Florence Lotterie, Clara de Courson, La Religieuse de Diderot
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L’année 1760 est, pour Diderot, celle d’une mise en retrait de la sphère publique : il se fait discret. C’est aussi le moment où il confie systématiquement ses textes à la Correspondance littéraire de Grimm, vouant à une diffusion manuscrite et très restreinte les grandes œuvres qui ont fait sa célébrité posthume : les contes, les romans, Les Salons, Le Rêve de d’Alembert… Le périodique constitue pour Diderot un refuge paradoxal, à la fois protecteur et révélateur des limites désormais posées à sa reconnaissance d’écrivain. La Religieuse, que la violence de la charge anti-monastique rend “impubliable” [Chouillet, 1977, p. 180], s’écrit dans le contexte de cette restriction à la fois volontaire et forcée par des circonstances qui incitent à la prudence : Diderot se souviendra toujours d’avoir été emprisonné quelque temps à Vincennes pour avoir publié la Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient (1749). C’est aussi là que se noue la relation puissamment identificatoire du romancier avec sa créature de papier, son double en victime de la persécution…
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Comme tous les Clefs-concours de Lettres modernes, l’ouvrage est structuré en quatre parties :
Repères : le contexte historique et littéraire ;
Problématiques : comprendre les enjeux de l'œuvre ;
Le travail du texte : questions de langue, de stylistique et de grammaire ;
Outils : pour retrouver rapidement une définition ou une référence.
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Ancienne élève de l'École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, agrégée de Lettres modernes et docteur ès lettres, Florence Lotterie est professeur à l'Université Paris Cité. Elle a rédigé l’introduction ainsi que les parties “Repères” et “Problématiques” du présent volume.
Clara de Courson est agrégée de Lettres modernes et allocataire monitrice normalienne à Sorbonne-Université. Elle a rédigé la partie “Travail du texte” du présent volume.