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Декабрь
2015

La Région doit s'engager dans le combat pour la mixité sociale

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POLITIQUE - Les Francilien-ne-s sont confronté-e-s depuis trop longtemps au mal logement. La cause en est connue: un foncier rare qui fait que les prix s'envolent depuis 2006, ce qui relègue nos classes moyennes et nos familles aux revenus modestes toujours plus loin du centre de Paris.
 
Au lieu d'être partagé par tous, l'objectif de construction de 70.000 logements par an qui, seul peut faire enfin baisser significativement les prix, repose dans les faits sur moins de 10% des communes franciliennes. Cela ne peut plus durer!

Parce que nous rencontrons quotidiennement nos habitants dans nos mairies ou dans nos permanences, nous savons à quel point leurs attentes sont grandes. Nous savons à quel point les durées pour l'attribution de logements sociaux peuvent paraître interminables; nous savons à quel point les discriminations peuvent être insupportables.

Et quand des familles entières doivent subir les expulsions, nous n'ignorons rien des drames qui se jouent derrière les murs.

La région doit s'engager dans la bataille pour la mixité sociale

Claude Bartolone a fait du logement et de la mixité sociale l'une de ses priorités pour l'Ile-de-France et nous ne pouvons que nous en réjouir tant la région est devenue depuis 1998 un partenaire incontournable.

Faire en sorte que la mixité sociale ne soit plus un vœu pieu est une priorité que nous partageons pleinement. La Région ne doit pas rester neutre dans la bataille pour la mixité sociale. Elle doit s'engager auprès des maires et des présidents d'intercommunalité dans ce combat.

En s'engageant pour l'encadrement des loyers, nous ferons baisser la pression pour les locataires du parc privé dans les zones très denses particulièrement à Paris et en première couronne. En garantissant la création de 5000 logements par an à proximité des lieux de transports pour les étudiants et les apprentis, nous favorisons leur intégration à la vie locale et les facteurs de réussite dans leurs parcours. En soutenant l'accession sociale à la propriété, nous pourrons offrir un véritable parcours résidentiel aux habitants de nos quartiers et permettre à de jeunes couples de devenir propriétaires. En arrêtant d'aider les maires qui ne se conforment pas à leur obligation de construire 25% de logement social, nous contribuerons à faire respecter la loi, là où la candidate de Nicolas Sarkozy a choisi d'adopter la "solution" inverse: celle de supprimer toute aide au logement très social dans les villes qui comptent déjà 30% de logements sociaux.

Elle et ses amis n'ont qu'une idée en tête: stopper la construction de logements très sociaux et laisser les familles modestes et les classes moyennes se débrouiller seules.

Depuis les élections municipales de 2014, ce sont déjà plus de 20.000 constructions de logements sociaux qui ont été stoppées par les maires LR d'Ile-de-France, dont beaucoup figurent sur les listes de Valérie Pécresse.

La double faute de la droite

Et pourtant, le mal-logement progresse et touche désormais cinq millions de personnes en France, les loyers du parc social augmentent (et ont progressé de 84% entre 1989 et 2011), rendant le logement social de moins en moins accessible aux familles à revenus modestes et aux classes moyennes. Le logement très social qui n'en représente qu'une toute petite part profite aux familles franciliennes gagnant plus de 2000 euros par mois, soit plus que le salaire médian.

En s'attaquant aux Franciliens les plus fragiles et aux classes moyennes, et en ciblant les communes qui respectent la loi, la candidate LR commet une double faute. Signe inquiétant donné par celle qui prétend être demain à la tête de la Région, et devrait faire preuve à ce titre de la plus grande exemplarité.

Comment justifier demain de continuer à aider des villes qui ne comptent que 5 à 10% de logements sociaux et sont prêtes à payer des amendes plutôt que de faire face à leurs obligations?

Sa proposition, de même que les propos indécents tenus par une partie de ses colistiers sur la Seine-Saint-Denis au lendemain des attentats du 13 novembre, sont une provocation supplémentaire faite à tous les maires d'Ile-de-France qui compte des quartiers populaires et pour lesquels, la mixité sociale est un combat sans relâche.

Ce sont eux qui sont en première ligne pour faire face à la montée du mal-logement. Il ne faut pas les sanctionner mais les soutenir. Claude Bartolone, lui, a su choisir!

Ont également signé cette tribune:

Jean-Jacques Bridey, maire de Fresnes (94)
Michel Bisson, maire de Lieusaint (77)
Laurent Cathala, maire de Créteil (94)
Régis Charbonnier, maire de Boissy-Saint-Léger (94)
Gérard Cosmes, maire du Pré-st-Gervais (93)
François Deligné, maire de Guyancourt (78)
Monique Delessard, maire de Pontault-Combault (77)
Tony Di Martino, maire de Bagnolet (93)
Daniel Guiraud, maire des Lilas (93)
Bertrand Kern, maire de Pantin, (93)
Jean-Yves Le Bouillonnec, maire de Cachan, (94)
Olivier Léonardt, maire de Sainte-Geneviève-des-Bois (91)
Sébastien Piétrasanta, ancien maire d'Asnières (92)
Corinne Valls, maire de Romainville, (93)


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