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Октябрь
2015

La dégringolade de Jeb Bush dans la course à l'élection présidentielle américaine de 2016

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INTERNATIONAL - En juin, l'annonce de la candidature de Jeb Bush devait donner un coup de fouet aux primaires républicaines et beaucoup voyaient en lui la personnalité la mieux armée pour affronter le candidat démocrate et accéder à la Maison Blanche.

Quatre mois plus tard, le frère et fils des anciens présidents américains a complètement disparu du podium des candidats les plus populaires et la perspective d'un nouvel affrontement des dynasties Bush et Clinton dans les urnes en novembre 2016 semblent s'être envolée.

Retour sur la dégringolade du l'ancien gouverneur de Floride, perdu dans les sondages et contraint d'effectuer d'importantes coupes budgétaires dans ses dépenses de campagne pour rester dans la partie.

Chute libre dans les sondages


Jeb Bush partait comme le grand favori des républicains. Avant même d'annoncer qu'il allait tenter de conquérir la Maison Blanche, l'homme politique caracolait en tête des sondages.

Mais son succès s'est rapidement effrité cet été, quelques semaines à peine après son entrée officielle en campagne. Sa popularité, qui oscillait entre 15% et 17% depuis janvier 2015, a perdu six points entre le 15 juillet et le 15 août et se retrouve maintenant aux alentours des 7%.

Jeb Bush n'arrive aujourd'hui plus qu'en cinquième place, derrière Donald Trump (27% d'opinions favorables chez les républicains), Ben Carson (21%), Ted Cruz (9%) et Marco Rubio (8%).



Impuissant face au rouleau compresseur Trump


La raison principale à cette chute libre? Donald Trump. Quatre mois après son entrée en campagne tonitruante, le milliardaire de 69 ans a écrasé tous ses concurrents et est devenu le candidat préféré d'environ un républicain sur quatre.

Un rouleau-compresseur dont Jeb Bush a reconnu la puissance vendredi 23 octobre lors d'une interview à la télévision. "Je n'ai rencontré personne qui pensait que Donald Trump serait le favori à ce moment-là de course. Tant mieux pour lui, on verra combien de temps cela dure", a-t-il commenté sobrement.

Depuis son entrée fracassante dans la course à la Maison Blanche, le magnat de l'immobilier n'a épargné aucun des candidats mais a surtout visé sans relâche Jeb Bush. Il n'a pas hésiter à cogner dur en qualifiant le fils et frère d'anciens présidents de "désastre", de n'avoir aucune vitalité ("Il est censé gagner mais n'en a juste pas l'énergie"), d'avoir "honte de la tournure que prenait sa campagne", etc.




Une attitude que Trump a promis avec ironie de ne plus avoir dimanche 25 octobre en annonçant sur CNN, comme pour enfoncer le clou: "Je pensais que Jeb était le favori, ce n'est de toute évidence plus le cas donc je ne parlerai probablement plus beaucoup de lui".

Gaffes à gogo


La chute que Jeb Bush connaît a peut-être été initiée par Donald Trump mais le milliardaire n'est pas la seule explication. Le candidat en perte de vitesse a aussi sa part de responsabilité rappellent des experts: "Les gens attendaient beaucoup plus de lui", selon G. Terry Madonna, politologue au Franklin and Marshall College. "Il doit changer le discours de sa campagne".

Face à l'énergie de Trump, Bush semble effectivement peu enthousiasmer les foules. Un clip montrant une personne piquant du nez alors qu'il l'écoute lors d'une table ronde a notamment fait surface avant d'être largement exploité dans un clip négatif. Le candidat a aussi montré ses difficultés à commenter la guerre en Irak menée par son frère George W. Bush en s'y prenant à trois reprises cet été pour clarifier sa position sur le dossier.

Bush est perçu comme "un magnétophone humain" qui ne fait que régurgiter les messages conçus par ses conseillers, explique l'analyste Larry Sabato, de l'université de Virginie (est). Et quand il ne s'en tient pas aux discours préparés, l'ancien gouverneur de Floride multiplie les dérapages.

Plusieurs de ses gaffes commencent en effet à lui porter préjudice. Au lendemain de la fusillade sur un campus de l'Oregon, Bush avait rétorqué à ceux qui demandaient un meilleur contrôle des armes que "ce genre de chose arrive". Interrogé sur le planning familial, il s'était interrogé sur le "besoin réel d'avoir un demi-milliard de dollars pour financer les programmes liés à la santé des femmes".

Dernière déclaration qui fait débat en date, la fin de sa réponse à quelqu'un qui lui demandait jeudi 22 octobre quel était son super héros préféré: "J'ai vu cette Supergirl qui arrive bientôt à la TV (une série qui commence sur CBS le 26 octobre, ndlr) [...] elle était plutôt sexy, j'attends ça avec impatience".



Assèchement des dons


Entre les gaffes, son effacement face à Donald Trump et le ton de sa campagne Jeb Bush a dégringolé dans les sondages et a même commencé à ressentir sa perte de popularité jusque dans ses récoltes de fonds. Durant le troisième trimestre 2015, il a engrangé 13 millions de dollars.

Un chiffre à mettre en perspective avec les 21 millions levés dans le même temps par Ben Carson, un nouveau venu de la politique qui s'est hissé en deuxième position dans les sondages. Tous candidats confondus, Hillary Clinton reste la reine, avec 30 millions récoltés en trois mois et 77 millions depuis avril.

La situation a forcé le candidat à imposer des coupes dans ses dépenses de campagnes: les salaires du personnel vont être diminués, les voyages plus limités, son entourage va être réduit et l'accent va être mis sur les déplacement sur le terrain, dans les premiers États qui voteront aux primaires début 2016. "Je sais m'adapter, nous allons dépenser de manière plus efficace. Les circonstances ont changé depuis le début de la campagne", a assuré Jeb Bush vendredi 23 octobre à la télévision.

Bien que dans une mauvaise passe, tout est loin d'être fini pour l'héritier de la dynastie Bush.

Ce dernier peut en effet compter sur un trésor de guerre de plus de 100 millions amassé depuis janvier par ses amis du comité Right to Rise USA. Ce type d'organisations, très controversées et rendues possibles par la Cour suprême depuis 2010 au nom de la liberté d'expression, peut légalement recevoir des dons sans plafond (alors que les comités officiels limitent les dons à 2700 dollars par personne) et les utiliser pour promouvoir sa candidature.

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