Pierre Fargeton et Yannick Séité (dir), Quand les musiciens de jazz (s')écrivent
**
Nul hasard si, dès 1971, le pianiste Ben Sidran sous-titrait son ouvrage Black Talk par la formule : How the Music of Black America Created a Radical Alternative to the Values of Western Literary Tradition. Dans une tradition qui a largement revalorisé la place et la fonction de l’oralité, dans une pratique musicale qui a parfois supprimé tout recours à la trace écrite et qui a souvent fait de l’improvisation un moyen d’expression perçu comme plus direct voire plus « naturel », que nous disent les écrits de musiciens ? Notons que parmi les réponses de musiciens à la question posée en 1974 par Stanley Dance dans The World of Swing (« Musique mise à part, quelle est votre forme d’art favorite ? »), seules celles de Bud Freeman (« Literature and Theater ») et de Gene Ramey (« Poetry ») renvoient à l’univers des mots. Quant à la question « Si vous n’aviez pas fait de la musique votre métier, quelle profession embrasseriez-vous aujourd’hui ? », un seul se rêve en écrivain (Freeman) et il n’est que Milt Hinton pour s’imaginer « writing about musicians ». Pourquoi cette apparente distance ? Et parmi ceux que l’on a pris l’habitude d’appeler jazzmen, qui écrit volontiers et qui n’écrit pas ? Pourquoi et à qui écrivent-ils, sous quelle forme, dans quel but et dans quelle relation avec leur pratique musicale quotidienne ?
Avec les contributions de : Philippe Baudoin, Christian Béthune, Jean-Jacques Birgé, Adriana Carrillo, Vincent Cotro, Laurent Cugny, Brent Hayes Edwards, Pierre Fargeton, Ludovic Florin, Martin Guerpin, Yohan Giaume, Philippe Gumplowicz, Pim Higginson, Raphaël Imbert, Didier Levallet, Frederico Lyra, Leïla Olivesi, William Parker, Alexandre Pierrepont, Yannick Séité, Alyn Shipton, Jacques Siron, Benoît Tadié, Dan Vernhettes et Cyril Vettorato.