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Октябрь
2015

Sellal à la Tripartite : un discours creux face à une crise réelle

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Le premier ministre Abdelmalek Sellal a tenté, aujourd’hui mercredi à Biskra, de rassurer une nouvelle fois les Algériens quant à la situation économique du pays. Son discours prononcé à l’ouverture des travaux de la 18ème tripartite, a été un concentré de la langue de bois, servi dans une conjoncture particulièrement délicate.
Une allocution conçue, selon toute vraisemblance, dans l’unique objectif de dire que la crise économique que traverse l’Algérie actuellement est le résultat des transferts sociaux consentis par l’Etat, au profit de la population. Même les malades pris en charges et les élèves scolarisés ont été cités dans le palmarès des réalisations du chef de l’Etat et de son gouvernement. Ces derniers qui ne souffrent, selon Sellal, aucun défaut de prévoyance et de compétence. Au contraire, affirme-t-il sentencieux : « l'Algérie ne vacillera jamais avec le président Bouteflika et son gouvernement est là pour servir le peuple et défendre la pérennité de l'Etat quel qu'en soit le prix. »

Outre les populations qui coûtent à l’Etat la coquette somme de 1800 milliards de dinars par an, Sellal a trouvé d’autres coupables. Il s’agit de « certains analystes » qui prônent un  « calcul froid et cynique » face à la contraction des ressources financières du pays. 

Bref, le premier ministre ne voit pas de danger dans la situation actuelle puisque « la gestion rationnelle des finances publiques et les décisions d'anticipation prises permettent à l'Algérie de mieux encaisser la baisse brutale des prix du pétrole. » Et d’ajouter : « dire la vérité, c'est tabler sur un baril de pétrole à 45 dollars comme base d'élaboration de la loi de finances pour 2016 ».

L’orateur ne s’est pas gêné lorsqu’ il a parlé d’« un Etat fort, régulateur d'une société libre dans ses initiatives et solidaire des plus faibles ». Cela au moment où des médias sont fermés arbitrairement et des journalistes sont tabassés ou mis en prison alors que des terroristes et des corrompus sont traités en héros.

Le premier ministre, et ce n’est pas une première, a abusé de slogans creux qui font référence à l’appel du 1er novembre 54, au caractère social de l’Etat, et à la « foi dans le génie des Algériens ». Un langage ressassé par les dirigeants depuis 1962, dans le dessein d’abrutir un peuple qui ne semble pas, ces derniers temps, très sensible à ce genre de verbiage.