La Catalogne souhaite devenir un état à part entière
INTERNATIONAL - La Catalogne souhaite devenir un Etat à part entière. La viabilité économique de cette éventualité est sujette à controverse. Mais l'économie n'est qu'un aspect, important certes, d'un conflit qui est avant tout identitaire, culturel et politique. Beaucoup de Français ont en général du mal à interpréter et à comprendre ce processus et ces enjeux, fruit de notre culture jacobine et de beaucoup d'ignorance de l'histoire, la culture et la vie politique outre Pyrénées.
Il est intéressant de noter que la richesse dont à pu bénéficier la Catalogne au cours de son histoire a été presque toujours le fruit d'une culture de travail, d'entreprise et du commerce des catalans eux mêmes, profondément enracinée dans le subconscient collectif. Rarement dans son histoire l'Espagne a fait profiter la Catalogne d'une quelconque redistribution de la richesse nationale produite par le centre ou par la périphérie. La Catalogne ne doit sa richesse le plus souvent qu'à elle-même, au travail de tous les catalans, ceux de souche ou immigrés, qui l'on construite. Tout au moins c'est ainsi que le perçoivent beaucoup d'entre eux et particulièrement ceux qui se proclament souverainistes.
Aucune impulsion positive, de progrès, de modernité n'est jamais venue ou rarement du gouvernement central à Madrid, elle est toujours parvenue des forces propres et d'une dynamique internes à la Catalogne. L'Etat central est vécu par beaucoup en Catalogne pour ce qu'il a été souvent ces derniers siècles, un état prédateur accaparateur de richesses à la limite d'un pouvoir colonial. Même lorsque les richesses affluaient gratuitement en Espagne, fruit du pillage de l'Amérique, elles ne bénéficiaient pas à la Catalogne, qui était formellement interdite par Castille de commerce avec les Indes, ce qui aurait pu créer, même si c'était dans le vol et l'exploitation, une communauté de destin. Cette mise à l'écart du pouvoir a crée chez les catalans l'habitude de ne compter que sur eux-mêmes, sur leur esprit d'industrie et de commerce dans des domaines qui n'étaient pas accaparés par un Etat nourrit et accro à la rente venue d'ailleurs. Cette différence économique et culturelle est un des points de discorde entre la Catalogne et le gouvernement espagnol.
L'Espagne, après avoir bénéficié pendant deux siècles d'un afflux de richesse gratuites inestimable, est un des payes d'Europe qui a fait plus de fois défaut de payement (incapable de comprendre un tant soit peu l'économie et de la gérer avec rationalité), est un des pays en Europe qui a les taux de chômage le plus élevés, qui a accédé aux biens faits de l'Etat providence le plus tardivement, qui à maintenu dans le plus grand dénouement et la pauvreté des millions de salariés agricoles les fameux « jornaleros » d'Andalousie et d'Extremadura jusqu'aux années soixante du siècle dernier, obligés d'émigrer en Catalogne d'abord, en Europe ensuite pour survivre.
L'Espagne a failli se retrouver de peu, dans la même situation d'échec économique que la Grèce, réduite à deux doigts de demander la charité pour survivre, c'est-à-dire en cessation de payements une fois de plus et obligé d'obtenir le secours de l'Europe et du FMI, après deux décennies de financements européens colossaux et de gaspillage à tout va, suprême honte pour l'orgueil hispanique et totalement inacceptable par cette oligarchie altière, aristocratique et bureaucratique qui dirige l'Espagne depuis long temps, pour avoir fondé son développement sur du sable, ou plutôt sur du « ladrillo », la brique en castillan, et avoir dilapidé la manne financière européenne par incompétence notoire et manifeste, par méconnaissance des vrais mécanismes industriels et financiers, par une vision bureaucratique, archaïque et obsolète de l'économie d'un pays moderne, au désespoir des européens et des catalans. Après cela, peut-on vraiment en vouloir à cette partie de la population catalane qui rêve d'indépendance. Le gouvernement central espagnol veut bien faire partager maintenant le fardeau de son échec. Il n'a jamais voulu partager auparavant le pouvoir réel et financier avec ces mêmes régions.
Que l'indépendance de la CATALOGNE serait une chance économique pour celle-ci, reste à vérifier. Lorsqu'on visite le site web du CCN (« centre català de negocis ») association de chefs d'entreprise catalans regroupant des PME et PMI favorables à l'indépendance, tous les arguments qu'ils présentent sur le site d'une façon fort convaincante et structuré plaident pour l'indépendance. D'autres entrepreneurs et experts expriment au contraire leurs doutes et leur opposition de principe à l'indépendance pour des raisons économiques et financières. Qui croire. Les récentes délocalisations de sièges de filiales étrangères de Barcelone ou elles étaient installées vers Madrid en raison du dumping fiscal de la capitale plaident pour l'indépendance. Malgré qu'on puisse facilement admettre le bien fondé de beaucoup des analyses économiques pour l'indépendance très bien argumentés, il est fort probable qu'une CATALOGNE indépendante passerait au début un très, très mauvais moment économiquement parlant. Le temps que les nouvelles structures économiques se mettent en place et que l'économie s'adapte à la nouvelle donne et à la perte probable, en partie, du marché espagnol, d'autant plus que possiblement, ils n'auront rien à attendre dans un premier temps de l'Espagne, la France ou l'Europe, qui feront tout pour leur mettre des bâtons dans les rues partant du principe qu'il est plus commode à gérer le statut quo connu que les incertitudes d'une aventure nouvelle.
Au fond, quel intérêt pour les catalans de rester espagnols si l'Espagne ne veut d'eux uniquement que pour leur richesses, comme porte monnaie, qui leur interdit périodiquement l'usage de leur langue et de leurs traditions, qui les a gouvernés militairement par périodes comme une colonie et qui les a soumis militairement à plusieurs reprises contre leur propre volonté. Ces catalans là, sont fatigués des incompréhensions et de l'incompétence des bureaucrates espagnols et de cette mentalité impériale qui a subsisté jusqu'à aujourd'hui, consistant à négliger la gestion, la création de richesses, l'industrie et l'entreprenariat, trop peu honorable pour ces héritiers des hidalgos et descendants des grands d'Espagne, au profit de la rente et de la dépense sans discernement de la richesse crée par les autres, Il n'ya qu'à voir les immenses villes fantômes construites inutilement autour de Madrid avec des dizaines milliers de logements vides et inoccupés, les autoroutes gratuites construites en Estrémadure doublant des doubles voies existantes par les quelles quasi aucun véhicule ne circule, les TGV vides et déficitaires sur certaines lignes construites pour le prestige sans aucune viabilité économique, les aéroports comme celui de Castellon flambant neufs et sur lesquels aucun avion ne risque pas d'atterrir de sitôt etc...etc..., tout cela aux frais de l'Europe et des régions qui créent la richesse et qui ont conscience de la valeur de cette richesses et se désolent de pareil gaspillage inutile. Cette bureaucratie est héritière de la mentalité de l'oligarchie castillane enracinée dans des valeurs aristocratiques et guerrières très peu partagés par la mentalité travailleuse, entrepreneuriale et industrieuse des catalans qui ne veulent plus de cette tutelle inefficace, parasite, arrogante, malhonnête et de mauvaise fois, d'après beaucoup d'entre eux.
Les problèmes financiers de la Catalogne ne sont pas dus uniquement à une prétendue mauvaise gouvernance économique du gouvernement autonome et à la corruption. Madrid est très mal placé pour donner de leçons sur ce point, même si ce sont des facteurs réels importants. Ils tiennent pour beaucoup à ce déséquilibre fondamental et à maints regards malhonnête pour beaucoup de catalans, sur lequel est fondée la répartition des richesses crées en Catalogne, aggravé par la mauvaise foi permanente du gouvernement espagnol sur ces sujets financiers sensibles, longtemps recouverts par le secret d'état, tant ils sont explosifs.
La corruption est un des problèmes politiques majeurs de la classe politique en Espagne, la classe politique catalane comprise bien entendu. Des mécanismes institutionnels défaillants pour prévenir et pour lutter contre la corruption, mais surtout une morale et une éthique totalement défaillante dans les formations politiques de pouvoir issues de la transition démocratique, encouragées par l'afflux massif d'argent facile obtenu à peu de frais sans efforts ni travail des aides communautaires après l'adhésion à l'Europe dans la décennie 90, par l'accès au crédit bon marché suite à la adhésion à la monnaie unique dans la décennie suivante et par la bulle spéculative précédant la crise internationale, qui a banalisée le clientélisme, les pots de vins, les affaires douteux, le trafic d'influences, le mélange de genres, relâchée la morale politique vis-à-vis de l'argent et diluée le sentiment de l'intérêt général au profit de la cupidité individuelle, suite à quoi une bonne partie de la classe politique espagnole se tient par la barbichette.
Il faut interpréter les dernières accusations de corruption du gouvernement central envers le président de « la «Generalitat de Catalogne» à la veille des élections régionales comme une manœuvre politique de dernière minute, outre les menaces d'emprisonnement et de poursuites judiciaires prononcées, avant de sortir l'artillerie lourde, pour déstabiliser et discréditer le mouvement indépendantiste catalan sur un point faible bien réel, mais dont des membres du partit au pouvoir en sont aussi largement affectés. Cette initiative provient probablement du PP qui est empêtré jusqu'à la moelle dans des enquêtes de corruption bien plus graves de plusieurs de ses membres. C'est un peu comme si Ali Baba le chef des voleurs accusait un de ses lieutenants qui veut quitter la bande des quarante d'être un voleur. Sans doute que la corruption politique et financière est un fléau pour la démocratie et que le partit du président de « la Généralitat » n'a pas, tout comme les autres partis, les mains blanches. Les fraudes imputées au précédent président de la région Jordi Pujol, qui comme par hasard ne lui avaient jamais été reprochées auparavant tant qu'il soutenait mordicus le pouvoir central, en son la preuve. Cette manœuvre du gouvernement peut aussi être un argument en faveur de l'indépendance. La grossièreté du procédé à l'approche des élections risque d'avoir l'effet contraire à l'effet escompté. La société civile catalane et les partis politiques pro indépendance espèrent et veulent croire que la corruption de la classe politique serait plus facile et efficace à combattre et à éradiquer avec des résultats tangibles au niveau d'une Catalogne souveraine, plutôt que d'un Etat espagnol ou, de par sa taille, les responsabilités sont plus diluées et le pouvoir plus éloigné des citoyens. La candidature indépendantiste à bien mis la lutte contre la corruption parmi les principaux thèmes de sa campagne, talonnée sur ce point par la coalition de la gauche radicale catalane au pouvoir à la mairie de Barcelone.
Un des obstacles majeurs à la perception de la problématique ibérique et aux actuels événements en Catalogne, est notre difficulté à penser l'Espagne autrement que comment une construction politique monolithique, similaire ou semblable à celle de la France et à comprendre la pluralité de langues et cultures la composant. Différences qui n'ont jamais cessé d'exister en Espagne malgré les tentatives appuyées de les effacer. Notre conception centraliste unitaire et jacobine de l'Etat et de la nation issue du mélange entre l'absolutisme royal et la révolution, nous rendent plus difficile la compréhension de la réalité, bien plus complexe, multiple et plurielle de l'Espagne, tout comme la compréhension de celle, fédérale et décentralisée de l'Allemagne. Difficulté culturelle qui par ailleurs empêche en partie encore aujourd'hui la France de ratifier la charte européenne des langues régionales et minoritaires.
Suite à la décision du tribunal constitutionnel espagnol en 2010 d'invalider certains articles du nouvel statut d'autonomie voté par le parlement de Catalogne, les catalans se sont jetés dans la rue massivement à trois reprises, dans des manifestations à Barcelone chaque onze septembre, jour de commémoration de la prise de Barcelone en 1714 par les troupes franco-espagnoles contre la résistance catalane, en 2011, 2012, 2014, et tout récemment en 2015, d'ampleur comparables à celle de janvier 2015 à Paris pour la défense de la liberté d'expression, malgré une population de la capitale catalane et de la Catalogne bien moindre que celle de Paris et de la France, et dans une chaîne humaine ininterrompue de 400 km entre la frontière française au nord et le sud de la principauté en 2013, regroupant plusieurs centaines de milliers voir plus d'un million de personnes pour une population du territoire de 7,5 millions. Pour se rendre compte de l'échelle phénoménale de la manifestation, cela correspond au bas mot à un dixième de la population catalane concerné.
Ce malaise a été flagrant dans le traitement médiatique prudent des manifestations massives depuis 2010 à Barcelona. Lorsqu'on réfléchi au traitement médiatique assez timoré et très prudent fait en France de ces diverses manifestations citoyennes monstres organisés par la société civile catalane ou du référendum pour le droit de décider non autorisé par le gouvernement central, organisé en Catalogne en 2014 et à l'écho assez discret fait dans l'actualité française en comparaison au traitement médiatique donné au mouvement souverainiste Québécois et au référendum en Ecosse alors que la Catalogne, contrairement à ces deux nations historiques, est toute proche et a une frontière commune avec la République, ou justement à cause de cela, il est intéressant de se demander les raisons de cette désaffection ou de ce désintérêt. Les commentaires et les analyses de ces dernières années dans les médias de masse français sur ce qui se passait à nos frontières en Catalogne, on été parfois quelque peu décalés par le regard porté à partir de notre propre histoire, nos propres références historiques, politiques et institutionnelles et nos préjugés. Il est à noter que peu sont les médias importants qui ont un correspondant à Barcelone en plus de Madrid pour témoigner directement de ces événements.
On peut constater de la part des politiques, des élites, des médias et de l'opinion publique en France une certaine incompréhension ou difficultée à appréhender le processus politique en cours en Catalogne depuis 2010, qui se manifeste par un certain malaise, gêne, précaution ou retenue, face à un phénomène qui surprend et laisse perplexe de prime abord nombreux de nos concitoyens, éduqués dans un jacobinisme et un centralisme bien enraciné, pour ces événements qui ne correspondent pas complètement à nos cadres politiques habituels, malgré un premier ministre d'origine catalane. Résultant de l'erreur de vouloir comparer la situation de l'Espagne à la notre. Comparaison n'est pas raison. Et le parcours des deux états n'est pas comparable. Les deux pays n'on point la même histoire, point le même héritage, point les mêmes ressorts, point les mêmes enjeux politiques. Quelque chose dérange ou agace profondément parce que politiquement inhabituel, à contre courant, voir déplacé par rapport aux schémas habituels et au prêt à penser politique dominant. Une forme de désarroi à analyser ce qui se passe de manière neutre et objective. Il est pertinent à l'approche des élections régionales en Catalogne, de se poser la question de l'origine de cette perplexité alors que pour les mouvements souverainistes en Ecosse ou au Québec cette réaction a été très différente et qu'on a pu constater même une certaine sympathie.
Cette difficulté française à appréhender ce phénomène provient peut être du positionnement politique des indépendantistes catalans à contre courant de nos schémas habituels sur le souverainisme européen. C'est peut être ce positionnement progressiste et européen de l'indépendantisme catalan qui déroute et désoriente chez nous. Qu'une partie de la population d'un territoire appartenant à un des actuels états européens réclame bruyamment leur souhait de décider pacifiquement et démocratiquement de leur destin, voir éventuellement l'indépendance, la souveraineté absolue et la sécession, c'est qu'il devrait s'agir à priori d'un mouvement d'extrême droite et xénophobe, profondément réactionnaire aux relents de racisme, replié sur soi même, communautariste, anti européen, anti mondialisation, etc, etc. Ce qui est assimilable dans notre imaginaire aux courants souverainistes des extrêmes droites européennes, françaises, flamande, autrichienne, lombarde etc.
Alors que, ce qui se passe en Catalogne ne correspond point à cette vision formatée du souverainisme régionaliste en Europe. Personne, connaissant un tant soit peu la réalité politique en Catalogne ne peut prétendre que Monsieur ARTUR MAS, l'actuel Président de la « Généralitat de Catalogne », le gouvernement autonome et son courant politique CIU, coalition politique de centre droit démocrate chrétienne bon teint, ouvert sur le monde, s'exprimant aussi bien en catalan, qu'en castillan, français ou anglais, puisse avoir une quelconque sympathie avec les idées réactionnaires et opinions de l'extrême droite. Au contraire, l'extrême droite en Catalogne aujourd'hui ce sont les franges les plus réactionnaires du « partido popular espanyol » le PP, qui est au gouvernement, partiellement héritières du franquisme et de la réaction espagnole, idéologiquement plus proches avec le front national new look français.
Mais encore, la deuxième force politique qui soutient en Catalogne cet élan souverainiste c'est l'ERC, « l'Esquerra Réplublicane de Catalogne, » c'est-à-dire, la gauche républicaine catalane, partit de gauche et républicain qui s'identifie à l'idéal républicain, démocratique et social, comparable au notre. C'est bien une coalition de centre droite et de la gauche républicaine qui soutient cet élan indépendantiste, dont la tête de liste de la coalition « ensemble pour le oui » aux prochaines élections régionales de septembre 2015, fortement européenne, tout au moins tant que l'Europe ne rejettera pas ouvertement leur aspiration à devenir un nouvel état européen, RAOUL ROMEVA est un écologiste de gauche, copain de JOSE BOVE, ancien eurodéputé et qui n'a absolument rien à voir, avec l'extrême droite.
Quiconque a pris la peine de regarder sur internet les images des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants dans les cinq dernières manifestations massives en Catalogne en faveur du droit de décider démocratiquement de leur destin, peut constater qu'il ne s'agit point d'horribles fachos réactionnaires, de fanatiques nostalgiques du passé, ni de borgnes en moustache et lunettes noires à la Pinochet ou à la Le Pen. Mais au contraire on y voit des citoyens tout à fait simples, heureux, pleins d'illusion et d'espérance.
On ne constate nulle démonstration de xénophobie ou de racisme anti immigration dans la population catalane, malgré que ces dernières décennies les municipalités ont été lourdement mises à contribution pour financer l'installation et assurer les aides sociales des vagues d'immigrants latino américaines et africaines que le gouvernement central, non sans arrières pensés inavouées ne souhaitait pas financer, ni était désireux de les voir s'installer ailleurs qu'en Catalogne pour diluer le sentiment identitaire, vieille technique déjà employée dans les années vingt et trente en Espagne, ou dans la région de Madrid pour disposer d'une main d'œuvre pas chère et corvéable, qui ont crée un sentiment xénophobe nouveau de certaines franges minoritaires de l'électorat le plus conservateur. La société catalane, est non seulement une société non xénophobe, malgré les heurts que ces vagues d'immigration nouvelle provoquent comme partout en Europe comme on le voit ces jours ci, mais également profondément assimilationniste, avec une tradition d'intégration qui remonte à la fin du XIX, multitude des catalans d'aujourd'hui ont de noms de famille, castillans ou andalous et sont les petits fils et arrière petits fils des vagues d'immigration intérieures du XIXe et XXe siècle, parlent catalan et se sentent catalans, tout en conservant leur langue maternelle et leur traditions culturelles. Les catalans ont du régler la question cruciale identitaire il y a longtemps. Est considéré, reconnu et accepté par tous comme catalan celui qui, peut importe ses origines, sa couleur, sa race, ses opinions ou sa religion, se sent catalan, démocrate, aspire à la liberté et qui fait l'effort d'apprendre et de parler le catalan.
Il est intéressant de noter que la richesse dont à pu bénéficier la Catalogne au cours de son histoire a été presque toujours le fruit d'une culture de travail, d'entreprise et du commerce des catalans eux mêmes, profondément enracinée dans le subconscient collectif. Rarement dans son histoire l'Espagne a fait profiter la Catalogne d'une quelconque redistribution de la richesse nationale produite par le centre ou par la périphérie. La Catalogne ne doit sa richesse le plus souvent qu'à elle-même, au travail de tous les catalans, ceux de souche ou immigrés, qui l'on construite. Tout au moins c'est ainsi que le perçoivent beaucoup d'entre eux et particulièrement ceux qui se proclament souverainistes.
Aucune impulsion positive, de progrès, de modernité n'est jamais venue ou rarement du gouvernement central à Madrid, elle est toujours parvenue des forces propres et d'une dynamique internes à la Catalogne. L'Etat central est vécu par beaucoup en Catalogne pour ce qu'il a été souvent ces derniers siècles, un état prédateur accaparateur de richesses à la limite d'un pouvoir colonial. Même lorsque les richesses affluaient gratuitement en Espagne, fruit du pillage de l'Amérique, elles ne bénéficiaient pas à la Catalogne, qui était formellement interdite par Castille de commerce avec les Indes, ce qui aurait pu créer, même si c'était dans le vol et l'exploitation, une communauté de destin. Cette mise à l'écart du pouvoir a crée chez les catalans l'habitude de ne compter que sur eux-mêmes, sur leur esprit d'industrie et de commerce dans des domaines qui n'étaient pas accaparés par un Etat nourrit et accro à la rente venue d'ailleurs. Cette différence économique et culturelle est un des points de discorde entre la Catalogne et le gouvernement espagnol.
L'Espagne, après avoir bénéficié pendant deux siècles d'un afflux de richesse gratuites inestimable, est un des payes d'Europe qui a fait plus de fois défaut de payement (incapable de comprendre un tant soit peu l'économie et de la gérer avec rationalité), est un des pays en Europe qui a les taux de chômage le plus élevés, qui a accédé aux biens faits de l'Etat providence le plus tardivement, qui à maintenu dans le plus grand dénouement et la pauvreté des millions de salariés agricoles les fameux « jornaleros » d'Andalousie et d'Extremadura jusqu'aux années soixante du siècle dernier, obligés d'émigrer en Catalogne d'abord, en Europe ensuite pour survivre.
L'Espagne a failli se retrouver de peu, dans la même situation d'échec économique que la Grèce, réduite à deux doigts de demander la charité pour survivre, c'est-à-dire en cessation de payements une fois de plus et obligé d'obtenir le secours de l'Europe et du FMI, après deux décennies de financements européens colossaux et de gaspillage à tout va, suprême honte pour l'orgueil hispanique et totalement inacceptable par cette oligarchie altière, aristocratique et bureaucratique qui dirige l'Espagne depuis long temps, pour avoir fondé son développement sur du sable, ou plutôt sur du « ladrillo », la brique en castillan, et avoir dilapidé la manne financière européenne par incompétence notoire et manifeste, par méconnaissance des vrais mécanismes industriels et financiers, par une vision bureaucratique, archaïque et obsolète de l'économie d'un pays moderne, au désespoir des européens et des catalans. Après cela, peut-on vraiment en vouloir à cette partie de la population catalane qui rêve d'indépendance. Le gouvernement central espagnol veut bien faire partager maintenant le fardeau de son échec. Il n'a jamais voulu partager auparavant le pouvoir réel et financier avec ces mêmes régions.
Que l'indépendance de la CATALOGNE serait une chance économique pour celle-ci, reste à vérifier. Lorsqu'on visite le site web du CCN (« centre català de negocis ») association de chefs d'entreprise catalans regroupant des PME et PMI favorables à l'indépendance, tous les arguments qu'ils présentent sur le site d'une façon fort convaincante et structuré plaident pour l'indépendance. D'autres entrepreneurs et experts expriment au contraire leurs doutes et leur opposition de principe à l'indépendance pour des raisons économiques et financières. Qui croire. Les récentes délocalisations de sièges de filiales étrangères de Barcelone ou elles étaient installées vers Madrid en raison du dumping fiscal de la capitale plaident pour l'indépendance. Malgré qu'on puisse facilement admettre le bien fondé de beaucoup des analyses économiques pour l'indépendance très bien argumentés, il est fort probable qu'une CATALOGNE indépendante passerait au début un très, très mauvais moment économiquement parlant. Le temps que les nouvelles structures économiques se mettent en place et que l'économie s'adapte à la nouvelle donne et à la perte probable, en partie, du marché espagnol, d'autant plus que possiblement, ils n'auront rien à attendre dans un premier temps de l'Espagne, la France ou l'Europe, qui feront tout pour leur mettre des bâtons dans les rues partant du principe qu'il est plus commode à gérer le statut quo connu que les incertitudes d'une aventure nouvelle.
Au fond, quel intérêt pour les catalans de rester espagnols si l'Espagne ne veut d'eux uniquement que pour leur richesses, comme porte monnaie, qui leur interdit périodiquement l'usage de leur langue et de leurs traditions, qui les a gouvernés militairement par périodes comme une colonie et qui les a soumis militairement à plusieurs reprises contre leur propre volonté. Ces catalans là, sont fatigués des incompréhensions et de l'incompétence des bureaucrates espagnols et de cette mentalité impériale qui a subsisté jusqu'à aujourd'hui, consistant à négliger la gestion, la création de richesses, l'industrie et l'entreprenariat, trop peu honorable pour ces héritiers des hidalgos et descendants des grands d'Espagne, au profit de la rente et de la dépense sans discernement de la richesse crée par les autres, Il n'ya qu'à voir les immenses villes fantômes construites inutilement autour de Madrid avec des dizaines milliers de logements vides et inoccupés, les autoroutes gratuites construites en Estrémadure doublant des doubles voies existantes par les quelles quasi aucun véhicule ne circule, les TGV vides et déficitaires sur certaines lignes construites pour le prestige sans aucune viabilité économique, les aéroports comme celui de Castellon flambant neufs et sur lesquels aucun avion ne risque pas d'atterrir de sitôt etc...etc..., tout cela aux frais de l'Europe et des régions qui créent la richesse et qui ont conscience de la valeur de cette richesses et se désolent de pareil gaspillage inutile. Cette bureaucratie est héritière de la mentalité de l'oligarchie castillane enracinée dans des valeurs aristocratiques et guerrières très peu partagés par la mentalité travailleuse, entrepreneuriale et industrieuse des catalans qui ne veulent plus de cette tutelle inefficace, parasite, arrogante, malhonnête et de mauvaise fois, d'après beaucoup d'entre eux.
Les problèmes financiers de la Catalogne ne sont pas dus uniquement à une prétendue mauvaise gouvernance économique du gouvernement autonome et à la corruption. Madrid est très mal placé pour donner de leçons sur ce point, même si ce sont des facteurs réels importants. Ils tiennent pour beaucoup à ce déséquilibre fondamental et à maints regards malhonnête pour beaucoup de catalans, sur lequel est fondée la répartition des richesses crées en Catalogne, aggravé par la mauvaise foi permanente du gouvernement espagnol sur ces sujets financiers sensibles, longtemps recouverts par le secret d'état, tant ils sont explosifs.
La corruption est un des problèmes politiques majeurs de la classe politique en Espagne, la classe politique catalane comprise bien entendu. Des mécanismes institutionnels défaillants pour prévenir et pour lutter contre la corruption, mais surtout une morale et une éthique totalement défaillante dans les formations politiques de pouvoir issues de la transition démocratique, encouragées par l'afflux massif d'argent facile obtenu à peu de frais sans efforts ni travail des aides communautaires après l'adhésion à l'Europe dans la décennie 90, par l'accès au crédit bon marché suite à la adhésion à la monnaie unique dans la décennie suivante et par la bulle spéculative précédant la crise internationale, qui a banalisée le clientélisme, les pots de vins, les affaires douteux, le trafic d'influences, le mélange de genres, relâchée la morale politique vis-à-vis de l'argent et diluée le sentiment de l'intérêt général au profit de la cupidité individuelle, suite à quoi une bonne partie de la classe politique espagnole se tient par la barbichette.
Il faut interpréter les dernières accusations de corruption du gouvernement central envers le président de « la «Generalitat de Catalogne» à la veille des élections régionales comme une manœuvre politique de dernière minute, outre les menaces d'emprisonnement et de poursuites judiciaires prononcées, avant de sortir l'artillerie lourde, pour déstabiliser et discréditer le mouvement indépendantiste catalan sur un point faible bien réel, mais dont des membres du partit au pouvoir en sont aussi largement affectés. Cette initiative provient probablement du PP qui est empêtré jusqu'à la moelle dans des enquêtes de corruption bien plus graves de plusieurs de ses membres. C'est un peu comme si Ali Baba le chef des voleurs accusait un de ses lieutenants qui veut quitter la bande des quarante d'être un voleur. Sans doute que la corruption politique et financière est un fléau pour la démocratie et que le partit du président de « la Généralitat » n'a pas, tout comme les autres partis, les mains blanches. Les fraudes imputées au précédent président de la région Jordi Pujol, qui comme par hasard ne lui avaient jamais été reprochées auparavant tant qu'il soutenait mordicus le pouvoir central, en son la preuve. Cette manœuvre du gouvernement peut aussi être un argument en faveur de l'indépendance. La grossièreté du procédé à l'approche des élections risque d'avoir l'effet contraire à l'effet escompté. La société civile catalane et les partis politiques pro indépendance espèrent et veulent croire que la corruption de la classe politique serait plus facile et efficace à combattre et à éradiquer avec des résultats tangibles au niveau d'une Catalogne souveraine, plutôt que d'un Etat espagnol ou, de par sa taille, les responsabilités sont plus diluées et le pouvoir plus éloigné des citoyens. La candidature indépendantiste à bien mis la lutte contre la corruption parmi les principaux thèmes de sa campagne, talonnée sur ce point par la coalition de la gauche radicale catalane au pouvoir à la mairie de Barcelone.
Un des obstacles majeurs à la perception de la problématique ibérique et aux actuels événements en Catalogne, est notre difficulté à penser l'Espagne autrement que comment une construction politique monolithique, similaire ou semblable à celle de la France et à comprendre la pluralité de langues et cultures la composant. Différences qui n'ont jamais cessé d'exister en Espagne malgré les tentatives appuyées de les effacer. Notre conception centraliste unitaire et jacobine de l'Etat et de la nation issue du mélange entre l'absolutisme royal et la révolution, nous rendent plus difficile la compréhension de la réalité, bien plus complexe, multiple et plurielle de l'Espagne, tout comme la compréhension de celle, fédérale et décentralisée de l'Allemagne. Difficulté culturelle qui par ailleurs empêche en partie encore aujourd'hui la France de ratifier la charte européenne des langues régionales et minoritaires.
Suite à la décision du tribunal constitutionnel espagnol en 2010 d'invalider certains articles du nouvel statut d'autonomie voté par le parlement de Catalogne, les catalans se sont jetés dans la rue massivement à trois reprises, dans des manifestations à Barcelone chaque onze septembre, jour de commémoration de la prise de Barcelone en 1714 par les troupes franco-espagnoles contre la résistance catalane, en 2011, 2012, 2014, et tout récemment en 2015, d'ampleur comparables à celle de janvier 2015 à Paris pour la défense de la liberté d'expression, malgré une population de la capitale catalane et de la Catalogne bien moindre que celle de Paris et de la France, et dans une chaîne humaine ininterrompue de 400 km entre la frontière française au nord et le sud de la principauté en 2013, regroupant plusieurs centaines de milliers voir plus d'un million de personnes pour une population du territoire de 7,5 millions. Pour se rendre compte de l'échelle phénoménale de la manifestation, cela correspond au bas mot à un dixième de la population catalane concerné.
Ce malaise a été flagrant dans le traitement médiatique prudent des manifestations massives depuis 2010 à Barcelona. Lorsqu'on réfléchi au traitement médiatique assez timoré et très prudent fait en France de ces diverses manifestations citoyennes monstres organisés par la société civile catalane ou du référendum pour le droit de décider non autorisé par le gouvernement central, organisé en Catalogne en 2014 et à l'écho assez discret fait dans l'actualité française en comparaison au traitement médiatique donné au mouvement souverainiste Québécois et au référendum en Ecosse alors que la Catalogne, contrairement à ces deux nations historiques, est toute proche et a une frontière commune avec la République, ou justement à cause de cela, il est intéressant de se demander les raisons de cette désaffection ou de ce désintérêt. Les commentaires et les analyses de ces dernières années dans les médias de masse français sur ce qui se passait à nos frontières en Catalogne, on été parfois quelque peu décalés par le regard porté à partir de notre propre histoire, nos propres références historiques, politiques et institutionnelles et nos préjugés. Il est à noter que peu sont les médias importants qui ont un correspondant à Barcelone en plus de Madrid pour témoigner directement de ces événements.
On peut constater de la part des politiques, des élites, des médias et de l'opinion publique en France une certaine incompréhension ou difficultée à appréhender le processus politique en cours en Catalogne depuis 2010, qui se manifeste par un certain malaise, gêne, précaution ou retenue, face à un phénomène qui surprend et laisse perplexe de prime abord nombreux de nos concitoyens, éduqués dans un jacobinisme et un centralisme bien enraciné, pour ces événements qui ne correspondent pas complètement à nos cadres politiques habituels, malgré un premier ministre d'origine catalane. Résultant de l'erreur de vouloir comparer la situation de l'Espagne à la notre. Comparaison n'est pas raison. Et le parcours des deux états n'est pas comparable. Les deux pays n'on point la même histoire, point le même héritage, point les mêmes ressorts, point les mêmes enjeux politiques. Quelque chose dérange ou agace profondément parce que politiquement inhabituel, à contre courant, voir déplacé par rapport aux schémas habituels et au prêt à penser politique dominant. Une forme de désarroi à analyser ce qui se passe de manière neutre et objective. Il est pertinent à l'approche des élections régionales en Catalogne, de se poser la question de l'origine de cette perplexité alors que pour les mouvements souverainistes en Ecosse ou au Québec cette réaction a été très différente et qu'on a pu constater même une certaine sympathie.
Cette difficulté française à appréhender ce phénomène provient peut être du positionnement politique des indépendantistes catalans à contre courant de nos schémas habituels sur le souverainisme européen. C'est peut être ce positionnement progressiste et européen de l'indépendantisme catalan qui déroute et désoriente chez nous. Qu'une partie de la population d'un territoire appartenant à un des actuels états européens réclame bruyamment leur souhait de décider pacifiquement et démocratiquement de leur destin, voir éventuellement l'indépendance, la souveraineté absolue et la sécession, c'est qu'il devrait s'agir à priori d'un mouvement d'extrême droite et xénophobe, profondément réactionnaire aux relents de racisme, replié sur soi même, communautariste, anti européen, anti mondialisation, etc, etc. Ce qui est assimilable dans notre imaginaire aux courants souverainistes des extrêmes droites européennes, françaises, flamande, autrichienne, lombarde etc.
Alors que, ce qui se passe en Catalogne ne correspond point à cette vision formatée du souverainisme régionaliste en Europe. Personne, connaissant un tant soit peu la réalité politique en Catalogne ne peut prétendre que Monsieur ARTUR MAS, l'actuel Président de la « Généralitat de Catalogne », le gouvernement autonome et son courant politique CIU, coalition politique de centre droit démocrate chrétienne bon teint, ouvert sur le monde, s'exprimant aussi bien en catalan, qu'en castillan, français ou anglais, puisse avoir une quelconque sympathie avec les idées réactionnaires et opinions de l'extrême droite. Au contraire, l'extrême droite en Catalogne aujourd'hui ce sont les franges les plus réactionnaires du « partido popular espanyol » le PP, qui est au gouvernement, partiellement héritières du franquisme et de la réaction espagnole, idéologiquement plus proches avec le front national new look français.
Mais encore, la deuxième force politique qui soutient en Catalogne cet élan souverainiste c'est l'ERC, « l'Esquerra Réplublicane de Catalogne, » c'est-à-dire, la gauche républicaine catalane, partit de gauche et républicain qui s'identifie à l'idéal républicain, démocratique et social, comparable au notre. C'est bien une coalition de centre droite et de la gauche républicaine qui soutient cet élan indépendantiste, dont la tête de liste de la coalition « ensemble pour le oui » aux prochaines élections régionales de septembre 2015, fortement européenne, tout au moins tant que l'Europe ne rejettera pas ouvertement leur aspiration à devenir un nouvel état européen, RAOUL ROMEVA est un écologiste de gauche, copain de JOSE BOVE, ancien eurodéputé et qui n'a absolument rien à voir, avec l'extrême droite.
Quiconque a pris la peine de regarder sur internet les images des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants dans les cinq dernières manifestations massives en Catalogne en faveur du droit de décider démocratiquement de leur destin, peut constater qu'il ne s'agit point d'horribles fachos réactionnaires, de fanatiques nostalgiques du passé, ni de borgnes en moustache et lunettes noires à la Pinochet ou à la Le Pen. Mais au contraire on y voit des citoyens tout à fait simples, heureux, pleins d'illusion et d'espérance.
On ne constate nulle démonstration de xénophobie ou de racisme anti immigration dans la population catalane, malgré que ces dernières décennies les municipalités ont été lourdement mises à contribution pour financer l'installation et assurer les aides sociales des vagues d'immigrants latino américaines et africaines que le gouvernement central, non sans arrières pensés inavouées ne souhaitait pas financer, ni était désireux de les voir s'installer ailleurs qu'en Catalogne pour diluer le sentiment identitaire, vieille technique déjà employée dans les années vingt et trente en Espagne, ou dans la région de Madrid pour disposer d'une main d'œuvre pas chère et corvéable, qui ont crée un sentiment xénophobe nouveau de certaines franges minoritaires de l'électorat le plus conservateur. La société catalane, est non seulement une société non xénophobe, malgré les heurts que ces vagues d'immigration nouvelle provoquent comme partout en Europe comme on le voit ces jours ci, mais également profondément assimilationniste, avec une tradition d'intégration qui remonte à la fin du XIX, multitude des catalans d'aujourd'hui ont de noms de famille, castillans ou andalous et sont les petits fils et arrière petits fils des vagues d'immigration intérieures du XIXe et XXe siècle, parlent catalan et se sentent catalans, tout en conservant leur langue maternelle et leur traditions culturelles. Les catalans ont du régler la question cruciale identitaire il y a longtemps. Est considéré, reconnu et accepté par tous comme catalan celui qui, peut importe ses origines, sa couleur, sa race, ses opinions ou sa religion, se sent catalan, démocrate, aspire à la liberté et qui fait l'effort d'apprendre et de parler le catalan.
Ce texte est la suite d'une première partie, disponible en cliquant ici.
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