"Lâcher-prise", "mindfulness" ne sont pas des modes, c'est un signe des temps
BIEN-ÊTRE - Personne ne peut douter que le culte de la réussite professionnelle et sociale, l'obsession de la beauté, de la pleine santé et plus largement du succès marquent encore et toujours notre société. Ce culte du succès s'accompagne aussi par une obsession du contrôle, de la maîtrise de l'environnement, de la norme et par la peur du risque.
Et pourtant, il n'aura échappé à personne que depuis quelques années le terme "lâcher-prise" a envahi les titres des magazines féminins, le vocabulaire des blogs mamans mais également celui des manuels de management.
Il est vrai que la redécouverte des sagesses antiques et surtout l'attirance pour les philosophies et la spiritualité orientale accompagne l'engouement pour le "développement personnel" et une forme de frénésie autour de l'épanouissement du corps et de l'âme. C'est comme si l'aspiration à un bonheur plus uniquement matériel, dans la vie comme au travail se généralisait.
Mais à y regarder de plus près, le bikram yoga, la nouvelle passion des français pour la méditation, le taoisme, ou la relative démocratisation du "coaching de vie" ne sont pas qu'un effet de mode.
Le "mindfulness" n'est pas simplement une mode, c'est un signe des temps.
Le "lâcher-prise" s'impose comme une tendance de fond qui infiltre tous les domaines de la vie sociale. La fameuse génération X et plus encore celle des Millenials, les communautés bobo et Hipster font du lâcher-prise, une manière de vivre et de rompre -souvent en douceur- avec les conventions esthétiques, sociales, professionnelles et culturelles du passé, toutes en les réinterprétant.
Désormais, le bonheur n'est pas compatible avec la maîtrise forcenée de ses émotions.
C'est Elsa, l'héroïne du blockbuster la Reine des Neiges, qui le dit et c'est près de 5 millions de spectateurs français qui le confirment.
Manger sain et gourmand, facilement et de manière décomplexée, sans mettre les petits plats dans les grands, c'est possible, c'est même recommandé. Il n'y a qu'à se rendre sur Instagram (#OnePotPasta, #Norecipe ou encore #RawFood) pour s'en rendre compte.
Oublier les hiérarchies pour faire performer son entreprise ? Non ce n'est pas une folie, c'est même le précepte de l'entreprise libérée, le nouveau courant de pensée qui fait un tabac dans toutes les conférences de management. Et oui, mettre le développement personnel des collaborateurs comme moteur de l'entreprise, cela fait faire beaucoup de bénéfices !
Mais attention, le lâcher-prise, c'est tout sauf le laisser-aller ! Toujours, dans le domaine de la gestion de la ligne. Se faire souffrir en ingurgitant des protéines toute la journée, c'est so 2000. Maintenant, on adopte un mode de vie sain. On se nourrit raisonnablement en se faisant plaisir et on essaye de faire du sport régulièrement, comme le paddle ou le piloxing, par exemple.
Le lâcher-prise, n'est pas une révolution. L'individualisme, le capitalisme, le consumérisme, ne sont pas en danger, soyons rassurés. Ce n'est pas un changement d'ère, ce n'est pas non plus un renversement des valeurs. Le nihilisme prôné par le punk dans les années 70, n'est pas de retour. C'est même l'inverse, c'est une révolution du sens. Le lâcher-prise, c'est un peu négocier avec le système pour le rendre plus sexy, plus glamour... plus acceptable. C'est en réalité, une parade à cette injonction contradictoire que la société nous souffle à l'oreille en permanence : "Réussis, dépasse toi, surpasse toi, mais sois heureux et épanoui !".
Une réponse sociétale à une injonction contradictoire... de la société
Le lâcher-prise, c'est l'apologie des valeurs féminines dans un monde marqué par les stigmates du patriarcat. C'est l'avènement du cool, du smooth, du soft, du slow dans un monde où la technologie nous permet de tout accélérer, de faire mille choses en même temps. Certains comme le Club Med en font d'ailleurs le cœur de leur marque en proposant de déconnecter au sens propre comme figuré. Le lâcher-prise, c'est refuser une économie qui ne repose que sur des dogmes financiers. C'est le grand retour du sens dans la croissance, c'est même une obsession quand on regarde de plus près les programmes des Universités du Medef, des journées d'Aix, de la Cité de la réussite ou même de Davos. C'est l'émergence de nouvelles pratiques managériales qui font de la sieste, du self-management ou du tailored management des nouveaux comportements dans l'entreprise à l'heure où la crise permanente met une pression sur les hommes et les femmes au travail et crée une nouvelle épidémie : le burn-out.
Lâcher-prise et insight sociétal
Alors pourquoi s'arrêter en cette rentrée sur ce phénomène de société ?
Parce que "le lâcher-prise" est plus qu'une tendance, c'est un insight sociétal.
Un insight, ce n'est pas une observation, un fait, une statistique ou une tendance exportable à n'importe quel problématique ou client. Un insight ne se trouve pas ; il se formule et dit quelque chose des modes de vie et des aspirations de la société. Pour être exploitable, un bon insight doit exprimer une problématique, une tension. Il ne doit pas décrire ce qu'un consommateur fait mais expliquer pourquoi il fait ce qu'il fait.
Et pourtant, il n'aura échappé à personne que depuis quelques années le terme "lâcher-prise" a envahi les titres des magazines féminins, le vocabulaire des blogs mamans mais également celui des manuels de management.
Il est vrai que la redécouverte des sagesses antiques et surtout l'attirance pour les philosophies et la spiritualité orientale accompagne l'engouement pour le "développement personnel" et une forme de frénésie autour de l'épanouissement du corps et de l'âme. C'est comme si l'aspiration à un bonheur plus uniquement matériel, dans la vie comme au travail se généralisait.
Mais à y regarder de plus près, le bikram yoga, la nouvelle passion des français pour la méditation, le taoisme, ou la relative démocratisation du "coaching de vie" ne sont pas qu'un effet de mode.
Le "mindfulness" n'est pas simplement une mode, c'est un signe des temps.
Le "lâcher-prise" s'impose comme une tendance de fond qui infiltre tous les domaines de la vie sociale. La fameuse génération X et plus encore celle des Millenials, les communautés bobo et Hipster font du lâcher-prise, une manière de vivre et de rompre -souvent en douceur- avec les conventions esthétiques, sociales, professionnelles et culturelles du passé, toutes en les réinterprétant.
Désormais, le bonheur n'est pas compatible avec la maîtrise forcenée de ses émotions.
C'est Elsa, l'héroïne du blockbuster la Reine des Neiges, qui le dit et c'est près de 5 millions de spectateurs français qui le confirment.
Manger sain et gourmand, facilement et de manière décomplexée, sans mettre les petits plats dans les grands, c'est possible, c'est même recommandé. Il n'y a qu'à se rendre sur Instagram (#OnePotPasta, #Norecipe ou encore #RawFood) pour s'en rendre compte.
Oublier les hiérarchies pour faire performer son entreprise ? Non ce n'est pas une folie, c'est même le précepte de l'entreprise libérée, le nouveau courant de pensée qui fait un tabac dans toutes les conférences de management. Et oui, mettre le développement personnel des collaborateurs comme moteur de l'entreprise, cela fait faire beaucoup de bénéfices !
Mais attention, le lâcher-prise, c'est tout sauf le laisser-aller ! Toujours, dans le domaine de la gestion de la ligne. Se faire souffrir en ingurgitant des protéines toute la journée, c'est so 2000. Maintenant, on adopte un mode de vie sain. On se nourrit raisonnablement en se faisant plaisir et on essaye de faire du sport régulièrement, comme le paddle ou le piloxing, par exemple.
Le lâcher-prise, n'est pas une révolution. L'individualisme, le capitalisme, le consumérisme, ne sont pas en danger, soyons rassurés. Ce n'est pas un changement d'ère, ce n'est pas non plus un renversement des valeurs. Le nihilisme prôné par le punk dans les années 70, n'est pas de retour. C'est même l'inverse, c'est une révolution du sens. Le lâcher-prise, c'est un peu négocier avec le système pour le rendre plus sexy, plus glamour... plus acceptable. C'est en réalité, une parade à cette injonction contradictoire que la société nous souffle à l'oreille en permanence : "Réussis, dépasse toi, surpasse toi, mais sois heureux et épanoui !".
Une réponse sociétale à une injonction contradictoire... de la société
Le lâcher-prise, c'est l'apologie des valeurs féminines dans un monde marqué par les stigmates du patriarcat. C'est l'avènement du cool, du smooth, du soft, du slow dans un monde où la technologie nous permet de tout accélérer, de faire mille choses en même temps. Certains comme le Club Med en font d'ailleurs le cœur de leur marque en proposant de déconnecter au sens propre comme figuré. Le lâcher-prise, c'est refuser une économie qui ne repose que sur des dogmes financiers. C'est le grand retour du sens dans la croissance, c'est même une obsession quand on regarde de plus près les programmes des Universités du Medef, des journées d'Aix, de la Cité de la réussite ou même de Davos. C'est l'émergence de nouvelles pratiques managériales qui font de la sieste, du self-management ou du tailored management des nouveaux comportements dans l'entreprise à l'heure où la crise permanente met une pression sur les hommes et les femmes au travail et crée une nouvelle épidémie : le burn-out.
Lâcher-prise et insight sociétal
Alors pourquoi s'arrêter en cette rentrée sur ce phénomène de société ?
Parce que "le lâcher-prise" est plus qu'une tendance, c'est un insight sociétal.
Un insight, ce n'est pas une observation, un fait, une statistique ou une tendance exportable à n'importe quel problématique ou client. Un insight ne se trouve pas ; il se formule et dit quelque chose des modes de vie et des aspirations de la société. Pour être exploitable, un bon insight doit exprimer une problématique, une tension. Il ne doit pas décrire ce qu'un consommateur fait mais expliquer pourquoi il fait ce qu'il fait.
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