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Сентябрь
2015

Airbnb doit respecter la loi

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Depuis fin août, le site Airbnb, bien connu par des milliers de Françaises et de Français, collecte la taxe de séjour pour les 30 000 adresses parisiennes en location sur sa plateforme. C'était une demande forte de la municipalité parisienne, afin que le site se trouve sur un pied d'égalité avec les hôteliers qui eux, répercutent cette taxe de séjour sur leurs clients.

C'est donc un premier pas bienvenu pour mettre un peu d'ordre dans le développement de ce site internet qui n'est pas sans poser un certain nombre de problèmes.

Que l'on s'entende bien, il ne s'agit pas de s'attaquer aux nombreux Parisiens, notamment locataires, pour qui louer son appartement quelques jours par an sur Airbnb constitue un complément de revenus non négligeable dans une période où les fins de mois peuvent être difficiles et alors que les loyers parisiens ont doublé en 10 ans. En moyenne, les loueurs sur Airbnb gagnent 3 600 € par an d'après un récent rapport du Sénat sur l'économie numérique . Ce ne sont pas eux qui sont dans le viseur de la collectivité parisienne.

Nous, responsables politiques, avons été élu-es pour promouvoir l'intérêt collectif. Dans cette perspective nous devons agir pour que chacune et chacun puisse se loger à Paris. Or, nous ne pouvons ignorer que l'une des causes de la cherté des loyers parisiens est la rareté des logements disponibles. Et cette rareté est due non seulement à la difficulté à construire de nouveaux logements mais également à la disparition d'un nombre croissant de logements du parc "classique". En effet, de nombreuses analyses des annonces sur le site d'Airbnb montrent que certains propriétaires louent plus de vingt appartements chacun et ce tout au long de l'année. Bien évidemment, cette pratique n'est souvent pas déclarée, alors qu'elle constitue une activité commerciale, ce qui n'est pas le cas de la location de sa résidence principale en-deçà de quatre mois par an. Ces propriétaires, peu soucieux de l'intérêt général et focalisés sur leurs profits individuels, se sont engouffrés dans le flou juridique entourant l'essor de la plateforme internet pour contourner le système et ainsi assécher l'offre de logements à Paris, constituant en outre un manque à gagner considérable pour les finances de la Ville.

Afin de limiter ces pratiques délictueuses, il est impératif de mieux faire respecter la loi. C'est le sens du vœu que les élu-es écologistes du Conseil de Paris déposent lors de la prochaine séance de notre assemblée. Nous souhaitons renforcer les contrôles sur place afin de vérifier que les logements sont bien loués occasionnellement ou, si ce n'est pas le cas, de demander aux propriétaires de se mettre rapidement en règle avec l'administration. Il faut également pouvoir informer les propriétaires de leurs droits et obligations car il est fort probable que nombreux soient ceux qui ignorent même qu'ils se trouvent en situation d'illégalité. Une réflexion devra également être menée pour qu'Airbnb ne permette tout simplement pas la location de logements à l'année sans autorisation de changement d'usage délivrée par la mairie.

Certes, cela ne constitue qu'une petite partie de l'ensemble des leviers à notre disposition pour résoudre la crise du logement sur le territoire parisien. La mise en place de l'encadrement des loyers depuis le 1er août 2015 en est une autre, indispensable, pour mettre fin à l'emballement des loyers.

Enfin, il faut également réquisitionner les logements vacants afin de réaliser les travaux permettant leur remise sur le marché locatif, ainsi que transformer les bureaux vides en logements.

Les dérives d'Airbnb ne constituent que la partie émergée d'un iceberg auquel nous avons la responsabilité de nous attaquer pour répondre aux attentes de nos concitoyens en matière de logement.

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