La marche en hommage à Rémi Fraisse interdite à Sivens, "indécent" selon sa mère
ENVIRONNEMENT - Il y a presque un an jour pour jour (c'était dans la nuit du 25 au 26 octobre), Rémi Fraisse était tué par un tir de grenade offensive lancée par un gendarme sur le site du barrage de Sivens. Depuis, la mort du jeune homme est devenu le symbole de la lutte des zadistes et des violences policières qu'ils dénoncent. Ce dimanche, des militants écologistes et anti-barrage avaient prévu de lui rendre hommage avec une marche, qui a été interdite.
L'interdiction a été prise jeudi 22 octobre par arrêté de Marie-Line Lherme, maire divers droite de Lisle-sur-Tarn, là où se trouve le chantier du barrage controversé, au motif de risques de troubles à l'ordre public. Une décision que la mère de Rémi Fraisse, Véronique Fraisse, a jugé "indécente" dans un texte à son fils publié samedi 24 octobre par Mediapart.
"Ce prénom ne nous appartient plus"
"De nombreuses organisations, associations et syndicats se sont organisés en ta mémoire pour un rassemblement le 25 octobre. Il me semble indécent que cette marche pacifique nous ait été refusée", dénonce Véronique Fraisse, qui affirme dans ce texte émouvant que le prénom de son fils "ne nous appartient plus":
Ce dimanche, malgré l'interdiction de la marche, des mesures préventives seront en vigueur au site de Sivens, comme l'a annoncé vendredi le préfet du Tarn. Mais dimanche, la préfecture a opéré un revirement en annonçant aux quelque 200 manifestants réunis à Gaillac qu'ils les laisseraient passer.
"Je vous propose d'y aller dans les meilleures conditions de sécurité", a déclaré le secrétaire général de la préfecture Laurent Gandra-Moreno venu rencontrer les manifestants sur leur lieu de rendez-vous des manifestants, un parking de supermarché. Il leur a offert d'y aller en convoi motorisé sur place et de se se garer à la maison forestière de Sivens et de marcher ensuite vers la zone défrichée où devait être érigé le barrage. Les manifestants ont accepté et le convoi s'est ébranlé vers 13h30 en direction du site.
"Plusieurs appels à des rassemblements pacifistes"
Interrogé mercredi sur une éventuelle interdiction à Sivens, le père de Rémi, Jean-Pierre Fraisse, avait anticipé en imaginant un recueillement à Plaisance du Touch, près de Toulouse où habitait le jeune botaniste. L'écologiste Ben Lefetey, porte-parole du collectif pour la sauvegarde du Testet (la zone humide du projet de barrage), a approuvé l'offre.
"Le collectif du Testet Attac et la Confédération paysanne appellent à se rassembler à Plaisance du Touch à 12h pour un pique-nique suivi à 13h30 d'un recueillement sur les pelouses du Lac Soûla (tout proche)", avait-il déclaré à l'AFP. Il a fait état de "plusieurs appels à des rassemblements pacifistes" en hommage à Rémi Fraisse. "Il y aura certainement des personnes qui voudront aller sur site à Sivens", selon lui.
La mairie de Plaisance du Touche avait de son côté évoqué un rassemblement des parents et proches de Rémi Fraisse près du lac de la commune, rapporte le site d'information Côté Toulouse. "J’ai donné mon accord en tant que Maire de Plaisance mais aussi, sur le plan humain, en tant que père de famille" avait écrit le maire Louis Escoula.
Par ailleurs, un rassemblement était prévu à Gaillac, dans le Tarn, à l'initiative du collectif d’opposants au barrage de Sivens Tant qu’il y aura des brouilles. Ce rassemblement devait se tenir à Sainte Cécile d’Avès, "à quelques kilomètres au nord de Lisle-sur-Tarn" précise Côté Toulouse.
Dans la nuit de lundi à mardi à Sivens, une sculpture représentant une main en pierre de Castries sur laquelle est posée la planète Terre en roues de charrette de bois cerclées d'acier avait été installée en hommage au jeune homme.
L'interdiction a été prise jeudi 22 octobre par arrêté de Marie-Line Lherme, maire divers droite de Lisle-sur-Tarn, là où se trouve le chantier du barrage controversé, au motif de risques de troubles à l'ordre public. Une décision que la mère de Rémi Fraisse, Véronique Fraisse, a jugé "indécente" dans un texte à son fils publié samedi 24 octobre par Mediapart.
"Ce prénom ne nous appartient plus"
"De nombreuses organisations, associations et syndicats se sont organisés en ta mémoire pour un rassemblement le 25 octobre. Il me semble indécent que cette marche pacifique nous ait été refusée", dénonce Véronique Fraisse, qui affirme dans ce texte émouvant que le prénom de son fils "ne nous appartient plus":
"Ce prénom, que l’on attache à d’autres mots, certains qui lui étaient même inconnus, comme 'zadiste', zadiste, qui d’ailleurs a perdu dans l’esprit des gens sa valeur première, écrit-elle. Ce prénom utilisé, récupéré en fonction des intérêts, des idées, des couleurs ou croyances de chacun... ou même par ignorance, malveillance, voire les deux réunis pour faire le buzz ou, tout simplement, pour répéter ce qui se dit"
Ce dimanche, malgré l'interdiction de la marche, des mesures préventives seront en vigueur au site de Sivens, comme l'a annoncé vendredi le préfet du Tarn. Mais dimanche, la préfecture a opéré un revirement en annonçant aux quelque 200 manifestants réunis à Gaillac qu'ils les laisseraient passer.
"Je vous propose d'y aller dans les meilleures conditions de sécurité", a déclaré le secrétaire général de la préfecture Laurent Gandra-Moreno venu rencontrer les manifestants sur leur lieu de rendez-vous des manifestants, un parking de supermarché. Il leur a offert d'y aller en convoi motorisé sur place et de se se garer à la maison forestière de Sivens et de marcher ensuite vers la zone défrichée où devait être érigé le barrage. Les manifestants ont accepté et le convoi s'est ébranlé vers 13h30 en direction du site.
#hommage à Remi Fraisse en forêt de #Sivens pic.twitter.com/bNMDWLBZae
— Rémy (@GabaldaRemy) 25 Octobre 2015
Moment de recueillement à Plaisance-du-Touch en mémoire de Rémi Fraisse https://t.co/JJD29hwGuW pic.twitter.com/Gv0Pa5CjYZ
— France 3 Midi-Py (@France3MidiPy) 25 Octobre 2015
"Plusieurs appels à des rassemblements pacifistes"
Interrogé mercredi sur une éventuelle interdiction à Sivens, le père de Rémi, Jean-Pierre Fraisse, avait anticipé en imaginant un recueillement à Plaisance du Touch, près de Toulouse où habitait le jeune botaniste. L'écologiste Ben Lefetey, porte-parole du collectif pour la sauvegarde du Testet (la zone humide du projet de barrage), a approuvé l'offre.
"Le collectif du Testet Attac et la Confédération paysanne appellent à se rassembler à Plaisance du Touch à 12h pour un pique-nique suivi à 13h30 d'un recueillement sur les pelouses du Lac Soûla (tout proche)", avait-il déclaré à l'AFP. Il a fait état de "plusieurs appels à des rassemblements pacifistes" en hommage à Rémi Fraisse. "Il y aura certainement des personnes qui voudront aller sur site à Sivens", selon lui.
Premiers arrivés au rassemblement en hommage à #RémiFraisse à Plaisance-du-Touch (31) #Sivens pic.twitter.com/MWdysQrJt1
— Julien Cholin (@jcholin) 25 Octobre 2015
La mairie de Plaisance du Touche avait de son côté évoqué un rassemblement des parents et proches de Rémi Fraisse près du lac de la commune, rapporte le site d'information Côté Toulouse. "J’ai donné mon accord en tant que Maire de Plaisance mais aussi, sur le plan humain, en tant que père de famille" avait écrit le maire Louis Escoula.
#RemiFraisse #ZAD #Testet #Sivens
"Voici un communiqué du collectif Tant qu’il y aura des Bouilles puis un nouvel... https://t.co/CGtRrlROdn
— Soutien ZAD Testet (@SoutienTestet) 24 Octobre 2015
Par ailleurs, un rassemblement était prévu à Gaillac, dans le Tarn, à l'initiative du collectif d’opposants au barrage de Sivens Tant qu’il y aura des brouilles. Ce rassemblement devait se tenir à Sainte Cécile d’Avès, "à quelques kilomètres au nord de Lisle-sur-Tarn" précise Côté Toulouse.
Dans la nuit de lundi à mardi à Sivens, une sculpture représentant une main en pierre de Castries sur laquelle est posée la planète Terre en roues de charrette de bois cerclées d'acier avait été installée en hommage au jeune homme.
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