VIDÉO. Journées du patrimoine 2015: On a visité la caverne d'Ali Baba du Crédit municipal de Paris
PATRIMOINE - C'est un peu la caverne d'Ali Baba mais au centre de Paris. Pour les journées du patrimoine 2015, samedi 19 et dimanche 20 septembre, le Crédit municipal de Paris ouvre ses portes au public. Cet établissement ne vous dit rien? Il y a pourtant de fortes chances que vous le connaissiez. C'est le nom officiel du Mont-de-Piété parisien, également surnommé "Ma tante", célèbre pour son activité de prêt sur gage.
Derrière les portes de cette grande bâtisse sise en plein cœur du Marais, les visiteurs pourront découvrir son architecture, son histoire et ses nombreuses activités. Mais il y a un lieu dont le mystère restera entier. Pour des raisons de sécurité, les entrepôts, appelés "magasins", où sont stockés les objets laissés en gage, ne sont pas accessibles. Exceptionnellement, le HuffPost a tout même pu y glisser sa caméra pour vous raconter ce qu'il y a derrière les murs.
C'est Jean-Pierre Esteveny, directeur du prêt sur gage, des magasins et de l'hôtel des ventes, ainsi qu'un magasinier qui nous servent de guides dans ce dédale d'objets répartis sur plusieurs étages. En dehors des bijoux, qui représentent 80 à 85% des objets stockés, on trouve toutes sortes de trésor: des sculptures, des vases, des meubles, des instruments de musique en tout genre etc. Il y a même une pièce dédiée aux manteaux de fourrures. Dans ce fatras en réalité très organisé, les objets les moins chers sont estimés à 30 euros, le minimum pour être pris en gage. Quant aux plus précieux, comme les tableaux, leur valeur peut parfois monter jusqu'à des nombre à six chiffres.
Evidemment, le Crédit municipal garantit à ses clients l'anonymat. Impossible de savoir qui a laissé en gage tel ou tel objet. D'autant qu'il arrive que des personnalités ont recours au prêt sur gage. Certaines archives, désormais accessibles, lèvent toutefois le voile sur quelques noms célèbres qui ont été clients du Mont-de-Piété. Dans le registre des engagements secrets, sorte de registre pour les VIP, plusieurs noms connus apparaissent, comme celui de la Comtesse de Castiglione, la maîtresse de Napoléon III.
Régulièrement, le Crédit municipal essaye d'élargir le type d'objets qu'il accepte en gage. Depuis 2008, il est ainsi possible de confier à l'établissement les bouteilles de vin. Evidemment, la cave ne se compose que de crus d'une certaine valeur, dont la bouteille est expertisée par des spécialistes. Plus récemment, ce sont les vélos - pas de collection mais récents - qui ont eu le droit d'accès au Mont-de-Piété.
A l'inverse, certains objets ne sont plus pris en gage, alors qu'ils l'étaient précédemment. Il n'y a ainsi plus aucun matelas dans les rayons du Mont-de-Piété. Cela peut nous paraître incongru aujourd'hui mais il était courant de déposer des matelas en gage au XIXe siècle. Il y en a eu jusqu'à près de 15.000 stockés au Mont-de-Piété sous le Second Empire. Avant d'être rangés, ces matelas étaient lavés et désinfectés grâce à une étuveuse, qui pour la première fois cette année, peut être vue par le public.
Pourquoi "Ma Tante"?
Pour permettre aux visiteurs des journées du patrimoine d'avoir une idée de ce qu'il se passe dans les magasins, le Crédit municipal va tout de même projeter les images d'un documentaire sur le Marais, dont une partie est consacrée à l'institution.
En plus d'un jeu de pistes pour les enfants et d'un stand présentant les ruches du Mont-de-Piété (dont s'occupent quelques salariés de l'établissement), des commissaires-priseurs expertisent gratuitement les bijoux des visiteurs. S'il ne s'agit pas de faire une expertise officielle, l'idée est de donner un ordre d'idée de la valeur du bijou.
Enfin, la salle de direction se dévoile pour la première fois au public. C'est dans cette pièce de style Directoire qu'il faut aller pour découvrir le visage de "ma tante" qui s'appelle en réalité Adélaïde d'Orléans. Si c'est à elle que le nom du Crédit municipal de Paris fait référence, c'est plutôt à son neveu qu'on doit ce surnom.
Le troisième fils du roi Louis-Philippe, François Ferdinand Philippe d'Orléans, ayant des dettes de jeu, place sa montre en gage au Mont-de-Piété. Mais sa mère, la reine Marie-Amélie, lui demande alors où est passée sa montre. Pour se sortir de ce mauvais pas, François Ferdinand Philippe d'Orléans prétend l'avoir oublié... chez sa tante.
Toutefois, "ma tante" n'est pas le seul surnom du Crédit municipal. On le sait moins mais l'établissement était aussi appelé "Les clous". Une appellation qui fait tout simplement référence à la manière dont les objets étaient rangés dans les magasins, à une certaine époque, c'est-à-dire accrochés à des clous.
Derrière les portes de cette grande bâtisse sise en plein cœur du Marais, les visiteurs pourront découvrir son architecture, son histoire et ses nombreuses activités. Mais il y a un lieu dont le mystère restera entier. Pour des raisons de sécurité, les entrepôts, appelés "magasins", où sont stockés les objets laissés en gage, ne sont pas accessibles. Exceptionnellement, le HuffPost a tout même pu y glisser sa caméra pour vous raconter ce qu'il y a derrière les murs.
C'est Jean-Pierre Esteveny, directeur du prêt sur gage, des magasins et de l'hôtel des ventes, ainsi qu'un magasinier qui nous servent de guides dans ce dédale d'objets répartis sur plusieurs étages. En dehors des bijoux, qui représentent 80 à 85% des objets stockés, on trouve toutes sortes de trésor: des sculptures, des vases, des meubles, des instruments de musique en tout genre etc. Il y a même une pièce dédiée aux manteaux de fourrures. Dans ce fatras en réalité très organisé, les objets les moins chers sont estimés à 30 euros, le minimum pour être pris en gage. Quant aux plus précieux, comme les tableaux, leur valeur peut parfois monter jusqu'à des nombre à six chiffres.
Evidemment, le Crédit municipal garantit à ses clients l'anonymat. Impossible de savoir qui a laissé en gage tel ou tel objet. D'autant qu'il arrive que des personnalités ont recours au prêt sur gage. Certaines archives, désormais accessibles, lèvent toutefois le voile sur quelques noms célèbres qui ont été clients du Mont-de-Piété. Dans le registre des engagements secrets, sorte de registre pour les VIP, plusieurs noms connus apparaissent, comme celui de la Comtesse de Castiglione, la maîtresse de Napoléon III.
Régulièrement, le Crédit municipal essaye d'élargir le type d'objets qu'il accepte en gage. Depuis 2008, il est ainsi possible de confier à l'établissement les bouteilles de vin. Evidemment, la cave ne se compose que de crus d'une certaine valeur, dont la bouteille est expertisée par des spécialistes. Plus récemment, ce sont les vélos - pas de collection mais récents - qui ont eu le droit d'accès au Mont-de-Piété.
A l'inverse, certains objets ne sont plus pris en gage, alors qu'ils l'étaient précédemment. Il n'y a ainsi plus aucun matelas dans les rayons du Mont-de-Piété. Cela peut nous paraître incongru aujourd'hui mais il était courant de déposer des matelas en gage au XIXe siècle. Il y en a eu jusqu'à près de 15.000 stockés au Mont-de-Piété sous le Second Empire. Avant d'être rangés, ces matelas étaient lavés et désinfectés grâce à une étuveuse, qui pour la première fois cette année, peut être vue par le public.
Pourquoi "Ma Tante"?
Pour permettre aux visiteurs des journées du patrimoine d'avoir une idée de ce qu'il se passe dans les magasins, le Crédit municipal va tout de même projeter les images d'un documentaire sur le Marais, dont une partie est consacrée à l'institution.
En plus d'un jeu de pistes pour les enfants et d'un stand présentant les ruches du Mont-de-Piété (dont s'occupent quelques salariés de l'établissement), des commissaires-priseurs expertisent gratuitement les bijoux des visiteurs. S'il ne s'agit pas de faire une expertise officielle, l'idée est de donner un ordre d'idée de la valeur du bijou.
Enfin, la salle de direction se dévoile pour la première fois au public. C'est dans cette pièce de style Directoire qu'il faut aller pour découvrir le visage de "ma tante" qui s'appelle en réalité Adélaïde d'Orléans. Si c'est à elle que le nom du Crédit municipal de Paris fait référence, c'est plutôt à son neveu qu'on doit ce surnom.
Le troisième fils du roi Louis-Philippe, François Ferdinand Philippe d'Orléans, ayant des dettes de jeu, place sa montre en gage au Mont-de-Piété. Mais sa mère, la reine Marie-Amélie, lui demande alors où est passée sa montre. Pour se sortir de ce mauvais pas, François Ferdinand Philippe d'Orléans prétend l'avoir oublié... chez sa tante.
Toutefois, "ma tante" n'est pas le seul surnom du Crédit municipal. On le sait moins mais l'établissement était aussi appelé "Les clous". Une appellation qui fait tout simplement référence à la manière dont les objets étaient rangés dans les magasins, à une certaine époque, c'est-à-dire accrochés à des clous.
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