«Fatima», un beau chemin vers la vie de trois femmes d'aujourd'hui
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Fatima a reçu le 26 février trois César: celui du meilleur espoir féminin pour la jeune comédienne Zita Hanrot; celui de meilleure adaptation, et celui de meilleur film. Nous republions à cette occasion la critique parue au moment de la sortie du film.
Au début, il y a ce qu’on pourrait appeler un programme, et il se repère fort bien: le film sera la chronique de l’existence de trois femmes arabes, une mère et ses deux filles. Fatima, la mère (Soria Zeroual), ne sait ni lire ni écrire le français, elle fait des ménages et élève Nesrine (Zita Hanrot), qui commence des études de médecine, et Souad (Kenza Noah Aïche), adolescente révoltée. Cela se passe en France, aujourd’hui.
De ce point de départ, Philippe Faucon fait un chemin, un beau chemin. Même s’il advient de multiples péripéties au cours du film, celles-ci sont toujours comme un développement possible, logique, organique, dudit point de départ. Et sans cesse, minute après minute, le film est émouvant et stimulant. Déjouer les artifices Ainsi s’installe une forme particulièrement efficace de suspense, un suspense qui ne tiendrait pas au surgissement d’on ne sait quel gadget de scénario, rebondissement dramatique fabriqué pour faire peur, rire ou pleurer. La peur, le rire, les larmes sont là, non pas en plus, par un artifice de mauvais cinéma, mais comme ils sont là dans la vie. Ce suspense consiste à devoir en permanence déjouer deux menaces ... Lire la suite
Au début, il y a ce qu’on pourrait appeler un programme, et il se repère fort bien: le film sera la chronique de l’existence de trois femmes arabes, une mère et ses deux filles. Fatima, la mère (Soria Zeroual), ne sait ni lire ni écrire le français, elle fait des ménages et élève Nesrine (Zita Hanrot), qui commence des études de médecine, et Souad (Kenza Noah Aïche), adolescente révoltée. Cela se passe en France, aujourd’hui.
De ce point de départ, Philippe Faucon fait un chemin, un beau chemin. Même s’il advient de multiples péripéties au cours du film, celles-ci sont toujours comme un développement possible, logique, organique, dudit point de départ. Et sans cesse, minute après minute, le film est émouvant et stimulant. Déjouer les artifices Ainsi s’installe une forme particulièrement efficace de suspense, un suspense qui ne tiendrait pas au surgissement d’on ne sait quel gadget de scénario, rebondissement dramatique fabriqué pour faire peur, rire ou pleurer. La peur, le rire, les larmes sont là, non pas en plus, par un artifice de mauvais cinéma, mais comme ils sont là dans la vie. Ce suspense consiste à devoir en permanence déjouer deux menaces ... Lire la suite