Référendum au sein du "peuple de gauche": l'idée de Cambadélis pour les régionales ne fait pas (du tout) l'unanimité
POLITIQUE - Le premier secrétaire du Parti socialiste ne s'est pas fait que des amis en proposant son référendum portant sur l'unité de la gauche aux régionales samedi 19 septembre. Jean-Christophe Camabadélis appelle en effet le "peuple de gauche" à se prononcer mi-octobre pour imposer une unité des différentes formations de gauche face au péril frontiste. Un relent de gauche plurielle qui, comme on pouvait s'y attendre, est loin de faire l'unanimité chez les autres états-majors.
La démarche vise-t-elle à faire porter le poids de la défaite annoncée aux régionales sur les diviseurs ? On ignore les motivations profondes de "Camba". Mais toujours est-il que dès l'annonce du référendum, des critiques portant sur la "manœuvre circonstanciée" du chef du PS ont été émises par plusieurs cadres du Front de Gauche ou d'Europe Ecologie les Verts. "Mr Cambadélis est un homme rusé, mais un peu lourdingue", a par exemple ironisé Alexis Corbière, chef de file du Parti de Gauche, qui voit dans l'initiative du premier secrétaire du PS une façon de contourner "le rejet qui s'exprime, dans les milieux populaires, de la politique du gouvernement". Ce, en faisant appel à un vote populaire...
"Assez de mascarades !"
Pour de nombreux responsables de gauche non affiliés au Parti socialiste, l'idée de Jean-Christophe Cambadélis relève du non-sens dans la mesure où ce n'est pas tant des querelles de clochers qui divisent la gauche, mais bien la politique menée par le gouvernement, jugée trop libérale. "S'il veut des idées pour un référendum, je vais lui en donner une: 'êtes-vous pour ou contre la politique menée par le gouvernement". Qu'il demande ça au peuple de gauche, et la réponse sera sans appel", a taclé Alexis Corbière interrogé par iTélé (vidéo-dessous).
Même son de cloche du côté de la sénatrice EELV Esther Benbassa qui s'est insurgée sur Twitter contre ce "référendum à la noix". "Assez de mascarades", a-t-elle lancé déplorant cet "appel à l'unité côté jardin" opposé au "travail obstiné de division côté cour". "Dans ce contexte, trahir, "scissionner" et "recomposer" pour sauver son fauteuil justifie tout le mépris du peuple pour les politiques", a-t-elle aussi déclaré sur le réseau social. "La ficelle est quand même de la taille d'un câble téléphérique", a d'ailleurs raillé David Cormand, le numéro 2 d'EELV cité par le Journal du Dimanche.
Des critiques que l'on retrouve également du côté du porte-parole d'Europe Ecologie les verts qui regrette que le premier secrétaire du Parti socialiste n'ait pas évoqué de "projet" de rassemblement, se contentant de faire une annonce dans son coin, et ce, "sans prévenir". "Je vous savais politicard mais là vous êtes irresponsable", a-t-il ajouté en pointant les "études qui montrent que le rassemblement sans projet partagé fait monter l'abstention".
Quid des promesses de François Hollande ?
Outre le procès d'une opération électoraliste instruit par de nombreux cadres de la gauche, d'autres critiques mettent l'accent sur les promesses non tenues de François Hollande pour justifier l'opposition à ce référendum. "Jean-Christophe Cambadélis lance un référendum sur le nucléaire, le cap économique, la finance ou la décentralisation? Non! sur l'union de la gauche!", s'est indigné sur Twitter le député EELV Yannick Jadot qui en a remis une couche en ironisant sur "l'engagement de François Hollande sur la proportionnelle", enterré une seconde fois selon lui par l'initiative du député de Paris.
Argumentaire que l'on retrouve également du côté du porte-parole d'Europe Ecologie les Verts qui propose à Jean-Christophe Camabadélis d'organiser un référendum "pour que François Hollande tienne ses engagements de 2012".
S'il n'est pas très étonnant de voir ceux qui ont déjà refusé le principe des alliances avec le Parti socialiste s'insurger de cette proposition de référendum, la réserve émise par des députés socialistes frondeurs en dit long sur les chances d'unité de la gauche.
"Je suis favorable à tout ce qui peut rassembler la gauche, mais il ne suffit pas de lancer un appel et de brandir la menace du FN. En faisant cela, nous passons largement à côté des causes du divorce entre le gouvernement et le peuple de gauche", a déclaré au JDD le frondeur Christian Paul. Et ce dernier d'ajouter: " il faut faire un inventaire de la politique menée". Les plus farouches opposants au référendum n'auraient pas dit mieux.
La démarche vise-t-elle à faire porter le poids de la défaite annoncée aux régionales sur les diviseurs ? On ignore les motivations profondes de "Camba". Mais toujours est-il que dès l'annonce du référendum, des critiques portant sur la "manœuvre circonstanciée" du chef du PS ont été émises par plusieurs cadres du Front de Gauche ou d'Europe Ecologie les Verts. "Mr Cambadélis est un homme rusé, mais un peu lourdingue", a par exemple ironisé Alexis Corbière, chef de file du Parti de Gauche, qui voit dans l'initiative du premier secrétaire du PS une façon de contourner "le rejet qui s'exprime, dans les milieux populaires, de la politique du gouvernement". Ce, en faisant appel à un vote populaire...
"Assez de mascarades !"
Pour de nombreux responsables de gauche non affiliés au Parti socialiste, l'idée de Jean-Christophe Cambadélis relève du non-sens dans la mesure où ce n'est pas tant des querelles de clochers qui divisent la gauche, mais bien la politique menée par le gouvernement, jugée trop libérale. "S'il veut des idées pour un référendum, je vais lui en donner une: 'êtes-vous pour ou contre la politique menée par le gouvernement". Qu'il demande ça au peuple de gauche, et la réponse sera sans appel", a taclé Alexis Corbière interrogé par iTélé (vidéo-dessous).
Même son de cloche du côté de la sénatrice EELV Esther Benbassa qui s'est insurgée sur Twitter contre ce "référendum à la noix". "Assez de mascarades", a-t-elle lancé déplorant cet "appel à l'unité côté jardin" opposé au "travail obstiné de division côté cour". "Dans ce contexte, trahir, "scissionner" et "recomposer" pour sauver son fauteuil justifie tout le mépris du peuple pour les politiques", a-t-elle aussi déclaré sur le réseau social. "La ficelle est quand même de la taille d'un câble téléphérique", a d'ailleurs raillé David Cormand, le numéro 2 d'EELV cité par le Journal du Dimanche.
Pas de #référendum à la noix! Assez de #mascarades! Appel à l'unité côté jardin. Travail obstiné de division côté cour (#UDE contre #EELV)
— Esther Benbassa (@EstherBenbassa) 20 Septembre 2015
Des critiques que l'on retrouve également du côté du porte-parole d'Europe Ecologie les verts qui regrette que le premier secrétaire du Parti socialiste n'ait pas évoqué de "projet" de rassemblement, se contentant de faire une annonce dans son coin, et ce, "sans prévenir". "Je vous savais politicard mais là vous êtes irresponsable", a-t-il ajouté en pointant les "études qui montrent que le rassemblement sans projet partagé fait monter l'abstention".
Hello @jccambadelis ça rime à quoi cette annonce de référendum sans prévenir ? Union pour faire quoi, sur quel projet ? C'est ça qui compte.
— Julien Bayou (@julienbayou) 19 Septembre 2015
Quid des promesses de François Hollande ?
Outre le procès d'une opération électoraliste instruit par de nombreux cadres de la gauche, d'autres critiques mettent l'accent sur les promesses non tenues de François Hollande pour justifier l'opposition à ce référendum. "Jean-Christophe Cambadélis lance un référendum sur le nucléaire, le cap économique, la finance ou la décentralisation? Non! sur l'union de la gauche!", s'est indigné sur Twitter le député EELV Yannick Jadot qui en a remis une couche en ironisant sur "l'engagement de François Hollande sur la proportionnelle", enterré une seconde fois selon lui par l'initiative du député de Paris.
Au lieu d'appliquer l'engagement de @fhollande sur la proportionnelle nationale, @jccambadelis veut la supprimer aux régionales! Démocratie?
— Yannick Jadot (@yjadot) 19 Septembre 2015
Argumentaire que l'on retrouve également du côté du porte-parole d'Europe Ecologie les Verts qui propose à Jean-Christophe Camabadélis d'organiser un référendum "pour que François Hollande tienne ses engagements de 2012".
.@jccambadelis: en référendum je demanderais bien au "peuple de gauche" s'il souhaite que F. Hollande tienne les engagements 2012. Chiche?
— Julien Bayou (@julienbayou) 19 Septembre 2015
S'il n'est pas très étonnant de voir ceux qui ont déjà refusé le principe des alliances avec le Parti socialiste s'insurger de cette proposition de référendum, la réserve émise par des députés socialistes frondeurs en dit long sur les chances d'unité de la gauche.
"Je suis favorable à tout ce qui peut rassembler la gauche, mais il ne suffit pas de lancer un appel et de brandir la menace du FN. En faisant cela, nous passons largement à côté des causes du divorce entre le gouvernement et le peuple de gauche", a déclaré au JDD le frondeur Christian Paul. Et ce dernier d'ajouter: " il faut faire un inventaire de la politique menée". Les plus farouches opposants au référendum n'auraient pas dit mieux.
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