avions", a déclaré vendredi soir à l'AFP Mohamad Nohad, un jeune marié qui habite le quartier rebelle al-Kalassé à Alep.
À Jobar, quartier périphérique de Damas, Abdel Rahmane Issa, soldat de l'armée syrienne âgé de 24 ans et mobilisé depuis plus de trois ans, profitait lui aussi de la trêve. "Je ne peux pas cacher que je suis heureux que la guerre s'arrête même pour quelques minutes, et si cela continue on pourra rentrer chez nous", a-t-il confié à l'AFP.
Les organisations jihadistes exclues de l'accord
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation non gouvernementale, l'aviation de la Russie, alliée du président syrien Bachar al-Assad, n'a effectué aucune sortie depuis minuit au nord de Lattaquié, et le calme régnait dans les provinces centrales de Homs et de Hama.
La trêve, soutenue par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, est la première de cette ampleur dans un conflit qui a fait plus de 270.000 morts depuis 2011, déplacé plus de la moitié de la population et qui voit s'affronter une multitude d'acteurs, syriens et internationaux.
Bachar al-Assad, une centaine de factions rebelles et les forces kurdes se sont engagés à respecter l'accord de cessez-le-feu conclu sous l'égide de la Russie et des États-Unis.
En revanche, les organisations jihadistes telles que le groupe État islamique (EI) et le Front Al-Nosra sont exclues de l'accord. Le régime syrien et son allié russe, ainsi que la coalition internationale dirigée par les États-Unis, pourront ainsi continuer dans les prochains jours à frapper l'EI et Al-Nosra, qui contrôlent plus de la moitié du territoire syrien.
Le chef du Front Al-Nosra, qui est allié à de nombreuses factions rebelles, a d'ailleurs appelé tous les insurgés à poursuivre les combats pour "extirper les racines du régime". À Moscou, le président Vladimir Poutine a souligné que la Russie continuerait, après l'entrée en vigueur de la trêve, sa "lutte implacable" contre l'EI, le Front al-Nosra et les "autres organisations terroristes", sans préciser lesquelles.
Dans la nuit, l'émissaire de l'ONU a annoncé son intention de convoquer de nouvelles discussions inter-syriennes de paix le lundi 7 mars à Genève "à condition que la cessation des hostilités tienne globalement, si Dieu le veut, et que l'accès humanitaire soit maintenu". S'adressant à la presse à Genève, Staffan de Mistura a déclaré que la situation sur le terrain s'était "calmée" depuis minuit, mentionnant seulement "un incident" qui était l'objet d'investigations.
Une journée "critique" pour le processus de paix
La task force sur le cessez-le-feu, qui s'est réunie pour la première fois vendredi à Genève tiendra samedi sa deuxième réunion pour évaluer la situation sur le terrain, a annoncé l'émissaire de l'ONU. "La journée de samedi sera critique", a souligné Staffan de Mistura. "Il y aura sans doute beaucoup d'efforts cherchant à nuire à ce processus".
La task force a été créée par le Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG), qui groupe 17 pays, l'ONU, l'UE et la Ligue arabe et est coprésidé par les États-Unis et la Russie.
Des centres de contrôle chargés de "rassembler des informations sur d'éventuelles infractions" ont été créés notamment à Washington et à Moscou, a indiqué l'émissaire.
Dans les heures qui ont précédé le cessez-le-feu, les forces gouvernementales et la Russie ont mené de violents bombardements contre les zones rebelles, effectuant 180 raids aériens sur la région de Damas et contre les provinces septentrionale d’Alep et centrales de Homs et de Hama, selon l'OSDH.
Un déluge de feu s'est notamment abattu sur la Ghouta orientale, près de Damas et sa principale ville, Douma, selon l'OSDH. D'intenses raids ont également frappé Jobar, quartier périphérique de Damas où Al-Nosra est influent.
Pour le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, mettre en application la trêve sera "très complexe, car les territoires sont très mixtes" dans de nombreuses régions, où Al-Nosra et les rebelles se trouvent ensemble face au régime.
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L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé que la task force internationale sur le cessez-le-feu se réunirait samedi à Genève pour évaluer le respect de la trêve au cours de cette première journée qu'il a qualifiée de "critique". Si le cessez-le-feu tient, il convoquera une nouvelle session de pourparlers de paix inter-syriens le 7 mars à Genève.
We are now at a crossroads & have the possibility to turn the page in the Syrian conflict - Staffan de Mistura #UNSC pic.twitter.com/eVK8LaFNfW
— UN Spokesperson (@UN_Spokesperson) 26 février 2016
L'armée de l'air russe a d'ores et déjà annoncé la suspension, pour la journée de samedi, de toutes les sorties de son aviation au-dessus de la Syrie afin de soutenir l'accord de cessez-le-feu et empêcher toute erreur de bombardement.
"Je me sens plus en sécurité, c'est très calme depuis une demi-heure. Je vais peut-être me coucher tard ce soir et je souhaite ne pas être réveillé demain par le son des avions", a déclaré vendredi soir à l'AFP Mohamad Nohad, un jeune marié qui habite le quartier rebelle al-Kalassé à Alep.
À Jobar, quartier périphérique de Damas, Abdel Rahmane Issa, soldat de l'armée syrienne âgé de 24 ans et mobilisé depuis plus de trois ans, profitait lui aussi de la trêve. "Je ne peux pas cacher que je suis heureux que la guerre s'arrête même pour quelques minutes, et si cela continue on pourra rentrer chez nous", a-t-il confié à l'AFP.
Les organisations jihadistes exclues de l'accord
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation non gouvernementale, l'aviation de la Russie, alliée du président syrien Bachar al-Assad, n'a effectué aucune sortie depuis minuit au nord de Lattaquié, et le calme régnait dans les provinces centrales de Homs et de Hama.
La trêve, soutenue par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, est la première de cette ampleur dans un conflit qui a fait plus de 270.000 morts depuis 2011, déplacé plus de la moitié de la population et qui voit s'affronter une multitude d'acteurs, syriens et internationaux.
Bachar al-Assad, une centaine de factions rebelles et les forces kurdes se sont engagés à respecter l'accord de cessez-le-feu conclu sous l'égide de la Russie et des États-Unis.
En revanche, les organisations jihadistes telles que le groupe État islamique (EI) et le Front Al-Nosra sont exclues de l'accord. Le régime syrien et son allié russe, ainsi que la coalition internationale dirigée par les États-Unis, pourront ainsi continuer dans les prochains jours à frapper l'EI et Al-Nosra, qui contrôlent plus de la moitié du territoire syrien.
Le chef du Front Al-Nosra, qui est allié à de nombreuses factions rebelles, a d'ailleurs appelé tous les insurgés à poursuivre les combats pour "extirper les racines du régime". À Moscou, le président Vladimir Poutine a souligné que la Russie continuerait, après l'entrée en vigueur de la trêve, sa "lutte implacable" contre l'EI, le Front al-Nosra et les "autres organisations terroristes", sans préciser lesquelles.
Dans la nuit, l'émissaire de l'ONU a annoncé son intention de convoquer de nouvelles discussions inter-syriennes de paix le lundi 7 mars à Genève "à condition que la cessation des hostilités tienne globalement, si Dieu le veut, et que l'accès humanitaire soit maintenu". S'adressant à la presse à Genève, Staffan de Mistura a déclaré que la situation sur le terrain s'était "calmée" depuis minuit, mentionnant seulement "un incident" qui était l'objet d'investigations.
Une journée "critique" pour le processus de paix
La task force sur le cessez-le-feu, qui s'est réunie pour la première fois vendredi à Genève tiendra samedi sa deuxième réunion pour évaluer la situation sur le terrain, a annoncé l'émissaire de l'ONU. "La journée de samedi sera critique", a souligné Staffan de Mistura. "Il y aura sans doute beaucoup d'efforts cherchant à nuire à ce processus".
La task force a été créée par le Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG), qui groupe 17 pays, l'ONU, l'UE et la Ligue arabe et est coprésidé par les États-Unis et la Russie.
Des centres de contrôle chargés de "rassembler des informations sur d'éventuelles infractions" ont été créés notamment à Washington et à Moscou, a indiqué l'émissaire.
Dans les heures qui ont précédé le cessez-le-feu, les forces gouvernementales et la Russie ont mené de violents bombardements contre les zones rebelles, effectuant 180 raids aériens sur la région de Damas et contre les provinces septentrionale d’Alep et centrales de Homs et de Hama, selon l'OSDH.
Un déluge de feu s'est notamment abattu sur la Ghouta orientale, près de Damas et sa principale ville, Douma, selon l'OSDH. D'intenses raids ont également frappé Jobar, quartier périphérique de Damas où Al-Nosra est influent.
Pour le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, mettre en application la trêve sera "très complexe, car les territoires sont très mixtes" dans de nombreuses régions, où Al-Nosra et les rebelles se trouvent ensemble face au régime.
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