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Сентябрь
2015

Volkswagen: Sanctions, défiance des actionnaires... l'étau se resserre sur le groupe allemand

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AUTOMOBILE - La descente aux enfers se poursuit pour Volkswagen. Empêtré dans le scandale des moteurs truqués, le groupe allemand, avec à sa tête un nouveau patron, a été frappé ce week-end par des mesures d'interdiction de vente de modèles diesel dans plusieurs pays.

Désigné vendredi 25 septembre pour succéder à Martin Winterkorn, Matthias Müller, 62 ans, était à la tête du constructeur de luxe Porsche depuis 2010. Il a promis de faire toute la lumière sur l'affaire qui a fait perdre plusieurs dizaines de milliards d'euros en Bourse au groupe, menace la réputation de l'industrie allemande et pourrait avoir des conséquences sur l'économie du pays toute entière.

VW connaissait les risques


L'équipementier allemand Bosch aurait fourni en 2007 à Volkswagen, à des fins de tests, le logiciel au cœur du scandale des moteurs truqués, tout en spécifiant au groupe automobile que son installation sur les véhicules était "illégale", affirme dimanche le journal allemand Bild. L'équipementier automobile de Gerlingen (sud-ouest) aurait ainsi livré à Volkswagen ce logiciel "prévu uniquement pour des tests (internes) et non pour la conduite normale".

C'est ce qu'écrit dans son édition dominicale Bild, qui cite un "document explosif" datant de 2007 et émanant de Bosch. Volkswagen avait implanté cette année-là le logiciel sur des moteurs diesel afin de truquer les résultats des tests antipollution, livré par Bosch, écrit le journal. Dans le document, Bosch mettait à l'époque en garde Volkswagen, pointant le fait que l'installer sur les véhicules était "illégal", affirme encore le journal à gros tirage.

Interrogé par Bild sur la réaction de Volkswagen à ces mises en garde, un porte-parole de Bosch a indiqué : "dans le cadre des relations commerciales avec Volkswagen, nous sommes tenus à la confidentialité".

"Coup de balai" chez les actionnaires


Des changements sont en cours au sein de l'actionnariat de Volkswagen. La holding Porsche SE, actionnaire majoritaire, a annoncé samedi l'acquisition de 1,5% du capital de VW à Suzuki. La sortie du japonais du capital était certes attendue, les relations entre les deux groupes n'étant pas au beau fixe. Mais elle sonne comme un nouveau signe de défiance des détenteurs de titres Volkswagen, dont l'action a perdu 34% cette semaine, faisant s'évaporer plus de 20 milliards d'euros de capitalisation boursière.

Une assemblée extraordinaire des actionnaires est prévue le 9 novembre à Berlin. "Ceux qui sont à l'origine du scandale doivent être punis", a déclaré à l'agence DPA Ulrich Hocker, président de la fédération d'actionnaires DSW, promettant un coup de "balai".

Vendredi, le chef du conseil de surveillance, Berthold Huber, avait reconnu que l'affaire constituait "un désastre moral et politique". Bernd Osterloh, président du comité d'entreprise et membre du conseil de surveillance, a imputé la responsabilité de la tricherie à "un petit groupe de personnes" qui ont causé "un énorme préjudice" à Volkswagen. Le groupe allemand aux douze marques venait juste de détrôner le japonais Toyota de la place de numéro un mondial.

Les menaces planent


Les autorités allemandes ont exigé de Volkswagen qu'il explique avant le 7 octobre comment il entend mettre aux normes environnementales nationales ses modèles diesel, a indiqué le journal Bild am Sontag ce dimanche 27 septembre. L'autorité fédérale des transports a demandé à VW, d'établir "des mesures contraignantes et un calendrier" expliquant comment ils entendent mettre aux normes leurs émissions polluantes sans avoir recours à des logiciels qui faussent les résultats.

Si Volkswagen ne respecte pas cette date butoir, les autorités pourraient retirer leur agrément à tous les modèles concernés, ce qui aurait pour conséquence d'interdire la circulation de ces modèles sur les routes allemandes. Par ailleurs, le gouvernement espagnol pourrait demander à Seat, filiale locale de Volkswagen, de rembourser les aides perçues pour les voitures fabriquées avec des moteurs truqués, vendues à l'occasion de campagnes de promotion de véhicules performants. Selon le quotidien El Pais, Seat a installé plus d'un demi-million de moteurs truqués dans ses véhicules depuis 2009.

Aux Etats-Unis, Volkswagen s'est en outre vu refuser le feu vert des autorités pour vendre ses modèles diesel 2016. Les autorités américaines vont renforcer les contrôles de toutes les voitures diesel, toutes marques confondues. La Suisse a aussi annoncé qu'elle suspendait la vente de nouveaux modèles diesel, tandis que la France va procéder à des tests aléatoires. L'UE a appelé à des contrôles dans tous les pays européens. L'Inde et le Mexique ont annoncé vouloir également enquêter sur les véhicules vendus sur leur territoire.

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