ru24.pro
Новости по-русски
Октябрь
2015

Les travailleurs ne décolèrent pas

0

Les représentants des grévistes regrettent de n’avoir pas été reçus par une quelconque autorité de l’administration des AE.
La grève des travailleurs des services centraux du ministère des Affaires étrangères s’est poursuivie, hier, pour le deuxième jour consécutif. Les travailleurs, affiliés au Syndicat autonome des personnels des Affaires étrangères (Sapae), regroupant principalement les corps communs de ce ministère, devront reconduire aujourd’hui leur mouvement de trois jours. «Le taux de suivi très appréciable varie entre 70 et 80%, suivant les directions. Il m’est impossible de donner les chiffres exacts à cause des intempéries», signale à El Watan Ali Lakhal, secrétaire général du syndicat autonome.

Les représentants des grévistes regrettent de n’avoir pas été reçus par une quelconque autorité de l’administration des AE, «malgré un préavis de grève en bonne et due forme et le fait que nous ayons respecté l’obligation d’un service minimum». «Personne ne veut discuter de notre plateforme de revendications lancée depuis au moins trois ans. Il y a eu, après la désignation du nouveau bureau de notre syndicat, dix jours avant le mois de Ramadhan, une réunion avec le chef de l’administration qui a reconnu la légitimité de nos demandes, sans plus. Notre grève est intervenue après avoir épuisé toutes les voies de recours légales», regrette M. Lakhal, qui estime que la «justification» de la prise de fonctions d’une nouvelle équipe à la tête des AE est infondée, puisque son syndicat a pour interlocuteur l’administration.

Les grévistes exigent l’attribution de la prime de souveraineté. «Nous réclamons cette prime de souveraineté réservée aux travailleurs des ministères de souveraineté, comme l’Intérieur, la Justice, les Finances. Pourquoi en sommes-nous exclus ?», s’interroge le secrétaire général du syndicat. Les travailleurs réclament la généralisation aux corps communs de l’accès à des postes dans les 45 consulats à l’étranger. «Recruter exclusivement sur place est inexpliquée. Cette situation est injustifiée, puisque l’Etat doit payer des charges et autres impôts aux pays d’accueil. Dans les 18 consulats de France, par exemple, il y a 120 contractuels.

Le décret présidentiel 91-335 du 22 septembre 1991, qui définit les modalités de sortie en poste à l’étranger, est flou. Les articles 2 et 3 du texte exigent une expérience de 15 ans, mais conditionnent ce droit par les besoins, la disponibilité des postes et l’aptitude du fonctionnaire», énumère-t-il. La plateforme recense d’autres revendications : la titularisation des 1820 contractuels, l’octroi des frais de déménagement pour les 100 fonctionnaires qui ont achevé leurs missions durant la période 2008-2012, un même traitement pour les porteurs de la valise diplomatique et une prime pour les employés de l’état civil des AE.

Le bureau exécutif du Sapae devrait se réunir aujourd’hui. «Le maintien ou pas de la grève cyclique de trois jours sera décidé lors de notre réunion de demain (aujourd’hui, ndlr)», signale M. Lakhal. Regroupant essentiellement les corps communs (750) et quelques diplomates, le Sapae, l’une des premières organisations syndicales mises en place au début du pluralisme, a lancé en 2013 une grève dans les services centraux des AE. Il nous a été impossible d’avoir la version des services de communication du ministère des Affaires étrangères, restés injoignables durant toute la journée.