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Сентябрь
2015

Les sénateurs volent au secours des barrages en difficulté

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La chute des prix de l'électricité menace les installations hydrauliques. Le Conseil des Etats veut accorder une aide à celles qui pataugent.

Philippe Castella

Le Conseil des Etats a choisi de donner, hier, un sérieux de coup de pouce aux barrages menacés par l'effondrement des prix du courant électrique. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique débattue cette semaine à la Chambre des cantons.

Les installations hydroélectriques en difficulté pourront bénéficier pendant cinq ans d'un soutien. Cette aide sera financée d'une part par l'augmentation de la taxe pour soutenir le courant vert, d'autre part par une réduction de la redevance hydraulique. C'est dire que les cantons devront également mettre la main au porte-monnaie.

"C'est la loi du marché"

Ce point a donné lieu à une longue discussion animée entre les sénateurs. René Imoberdorf (PDC, VS) et tout le lobby des cantons alpins ont tenté de défendre en vain une solution financée uniquement par la taxe fédérale en faveur du courant vert, sans puiser dans la redevance hydraulique. A l'opposé, pour Georges Theiler (PLR, LU), cette aide aux barrages en difficulté n'est pas nécessaire. "Les installations hydroélectriques rencontrent des difficultés", a-t-il reconnu, "mais c'est la loi du marché." Et de pointer d'un doigt accusateur les subventions massives accordées par l'Allemagne aux énergies renouvelables qui faussent le jeu dans toute l'Europe.

Le Lucernois constate aussi que, malgré la situation actuelle délicate, il n'a pas encore entendu parler de faillites frappant des exploitants de barrages. Sa proposition de biffer cette aide n'en a pas moins été rejetée à trois contre un, de même que celle des cantons alpins.

Le Sénat s'est écarté de la chambre du peuple sur un autre point sensible. Le National voulait revoir tout le système de subventionnement des énergies renouvelables, en remplaçant la rétribution à prix coûtant (RPC) par un système de prime à l'injection, en fonction de la demande, ce qui aurait pour effet que la production électrique serait davantage subventionnée le matin et en hiver que la nuit et en été. Les sénateurs ont préféré en rester à la RPC et limiter cette aide, pour ce qui est des petites centrales hydroélectriques, à celles produisant moins de 300 kilowatts, alors que le National veut porter cette limite à un mégawatt.

Cinq cents millions supplémentaires

Pour ce qui est du montant de la taxe en faveur des énergies renouvelables, le passage de 1,5 centime par kilowattheure à 2,3 centimes/kWh n'a pas fait un pli, alors que cette hausse a été fortement combattue dans l'autre chambre par l'UDC et le PLR. L'augmentation représente une ponction de 500 millions supplémentaires par an. Sur cette hausse, 0,2 centime/kWh sera destiné aux installations hydroélectriques menacées. En revanche, le Conseil des Etats entend limiter ce soutien aux nouvelles installations à cinq ans après l'entrée en vigueur de la réforme, cela afin d'accélérer le tournant énergétique.

La Chambre des cantons devrait boucler aujourd'hui l'examen de la stratégie énergétique 2050. Il lui reste encore passablement de questions à régler, dont la plus sensible, celle de la durée de vie des centrales nucléaires actuelles.